SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Monsieur Antony Khokhar

Louvain-La-Neuve

31 août 2018

11h00

Auditoire DESC 85, 1er étage de la Faculté de théologie, Grand-Place, 45 à 1348 Louvain-la-Neuve.

Monsieur Antony Khokhar, présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement le vendredi 31 août à 11h00 dans l’auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.

Le jury est composé de MM. les professeurs

D. Luciani, président

H. Ausloos, promoteur

J.-M. Auwers,    

B. Lemmelijn (correctrice extérieure)                                                                  

M. Vervenne (correcteur extérieur)

 “May my teaching drop as the rain…” (Deut 32:2) LXX’s Translation-Technical Analysis of Deut 28:69–34:12 from the Perspective of Content- and Context-Related Criteriology

Les objectifs de l’étude de la dite « technique de traduction » de la Septante (LXX) – le premier texte traduit de la Bible hébraïque – peuvent être multiples. Le but principal a toujours été de s’engager dans la critique textuelle de la Bible hébraïque. Cela peut également éclairer ce que les érudits considèrent aujourd’hui comme la théologie de la LXX; autrement dit, étudier les idées théologiques qui sous-tendent le travail de chaque traducteur. La recherche de la « techniques de traduction » de la LXX dans la perspective des « content- and context-related criteria » prend de l’ampleur et de nombreuses études sur la restitution de différents critères – par exemple le rendu des hapax legomena, des jeux de mots et des étiologies – ont déjà été menées dans le cadre de cette méthodologie.


Dans notre recherche, nous prenons différents critères dans un livre spécifique (Deut 28,69 – 34,12), et essayons d’analyser la « technique de traduction » de la LXX pour les Numeruswechsel, hapax legomena, parallelismus membrorum et jeux de mots. Dans la plupart des cas, le rendu du Numeruswechsel démontre la conformité avec la lecture dans le textus receptus, c’est-à-dire dans le texte massorétique (TM). Néanmoins, différents cas révèlent les tendances harmonisantes du traducteur. Que ce soit le fait du traducteur ou de sa Vorlage, nous avons remarqué une propension à lisser le texte soit au niveau du contexte immédiat, soit dans le contexte plus large du livre. Il y a aussi des cas où le texte grec manifeste un choix délibéré de ne pas harmoniser le nombre mais d’être cohérent avec une phraséologie deutéronomique « théologique », qui prouve que le traducteur est conscient de l’utilisation de cette terminologie cohérente dans le livre.


Dans notre analyse du rendu des hapax legomena, nous avons montré que le traducteur n’a jamais recours à une solution de facilité, c’est-à-dire à la translittération. Au contraire, il fait de son mieux pour fournir un équivalent grec aussi légitime et adéquat que possible pour un mot hébreu considéré comme un hapax. Il emploie la méthode de la conjecture, et il y réussit. Sa conjecture est aussi basée parfois sur le contexte du verset ou des verset(s) précédent(s) ou suivant(s). Ces suppositions contextuelles suggèrent que notre traducteur fait un effort consciencieux pour fournir un rendu aussi intelligible que possible dans son texte cible.

La traduction de parallelismus membrorum par le traducteur est testée dans le « Cantique de Moïse » (Deut 32,1-43), section dans laquelle il réussit globalement à conserver la caractéristique stylistique du parallélisme dans son texte cible. De même, autant que possible, il fournit également des paires de mots correspondantes en grec. Nous avons montré que certains « plus » dans le texte grec vis-à-vis du TM n’affectent pas le parallélisme. Au contraire, ils peuvent parfois aider à créer un meilleur parallélisme. De plus, la tentative créative du traducteur peut parfois améliorer le parallélisme dans le texte cible, comme nous l’avons observé avec les mots dans le texte grec.


En ce qui concerne le rendu des jeux de mots en hébreu, nous avons montré que le traducteur semble fournir un rendu adéquat de sa Vorlage dans la mesure où il manque le point du texte hébreu en ce qui concerne les jeux de mots. Certaines fois, quand on remarque un jeu sur un nom propre avec un deuxième mot semblable dans le texte hébreu, la tendance générale du traducteur est de fournir une translittération du nom propre. Cependant, il y a des cas où il essaye d’éviter la translittération, et manifeste sa créativité en fournissant parfois un jeu de mots approprié dans son texte grec.


En parlant des accents dits théologiques ou idéologiques discernables dans la LXX, il a été avancé qu’il faut être très prudent en attribuant les divergences à la Tendenz théologique du traducteur. Il est possible que les divergences se situent au niveau du texte source. De plus, certains choix lexicaux adoptés par le traducteur peuvent aussi indiquer que ce qui apparaît à première vue comme un cas de tendance théologique est en fait une variation au niveau lexical. En plus de cela, il est également plausible qu’une certaine terminologie ait pu être utilisée dans le contexte d’un verset particulier. Dans notre étude, nous avons montré qu’il faut adopter une vision minimaliste, et seulement après avoir analysé la technique de traduction, suggérer si oui ou non des accents théologiques ou idéologiques peuvent être à l’origine de tels rendus/lectures.