SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Willy WELE-WELE KABENGELE

Louvain-La-Neuve

04 décembre 2020

10h00

SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE

 

Monsieur Willy WELE-WELE KABENGELE, de Bagata (RDC), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement

le vendredi 4 décembre 2020 à 10h.

En raison de la situation sanitaire, nous vous invitons à assister à la défense publique en ligne en vous connectant à ce lien

 

Le jury est composé de MM. les professeurs

J. Famerée, président

A. Join-Lambert, promoteur

A. Borras,                                                                                                                                 

D. Barnérias, correcteur extérieur (Institut catholique de Paris)

D. Laliberté, correcteur extérieur (Luxembourg School of Religion and Society)

Des anciennes aux nouvelles paroisses. Recherche de théologie pratique à partir de la province ecclésiastique de Lille, Arras, Cambrai.

Le paysage paroissial connaît une profonde mutation depuis plus d’un demi-siècle. La figure de paroisse qui, autrefois, réunissait les personnes qui partageaient un fort sentiment d’appartenance sociale locale et concentrait, dans un clocher et sous l’autorité du curé, toutes les dimensions de l’existence (résidence, culture, économie, culte, etc.) est désormais révolue. Les répercussions dans l’Église d’une mutation sociale et culturelle planétaire d’une envergure considérable ont poussé plusieurs responsables diocésains en Europe et en Amérique du Nord à procéder à des recompositions du paysage paroissial. Le regroupement paroissial s’impose comme une nécessité pastorale et un impératif canonique.

Nous avons axé notre thèse sur la « paroisse nouvelle » (ou « nouvelle paroisse »). Suivant cette typologie des regroupements, la « paroisse nouvelle » érigée canoniquement résulte de la suppression et de la fusion des anciennes paroisses, mais pas nécessairement des communautés, celles-ci étant appelées à subsister au sein de la nouvelle entité paroissiale. La paroisse nouvelle est ainsi constituée de différentes communautés attachées à leurs lieux de culte respectifs, appelés différemment d’après les lieux : clochers, relais, « communauté chrétienne », antennes, annexes ou, l’expression que nous préférons, « communautés locales ». Il y a donc, dans cette typologie des regroupements paroissiaux, une dialectique globalité-proximité qu’il faut nécessairement considérer en ecclésiologie pour penser l’articulation entre l’une et l’autre. Dans ce rapport entre les grandes entités (« les nouvelles paroisses ») et les anciennes paroisses (« communautés locales »), quelle figure d’Église émerge et comment se déploie-t-elle en ce lieu ?

Notre thèse étudie la dialectique globalité-proximité partant de l’examen de 11 paroisses nouvelles dans trois diocèses (Lille, Arras et Cambrai), non pas sur des bases générales ou abstraites, mais in concreto, c’est-à-dire à partir d'expériences paroissiales vécues, moyennant une recherche empirique. Celle-ci fut au moyen d’interviews de prêtres et autres baptisés engagés dans les paroisses retenues comme représentatives de la diversité des situations sociales et pastorales en Nord-Pas-de-Calais.

Dans la première partie (contextualisation), nous étudions l’histoire des recompositions paroissiales dans les trois diocèses à partir de différents décrets et autres documents épiscopaux. L’attention est portée sur les critères de ces réaménagements et sur la manière dont ils sont mis en œuvre ou non. Puis, nous présentons les résultats de notre enquête en deux volets : le premier sur les regroupements paroissiaux et le deuxième sur le rôle ou la mission du prêtre dans la paroisse nouvelle.

Dans la deuxième partie (décontextualisation), nous étudions la paroisse en tant que réalité diocésaine : l’émergence du terme paroisse, son évolution au fil des siècles, sa spécificité institutionnelle, ses défis actuels, ses enjeux théologiques, ecclésiologiques et canoniques. Nous analysons également quelques modèles des reconfigurations paroissiales identifiables en Europe : le maintien des anciennes paroisses avec une nouvelle articulation entre elles ; la constitution « des communautés locales » à Poitiers, sous l’impulsion de Mgr Albert Rouet ; les « fraternités missionnaires » à Tulle. Cette partie se termine par l’étude des Actes du synode provincial « Lille, Arras, Cambrai : inventons les paroisses de demain » (2013-2015).

La troisième partie (recontextualisation) reprend les questionnements initiaux alimentés par les fruits du « dialogue polyphonique » et aboutit sur quelques points essentiels et prospectifs, tant au niveau théologique, ecclésiologique, liturgique que canonique : la pertinence de la promotion de « paroisses-liquides », l’itinérance pastorale comme style dans l’exercice du ministère de présidence au service d’une communion, l’articulation des moments et lieux des célébrations dominicales, le souci pastoral pour des liturgies désirables. Un résultat original de la recherche est la réflexion sur la subsidiarité comme principe régulateur pour penser et gérer la tension « créatrice » ou la dialectique globalité-proximité inhérente au redéploiement paroissial en vue de l’annonce de l’Évangile à tous.