Adelin Mwanangani - L'Ethnographie du Lisalisi dans l'Eglise sanierienne en R.D. Congo.

Louvain-La-Neuve, Mons

22 novembre 2024

15h30

Louvain-la-Neuve

LECL93

La Rectrice de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Adelin Mwanangani

soutiendra publiquement sa dissertation

  L'Ethnographie du Lisalisi dans l'Eglise sanierienne en R.D. Congo.

Pouvoir et ambiguitié du rite de guérison

pour l'obtention du grade de Doctorat en Sciences politiques et sociales

le 22 novembre 2024 à 15h30

  au LECL93

Résumé

Lisalisi, rite de guérison, qui a fait l’objet de cette recherche est pratiquée par l’Église sanierienne. Celle-ci est le développement d’un mouvement « religiothérapeutique », Nzambi Malembe, fondé par le prophète Sanier Alaver Raphaël dans les années 1932-1962, dans la province du Kwilu, territoire d’Idiofa et secteur administratif de Kapia en République Démocratique du Congo. Le terrain est délimité à la ville de Kinshasa, à la cité (commune rurale) de Mangai et le village Lwalab. Lisalisi, rite de guérison, confirme les conflits, les désordres et les crises sociales dont la conséquence est dite « maladie », c’est-à-dire l’ensemble des maux qui rongent l’homme et la société. Lisalisi, rite de guérison, confirme les conflits, les désordres et les crises sociales dont la conséquence est dite « maladie », c’est-à-dire l’ensemble des maux qui rongent l’homme et la société. Ce rite l’exercice des pouvoirs sociaux symboliques qui se veulent restaurateurs et régulateurs de l’harmonie entre les membres de la société (les vivants et les morts) et des comportements des individus. Tout en révélant le procès que les autorités sociales en connivence avec les forces invisibles intentent à leur propre société, au sein de laquelle ces autorités jouent un rôle à la fois policier, judiciaire et moraliste, lisalisi est en même temps le procès de la même société. Lisalisi est aussi un ensemble d’actes humano-surnaturels qui constituent une manière de maintenir, de transmettre et perpétuer les croyances, les « valeurs » culturelles locales (traditionnelles et ancestrales) et, paradoxalement, les valeurs chrétiennes. Il participe la cristallisation du capital culturel traditionnel et à l’éducation sociale permanente, même des adultes. Ce rite expose toute la conception de la vie, de la mort, des rapports multiples de l’homme avec la nature, avec les défunts (les ancêtres) et avec les vivants. Cette étude tenait à montrer comment, à partir des systèmes symboliques, presqu’opposés, on peut produire un système hybride et ambigu pour tenter d’apaiser les inquiétudes, les peurs, les attentes d’une population insécurisée par des dominations diverses. Ce nouveau système se base sur des utopies d’une sécurité et d’un avenir meilleur. Ses ambiguïtés et ses utopies font sa force et sa popularité. Et pourtant, tout en étant fascinant, le système sanierien de guérison inspire la peur au sein de la population qu’il veut libérer de la peur, du complexe, la dépendance. En d’autres termes, il est lui-même producteur d’une nouvelle forme de dépendance pour ne pas dire de domination de la même population. C’est pourquoi ces « pouvoirs » sont ambigus et ambivalents.

Les membres du jury :

Prof. Pierre-Joseph Laurent (UCLouvain), co-promoteur

Prof. Olivier Servais (UCLouvain), co-promoteur et secrétaire du jury

Prof. Frédéric Laugrand (UCLouvain), président du jury

Prof. J.-P. Dozon (EHESS, Paris)

Prof. Odon Kawaya (Université du Bandundi (RD. Congo)

Prof. Jean-Luc Brackelaire (UCLouvain)

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