
Aux marges de l'Histoire. Séminaire de recherche en dialogue avec les subaltern studies organisés par Silvia Mostaccio et Costantino Paonessa
Mardi 11 février 2020
Flore Guiot (UCLouvain, IACCHOS/LaRHis) et Xavier Rousseaux (UCLouvain/INCAL/CHDJ)
Comment parler des subalternes et marginalisé.e.s. Des cas d'étude.
Contacts : silvia.mostaccio@uclouvain.be ou costantino.paonessa@uclouvain.be
Lieu : local ERAS 57 de 10h30 à 13h
Résumé
Comment parler des subalternes ?
Au XIXe siècle, plusieurs enquêtes plus ou moins vastes s’intéressant à la « classe ouvrière » sont menées. Certaines de celles-ci comportent notamment un volet relatif aux pratiques alimentaires et constituent une porte d’entrée privilégiée pour qui s’intéresse à l’histoire de l’alimentation populaire.
Le recours à ce type de sources n’est d’ailleurs pas neuf et les chercheurs ont fait preuve d’une grande rigueur méthodologique dans leur utilisation, relevant que ces enquêtes véhiculent avant tout le regard posé par les enquêteurs – qui font partie de l’élite sociale, économique, culturelle et politique – sur les enquêtés, évitant ainsi une lecture moralisatrice ou misérabiliste des consommations alimentaires ouvrières.
Le séminaire sera l’opportunité de réfléchir au renouvellement historiographique que permet l’application des cadres d’analyse des subaltern studies aux sources envisagées et de proposer des pistes méthodologiques pour dépasser le discours des enquêteurs et parler des enquêtés.
"Prédateurs", "résistants", "rebelles", "marginaux" ou "subalternes" ? Comment penser la contribution du banditisme au développement de la société "moderne" (15e-21e siècle) ?
A travers d'innombrables figures individuelles et pratiques collectives, "brigands et bandits" envahissent les discours politiques, économiques, sociaux et culturels au moins depuis la globalisation occidentale du monde. Partant des réflexions d'Eric Hobsbawm (les primitifs de la révolte) dans son débat critique avec Anton Blok, je propose de questionner le concept de "banditisme" à partir de la critique postcoloniale et les recherches historiens et des criminologues.
Jeudi 19 mars 2020
Riccardo Ciavolella (CNRS/EHESS)
Le monde magique des marges : subalternité, religion et politique
Contacts : silvia.mostaccio@uclouvain.be ou costantino.paonessa@uclouvain.be
Le séminaire se déroulera au local ERAS 75 (FIAL) de 10h30 à 13h. Annulation suite aux recommandations de nos autorités
Résumé
Cette intervention retrace une généalogie de la manière dont l’anthropologie, en dialogue avec l’histoire sociale et les études d’inspiration gramscienne, a essayé d’analyser les
marges de l’histoire comme des lieux d’imagination et de production de sens et de mondes nouveaux. En partant d’une discussion de l’anthropologie demartienienne (et notamment du Monde magique) jusqu’aux Subaltern studies, en passant par le croisement d’histoire
sociale et anthropologie anti-coloniale, on discutera de la manière dont, dans la subalternité aux marges, se mêlent pratiques de résistance et aspirations de rachat, politique et religion
Mardi 1er octobre 2019
Alessandra Marchi (Unversité de Cagliari, GramsciLab)
Groupes subalternes/subalternité dans les écrits de Antonio Gramsci. Histoire de un concept dialectique
Contacts : silvia.mostaccio@uclouvain.be ou costantino.paonessa@uclouvain.be
Lieu : local B268 de 10h30 à 13h
Merci de vous inscrire avant le jeudi 26/09. Nous vous enverrons un article à lire en préparation du séminaire : costantino.paonessa@uclouvain.be
Résumé
Dans ce séminaire nous discuterons de la catégorie d’analyse de la subalternité dans la réflexion théorique et politique d’Antonio Gramsci. L’introduction au lexique et à la méthodologie d’étude gramscienne montrera immédiatement comment tout rapport d’« hégémonie » - et donc de subalternité - est pensé de manière concrète, relationnelle et politique, voir lié à la dialectique contingente entre groupes dominants et groupes dominés, entre intellectuels et masses (paysannes ou ouvrières), entre subjectivités et formes d'organisation (du Parti au syndicat etc). En ce sens, les réflexions de Gramsci fournissent des ressources indispensables pour réfléchir sur la possibilité de dire, représenter, raconter l' "histoire des marges".
Ce séminaire, ainsi que les séances qui suivront, pourra être valorisé dans le cadre de la formation doctorale (pour l’ED4, chaque séance comptera pour 3-5 crédits). Une attestation sera remise à ceux qui en feront demande.
Vendredi 15 novembre 2019
Wu Ming 2 (Giovanni Cattabriga, écrivain)
"Métamorphoses narratives de sources documentaires entre littérature et cinéma"
Contacts : silvia.mostaccio@uclouvain.be ou costantino.paonessa@uclouvain.be
Lieu : local ERAS 75 de 10h30 à 13h
La conférence aura lieu à la salle du Conseil FIAL de 17h à 19h
Merci de vous inscrire avant le mercredi 6/11 auprès de fabienne.ferriere@uclouvain.be
Résumé
Wu Ming est le pseudonyme d'un groupe d'écrivains italiens, créé en 2000 à partir d'auteurs actifs dans le projet Luther Blissett, communauté d'écrivains de Bologne. Un intérêt majeur est porté au roman historique. Beaucoup de leurs ouvrages ont été traduites en plusieurs langues dont le français.
La question de fond de ce séminaire reste celle formulée par Antonio Gramsci et reprise par Gayatri Chakravorty Spivack "Can the subaltern speak ?". Dans leurs ouvrages, agglomérant différents styles et genres narratifs, le collectif Wu Ming relie la production littéraire postcoloniale, les sujets marginalisés et migrants avec les questions liées à la subalternité dans des trajectoires qui tiennent compte des relations entre histoire/archives, mémoire et narration/représentation.
Le séminaire sera aussi l’occasion pour traiter des difficultés propres à la mobilisation de documents d’archives dans des ouvrages narratifs. Au centre de la démarche, deux des romans du collectif Wu Ming (Manituana et L’armata dei sonnambuli). Qu’il s’agisse des natifs Nord-Américains, de sous-prolétaires Londoniens, des sans-culottes ou des paysans de la révolution française, dans ces romans se déroulant au XVIIIe siècle les subalternes jouent un rôle déterminant.
Les mêmes difficultés d’articulation entre archives et narration littéraire seront examinées à partir de trois « films d’archives » mis en scène par Wu Ming et construits à partir de films amateurs - Home movies, archives nationales des films de famille (http://www.homemovies.it/): 51, L’Uomo con la lanterna, Il Varco.