Olivia Ardui, historienne de l’art entre le Brésil et la Belgique

Olivia

Ardui

Diplômée en 2012 de la Faculté de philosophie, arts et lettres comme historienne de l'art, Olivia Ardui vient de revenir à l’UCLouvain comme assistante en histoire de l’art après un parcours plus qu’enrichissant au Brésil.

Olivia a toujours été attirée par le monde des arts qu’il s’agisse de musique, théâtre, danse ou littérature. Issue d’une famille de musiciens, son cœur a finalement penché vers l’histoire de l’art car elle a toujours été fascinée par le discours visuel mis en place par les artistes. Elle se rappelle d’ailleurs avec émotion d’une exposition de René Magritte ou d’une Biennale de São Paulo qu’elle a visitées dans son enfance et qui lui ont laissée une forte impression. 

Olivia rejoint notre Faculté attirée par la possibilité de réaliser une mineure mais aussi grâce à son programme d’un quadrimestre commun lors de la première année de bachelier. « À ce moment-là, ce format me convenait parce que j’hésitais encore avec les langues et lettres, ce qui me donnait la possibilité de changer ».

L’art e(s)t pouvoir

Sauf que cela n’est jamais arrivé. Olivia s’est révélée très motivée et très passionnée par ses études, et plus particulièrement par l’art moderne et contemporain. « Au-delà de l’émotion d’une première rencontre avec une œuvre, j’étais très intéressée par l’impact et le pouvoir des œuvres mais aussi leur lien avec le(s) pouvoir(s). A l’université, j’ai appris à poser un regard critique sur une œuvre et à la concevoir aussi comme le reflet d’une période, d’un contexte politique, historique, religieux, etc. Tout le contexte de production et réception des œuvres me fascine ».  
Depuis, Olivia n’a plus cessé de s’interroger : « Quel est le discours sous-jacent d’une œuvre ? Quelle en est la destinée ? Quelles institutions détiennent ces œuvres aujourd’hui ? ».  
Pendant son master de spécialisation en art moderne et contemporain, Olivia visite de nombreuses expositions, conférences, etc. Elle rencontre de nombreux artistes et des commissaires hors du contexte universitaire. À l’occasion du festival Europalia à Bruxelles qui, à l’époque, était consacré au Brésil, elle rencontre les artistes et commissaires brésiliens. Olivia est séduite par la description du milieu de l’art brésilien en pleine effervescence.

A la découverte d’une autre histoire de l’art  

A moitié brésilienne et y ayant vécu de 9 à 17 ans, Olivia décide de partir au Brésil pour travailler dans le milieu de l’art mais sans avoir décroché un emploi au préalable. Elle part à la rencontre des contacts qu’elle s’était faits à Europalia. Très bien accueillie grâce à son parcours à l’UCLouvain, Olivia a commencé en organisant une exposition la collection privée - Moraes-Barbosa - regroupant des artistes contemporains dans la ligne des arts conceptuels. L’exposition a lieu dans le cadre de la SP_ARTE foire de São Paulo, ce qui permet à Olivia de rencontrer de nombreux commissaires étrangers issus des Etats-Unis et d’Amérique latine.

Suite à ces contacts, Olivia est invitée par Jacopo Crivelli Visconti pour l’assister à la 12e Biennale de Cuenca en Equateur. Elle rejoint ensuite un centre de recherche et de commissariat d’exposition dans l’Institut Tomie Ohtake. Elle s’y est consacrée à une recherche systématique sur les arts au Brésil à partir des années 60. Cette expérience lui a permis de découvrir une autre histoire de l’art que celle qu’elle avait apprise à l’université, incluant ainsi davantage l’art d’Amérique latine.

Elle rejoint ensuite en tant que curatrice assistante le Musée d’Art de São Paulo (MASP), un des plus importants musées au Brésil et qui se distingue par une incroyable collection d’œuvres d’artistes du canon européen de l’histoire de l’art (tels que Rafaël, Rubens, Delacroix, Manet, etc) mais dont la programmation est éminemment décoloniale. Dans ce cadre, Olivia devient la commissaire  pivot de la collection et de son exposition permanente. La question qui se pose alors est de comment présenter et aborder ces œuvres et artistes de l’histoire de l’art traditionnelle eurocentrique dans le contexte du Sud global. À côté de ce travail auprès de la collection, elle travaille pendant près de deux ans sur Histories of Dance, un ambitieux projet d’exposition tissant des liens entre cultures visuelles, politiques et danses.

Le retour en Belgique : entre arts visuels et arts performatifs

La crise sanitaire ainsi que le démantèlement de la culture au Brésil poussent Olivia à revenir en Belgique. Elle a rejoint l’UCLouvain en tant qu’assistante en histoire de l’art. Elle enseigne désormais autour de trois disciplines : le cours d’introduction à la méthodologie en histoire de l’art, le cours d’iconographie et le séminaire d’avant-garde à l’heure actuelle. 
En parallèle, Olivia travaille en tant qu’indépendante sur des projets de commissariats et collaborations. Olivia souhaite continuer à mêler les arts performatifs et les arts visuels dans ses projets futurs. 

Pour en savoir plus
https://moraes-barbosa.com/Homepage-ENG
https://biennialfoundation.org/2014/01/12-bienal-de-cuenca-ecuador-leaving-to-return-march-28-june-27-20/14
https://www.institutotomieohtake.org.br/en/
https://masp.org.br/en
https://masp.org.br/en/exhibitions/picture-gallery-in-transformation
https://www.youtube.com/watch?v=4_4WpaQ9ZP4&t=3s