Illa futura mea est. Elle sera mienne (Properce I,8,26).

GREG

22 novembre 2022

13 - 14h

Louvain-la-Neuve

Salle Jean Dabin

Le GREG accueillera pour son deuxième atelier de l’année académique Sonia Voinea (INCAL).

« Illa futura mea est. Elle sera mienne (Properce I,8,26).»

Résumé :

Le motif du poète amoureux et malheureux est central dans les élégies de Tibulle et Properce. Ceux-ci rapportent la manière dont leur amante (Délia puis Némésis pour Tibulle, Cynthia pour Properce) est la source de leurs maux : lorsqu'elles cèdent à leurs avances, celles-ci reviennent sur leurs pas et abandonnent le poète, souvent pour un autre homme. Pendant longtemps, on a interprété ces œuvres poétiques comme étant des représentations de la réalité : les poètes auraient mis en récit une relation qu’ils auraient vécu et autour de laquelle ils auraient construit leur récit. Cette idée provient en partie du constat que les élégistes romains intègrent des éléments biographiques dans leur œuvre (évocation de leurs origines, de leur statut dans la société romaine et de leur activité de poète, de la relation avec leur patronus, d’événements contemporains, etc.). Néanmoins, depuis quelques décennies, les modernes tendent à considérer que ces figures féminines sont au moins en partie des fictions littéraires et que leur représentation est l’occasion pour l’auteur de se situer par rapport à ses prédécesseurs et de marquer les spécificités de sa poésie. Cette communication propose de revenir sur la manière dont les femmes sont mises en scène et d’étudier les modalités de leur présence, marquée par leur caractère contradictoire et évanescent, en particulier à partir du motif littéraire du dies natalis, sur lequel porte la recherche doctorale en cours.