SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Khachik Hovhannisyan

Louvain-La-Neuve

29 mars 2023

14h

Auditoire Agora 12, 5 Grand-Place à Louvain-la-Neuve.

Monsieur Khachik Hovhannisyan, de Darakert (Arménie), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de doctorat en théologie et la soutiendra publiquement le 29 mars à 14h dans l’auditoire Agora 12, 5 Grand-Place à Louvain-la-Neuve.

                                                                                                                                             

Le jury est composé de MM. les professeurs

B. Bourgine, président

O. Riaudel, promoteur

C. Chalamet, (Université de Genève)                                                                                 

H.-C. Askani, correcteur extérieur (Université de Genève)

P. Bühler, correcteur extérieur (Université de Zurich)

 Comment penser une anthropologie théologique ?

À partir de la discussion entre G. Ebeling et W. Pannenberg

Gerhard Ebeling (1912-2001) et Wolfhart Pannenberg (1928-2014) ont mené par correspondance, de 1960 et jusqu’en 1973, une discussion animée. Le débat portait sur la relation entre éthique et théologie, plus précisément sur le rôle de l’éthique, ou de l’expérience personnelle du sens de l’existence, en théologie. Dans cette thèse, nous cherchons particulièrement à montrer quelles sont les conséquences de cette discussion sur une conception de l’anthropologie théologique.

Nous avons répondu à cette question centrale de la manière suivante : il est préférable de ne pas aborder d’emblée l’anthropologie chrétienne à partir de l’expérience éthique subjective, mais à partir d’une théologie, à la lumière d’une réflexion sur Dieu, sur son Royaume, et sa Parole. Il nous semble que la théologie de Pannenberg répond mieux à cette exigence, malgré la richesse existentielle de l’approche de Ebeling.

Chez Ebeling, nous découvrons une anthropologie théologique élaborée pour ainsi dire sur l’horizon de l’éthique : la réflexion sur notre existence, sur le conflit intérieur à notre conscience, face à notre incapacité à faire le bien, l’expérience de l’angoisse, de la déception, voire de la culpabilité, tous ces éléments dessinent un horizon sur lequel la révélation divine prend tout son sens. Nous avons souligné l’enracinement d’une telle approche dans la théologie de Wilhelm Herrmann, et plus largement dans l’école de Ritschl.

Chez Pannenberg, on peut constater un autre type d’articulation entre éthique et anthropologie. Pannenberg, dès le départ, affirme que la réalité de Dieu (l’objectivité de Dieu, pour ainsi dire) prime sur l’éthique. Il estime donc possible de faire dépendre une anthropologie de la compréhension que nous avons de Dieu et de la prédication de Jésus. Pour éviter les puissantes objections de Freud et de Nietzsche, il faut absolument éviter de faire de l’éthique un point de départ pour l’anthropologie, surtout quand ce point de départ évoque le sentiment de culpabilité qui se développe dans la conscience. Nous avons prolongé cette analyse de Pannenberg en soulignant l’influence sur sa pensée de Ernst Troeltsch, lui-même critique de la pensée de Herrmann.