Delphine Griveaud - La justice restaurative en France. Sociologie politique d’un ‘supplément d’âme’ à la justice pénale

ESPO Louvain-La-Neuve, Mons

30 août 2022

14h

Amphi Max Weber - Bâtiment Max Weber

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Delphine Griveaud

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteure en sciences politiques et sociales

“La justice restaurative en France. Sociologie politique d’un ‘supplément d’âme’ à la justice pénale”

Abstract

The thesis deals with restorative justice in France, which appeared through the inquiry as an extra “touch of soul” to the criminal justice system. It is mainly rooted in the sociology of professions, the sociology of the State, and a political sociology of justice. The thesis analyzes the trajectory and developments of restorative justice in France. It studies the conditions of its emergence in the country and of its integration into the penal institution. It unpacks the different types of investments - personal, professional and sociopolitical - that allow it to maintain itself within it. In doing so, it clears an object that has never been studied through this prism in France, and for which empirical inquiries on its practices are also lacking in the international literature. In the thesis, we meet the functioning of a State that tries with restorative justice to remotivate its employees by offering them a new project, a new tool, but above all an extra “touch of soul” to their activity in a context of rationalization and managerialization of judicial activity perceived as burdensome. More broadely, the study of its diferent investments shows how expectations in terms of listening, dialogue and empathy progressively transform the penal institution. These come from all persons subject to the law but also from its own workers and parajudicial partners.

The investigation draws mainly on a multi-sited and sustained ethnography of the world of restorative justice in France. This ethnography lasted for more than three years, between 2016 and 2020. It is also based on 71 semi-structured interviews conducted in eighteen different cities. These interviews were held with individuals involved in restorative justice at different levels and from different sectors in France.

Résumé

La thèse porte sur la justice restaurative en France, objet par lequel elle réalise une sociologie politique d’un « supplément d’âme » à la justice pénale. Elle est principalement ancrée dans la sociologie des professions, de l’action publique, et une sociologie politique de la justice. Elle étudie les conditions de l’émergence de la justice restaurative en France, de son intégration dans l’institution pénale, et les différents investissements, personnels, professionnels et sociopolitiques, qui la maintiennent en son sein. Ce faisant, elle défriche un objet encore jamais étudié par ce prisme dans ce pays, et dont les enquêtes sur ses pratiques font également défaut dans la littérature internationale. On y découvre entre autres le fonctionnement d’un Etat qui tente de remotiver ses employés en leur offrant un nouveau projet, un nouvel outil, mais surtout un « supplément d’âme » à leur activité dans un contexte de rationalisation et de managérialisation de l’activité judiciaire perçu comme pesant. Plus largement, en étudiant ses différents investissements, la thèse montre comment l’institution pénale est progressivement transformée par des attendus à son endroit, en terme d’écoute, de dialogue et d’empathie, de la part des justiciables mais également de ses propres travailleurs.

L’enquête repose principalement sur une ethnographie multi-située et soutenue du monde de la justice restaurative en France durant plus de trois ans, entre 2016 et 2020. Elle s’appuie également sur 71 entretiens semi-directifs réalisés depuis dix-huit villes différentes, essentiellement avec des individus investis à différentes échelles et depuis différents secteurs dans la justice restaurative en France.

Membres du jury

Valérie Rosoux, directrice de recherche au FNRS, professeure de science politique à l’UCLouvain, promotrice de la thèse
Sandrine Lefranc, directrice de recherche au CNRS, promotrice de la thèse
Eric Phélippeau, professeur de science politique à l’UPNanterre, promoteur de la thèse
Marie-Sophie Devresse, professeure de criminologie à l’UCLouvain, membre du comité d’accompagnement, présidente du jury
Stephan Parmentier, professeur de droit pénal et de criminologie à la KULeuven, membre du comité d’accompagnement
Mylène Jaccoud, professeure de criminologie à l’UDMontréal, rapporteure
Antoine Vauchez, directeur de recherche au CNRS, rapporteur
Émilie Biland-Curinier, professeure de sociologie à Sciences Po Paris, membre du jury

Categories Events: