SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Félix MBANDOMA MBEWE YAATAGBA

Louvain-La-Neuve

18 octobre 2019

10h00

Faculté de théologie Auditoire DESC 85 Grand-Place 45 - 1348 Louvain-la-Neuve

Monsieur Félix MBANDOMA MBEWE YAATAGBA, de Botuzu (RDC), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement le vendredi 18 octobre à 10h00 dans l’auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.

Le jury est composé de MM. les professeurs

B. Bourgine, président

O. Riaudel, promoteur

J. Famerée,

W. Lesch,

L. Santedi, correcteur extérieur (Professeur à l’Université catholique du Congo)

Le traité chrétien de la création au défi de la crise écologique
Paradigme de création comme relation

 

La problématique de la crise écologique s’invite dans tous les débats et dans tous les cercles de la vie sociétale (politique, économique, culturel, religieux, etc.). Tant et si bien que la conscience écologique qui s’installe suscite des discussions et des questionnements qu’il faut prendre au sérieux ; et la réponse à ces questions requiert de s’armer de courage et d’audace afin de réfléchir sur notre être‑au‑monde et sur l’avenir de notre habitat, la planète Terre. Cette réflexion passe entre autres par la remise en question des systèmes de pensée ou, à tout le moins, la relecture de nos textes de référence.

C’est dans cette perspective qu’il faut situer cette étude. En effet, partant de l‘accusation portée par la Deep Ecology et les autres mouvements de l’environnementalisme contre la tradition judéo-chrétienne comme ayant encouragé le mésusage et la surexploitation de la création, sur base de décret divin (Gn 1, 28). Une tradition religieuse qui met l’humain au sommet du monde des créés consacre sa supériorité sur les autres êtres et, par conséquent, il peut exercer son imperium sans réserve, oubliant que sa propre existence dépend aussi de celles des autres créatures.

Cette critique constitue un appel lancé à la foi et la théologie chrétiennes afin qu’elles clarifient leur discours et, par la même occasion, le christianisme interroge les mouvements écologistes sur la pertinence de leur propre discours. Quelle est la place de l’humain dans l’ordre de la création ? Quel est son rôle ? Est-il dans la création, de la création ou en-dehors de la création ?

Après avoir décrit l’objet de notre étude (la crise écologique) et les parcouru les interrogations adressées à la foi et à la théologie chrétiennes par l’environnementalisme, nous nous efforçons d’y répondre en présentant quelques réponses proposées par différents courants chrétiens de type écologique, mais aussi l’enseignement officiel du christianisme sur la création. L’enseignement séculaire mérite d’être relu et redit afin d’exhumer son actualité. Le théologien réformé Pierre Gisel nous aide dans cette aventure, où il focalise notre attention sur la création comme monde, marquée dans son essence par la relation, la différence, la singularité qui ne signifient pas exclusion mais inclusion relationnelle. Forts de ce qui précède, nous avons proposé quelques pistes de réflexion qui allient anthropologie et écologie, prévenant ainsi du risque d’auto-idolâtrie (l’humain se prend pour ce qu’il n’est pas : un dieu) et de l’idolâtrie (diviniser la création). Bref, nous avons mis en exergue le paradigme de la relation qui est au cœur de toute la création, qui lui est co‑existentielle et se vit dans la réciprocité des créatures. On ne peut adéquatement penser la création que comme relation, interrelation …