16 mai 2022
10h30 - 15h
Louvain-la-Neuve
Le parcours ouvre plusieurs pistes d’analyse et de réflexion sur les bâtiments, les paysages et les ensembles urbains. Comme mouvement linéaire du corps humain dans le temps et dans l’espace, le parcours permet au sujet de faire l’expérience directe de son environnement. Dans cette expérience kinesthésique, l’humain est soumis à de nombreuses expériences sensorielles (visuelles, auditives, tactiles) mettant en évidence plusieurs caractéristiques de l’habitat. Les nombreuses descriptions lisibles dans les journaux et récits de voyages, les traités d’architecture, les correspondances diplomatiques, les œuvres littéraires… témoignent de la prééminence du parcours comme mode de narration et de structuration de l’expérience de l’espace. Dans ce sens, le parcours, caractérisé par son mouvement linéaire et par la centralité du sujet promenant, donne accès à une lecture spécifique des bâtiments, des paysages et des ensembles urbains.
Ces bâtiments, paysages ou ensembles urbains peuvent aussi avoir reçu leur forme finale, ou peuvent même avoir été conçus, pour accueillir un certain parcours. Pensons aux jardins anglais qui emmènent leurs visiteurs sur une promenade sensorielle et intellectuelle à travers un paysage artificiel, aux galeries des grands palais qui présentent une collection précieuse aux hôtes distingués, aux églises qui donnent lieu à des processions liturgiques. Dans ce sens, le parcours devient un principe de conception en architecture. Il devient acteur dans la structuration de l’espace. En plus, dans la relation qui se noue au fil du parcours entre le corps et l’environnement, les deux jouent un rôle actif. Le corps fait interprétation de son environnement par le sensoriel. Le bâti dirige les expériences sensorielles possibles de l’espace construit.
Cet atelier, organisé par le LAA et le GEMCA, propose une réflexion approfondie sur le parcours comme un objet d’analyse (architecturale et littéraire) et comme un principe de conception architecturale. L’atelier a comme objectif de conceptualiser les relations potentielles entre le parcours, la littérature, et l’architecture, et de réfléchir sur les possibilités, les limites et les défis du concept de parcours dans la recherche historique et théorique de l’architecture.