Silvia Mostaccio à Ecole française de Rome. Vivre la violence en temps de guerre. Genre, religion et résilience dans l'Europe espagnole

LARHIS Louvain-La-Neuve

Silvia Mostaccio est historienne et chercheuse résidente auprès de l’Ecole française de Rome (septembre-décembre 2020). Son projet en cours est consacré à Vivre la violence en temps de guerre. Genre, religion et résilience dans l’Europe espagnole à la première modernité.

« Spécialiste en histoire culturelle à l’articulation entre obéissance religieuse et exercice du pouvoir à l’époque moderne -Compagnie de Jésus et congrégations religieuses féminines-, depuis quelques années mes intérêts se concentrent autour de religion, genre, guerre et violence. Je vise une armée catholique bien spécifique, l’armée des Flandres, active le long du Camino Español reliant l’Italie aux Flandres (1568-1648). A l’époque l’état de guerre est permanent et la séparation entre armée et civils est très floue : on loge chez les habitants et les soldats se déplacent souvent avec (leurs) femmes et (leurs) enfants. A la mixité des genres s’ajoute évidemment la mixité sociale, dont la hiérarchie militaire est un reflet. L’armée des Flandres est donc un objet d’enquête efficace pour le dépassement de binarisations simplistes -homme/femme; soldat/civil-. Elle permet d’étudier différentes catégories dans les rapports entre eux/elles et face au sacré: du général, au soldat, à l’aumônier militaire; de la femme suiveuse, à la prostituée, à la religieuse, à l’aristocrate qui gère les affaires de famille en l’absence du mari. Cette entreprise guerrière eut des conséquences majeures au niveau des individus et des collectivités, des couples et des familles et la composante religieuse y fut essentielle: non seulement pour légitimer l’action militaire, mais aussi pour le travail d’acculturation confessionnelle via les missionnaires à l’armée, et encore pour la nécessité de donner du sens à la violence subie ou infligée -à cet égard l’étude des dévotions liminales des groupes subalternes est très porteur-. Cette recherche se situe donc au croisement entre représentations, croyances et pratiques pour étudier les rapports religieux de genre: une histoire inclusive d’hommes et de femmes entre guerre et religion »

Silvia Mostaccio est professeure associée d’histoire moderne à l’UCLouvain (BE). Active dans les instituts de recherche IACCHOS et RSCS, elle est membre des centres LaRHis et Gemca, ainsi que du GREG (groupe de recherche en études de genre).

 

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Publié le 02 octobre 2020