Thomas Spoorenberg nous raconte...

Louvain-La-Neuve

Thomas

Spoorenberg

Nations Unies

Quelle formation avez-vous suivie en démographie à l'UCLouvain ? Quelle formation aviez-vous avant ?

Je suis venu à l’UCLouvain pour y suivre le DEA en démographie. Je fais partie de la volée qui a débuté sa formation à l’UCLouvain en Septembre 2002 pour l’achever en Juillet 2004. Durant mes études de licence en histoire économique et sociale à l’Université de Genève, j’avais suivi avec plaisir et passion un cours d’anthropologie et démographie des populations qui avait renforcé ma fascination pour la « chose démographique » et m’avait conforté alors dans mon choix de poursuivre mes études en démographie. Le choix d’étudier la démographie à l’UCLouvain fut alors évident.

Quel a été votre parcours (professionnel) après vos études à l'UCLouvain?

Durant la seconde année du DEA en démographie (alors consacrée à la rédaction d’un mémoire) j’ai obtenu un poste d’assistant d’enseignement en statistiques pour sciences sociales au Département d’économétrie de l’Université de Genève. Après l’obtention de mon diplôme de DEA., j’ai continué d’occuper un poste d’assistant d’enseignement à Genève tout en murissant l’idée d’entamer une thèse de doctorat en démographie.
Après avoir longtemps hésité sur le sujet de ma thèse, je me suis lancé sur la Mongolie, qui constituait alors encore une terra incognita pour les études de population. Entre différents séjours dans ce pays, j’avais également passé les examens des concours de recrutement nationaux des Nations Unies pour la démographie. Et, avec surprise, je fus l’un des heureux candidats en 2006. Placé sur une liste en prévision de postes vacants, et désirant mener à terme ma recherche doctorale, je me suis alors envolé pour la Mongolie où le centre d’enseignement et de recherche en population de l’Université Nationale de Mongolie à Ulaanbaatar m’accueillait en tant que chercheur et enseignant visiteur de Septembre 2007 à Janvier 2009. New York et les Nations Unies furent les étapes suivantes. Vers la fin de mon séjour en Mongolie, on m’avait proposé un emploi à la Division de la Population. C’était là une occasion unique que j’acceptais avec grand enthousiasme.Tout en découvrant la démographie dans l’arène internationale, je m’attelais à achever et défendre ma thèse de doctorat ; la première en démographie à l’Université de Genève.

Quelles sont vos activités actuelles ?

J’occupe, depuis mars 2009, un poste d’ « Associate Population Affairs Officer » dans la section des estimations et projections démographiques à la Division de la Population des Nations Unies à New York. Avec cinq collègues, nous sommes en charge de produire les estimations et projections de population, de l’urbanisation et de la taille des villes pour tous les pays du monde. Nos données, publiées alternativement tous les deux ans sous la forme des World Population Prospects et World Urbanization Prospects, sont internationalement considérées comme une source de référence en matière de données sur la population. En sus de mon mandat à l’ONU, j’essaie de garder également une activité de recherche en abordant des sujets qui m’intéressent personnellement.

Quels souvenirs avez-vous de votre passage en démographie à l'UCLouvain ?

Mon passage en démographie à l’UCLouvain constitue une étape importante, tant sur le plan professionnel que personnel. J’y ai bien sûr acquis des compétences techniques et analytiques de premier plan qui m’ont depuis servi quotidiennement dans mon parcours professionnel, mais j’ai particulièrement apprécié l’ambiance de l’institut, l’accueil chaleureux, le sentiment d’appartenance à une petite famille, la gentillesse des professeurs et leur proximité, le cadre unique de Louvain-la-Neuve et… les barbecues de fin d’année. Un moment particulièrement agréable. Pour moi, ce séjour à l’UCLouvain demeure comme une césure durant laquelle j’ai pu approfondir mes connaissances, acquérir de nouvelles techniques, m’ouvrir également à d’autres horizons (personnels, académiques,…) et nouer des liens d’amitiés. Les graines qui ont été semées durant mon passage à l’UCLouvain ont contribué à définir mes intérêts scientifiques et à renforcer mes choix professionnels, mais aussi personnels.

Une anecdote, un conseil ?

Ce sont parfois quelques détails, un petit rien, une rencontre, un contact qui décident des chemins de vie... Je mentionnerais deux « instantanés » (parmi d’autres) qui ont influencé mon parcours de « démographe ». Le premier est le livre magnifiquement illustré « 4 milliards de visages » ; un cadeau offert par mes parents à l’occasion de mon septième ou huitième anniversaire qui scella ma fascination pour la démographie. Le second, bien plus tardif, a trait à l’UCLouvain et se résume à un bref échange lors d’une soirée « retrouvailles » entre louvanistes au Congrès international de l’UIESP à Tours en 2005. A cette occasion, face à mon indécision de me lancer dans une thèse de doctorat et mon incertitude quant à son sujet, une ancienne professeure me lança : « Tu sais, Thomas, si tu te poses trop de questions, tu ne décideras jamais. Fonce ! ». Quelques semaines plus tard, je déposais mon sujet de thèse sur la Mongolie. Et l’année dernière, lors d’un court séjour à Genève, au milieu des étagères d’une librairie, à la recherche de lectures en français pour mes filles, je trouvais un livre à l’aspect familier. Son titre : « 7 milliards de visages ». C’était là une ré-édition de l’ouvrage qui, plus de 25 ans auparavant, m’avait initialement fasciné. Dans l’instant, je m’étais alors dit que les louvanistes allaient certainement continuer de se retrouver… et que d’autres chemins de vie seraient donc encore influencés !