15 novembre 2024
12h30 - 14h
Dans un texte désormais célèbre, Denis Richet analysait le travail de la monarchie sur elle-même. Le wébinaire que nous proposons invite à suivre ses analyses, en décentrant le regard sur les acteurs institutionnels, individuels et collectifs, qui, dans l’exercice quotidien de la souveraineté au nom des autorités publiques, travaillent à façonner leurs propres charges, à discuter les ordres qu’ils reçoivent et à feindre l’antiquité de leurs propres pratiques instituées bien souvent récemment, au gré d’un coup politique, d’une disgrâce, d’un changement dynastique. Pour dessiner les contours scientifiques de cet objet de recherche original, les sources mobilisées au cours des séances seront autant des sources iconographiques que textuelles, en questionnant la notion de corpus d’enquête et son lien avec les questionnaires de recherche. La modernité est entendue de manière large, afin de prolonger, pour la première modernité, les analyses heuristiques de la lente montée en puissance des administrations expertes de la fin du Moyen Âge, institutions implantées dans les entourages souverains depuis plus d’un siècle lors du déclenchement des conflits civils et géopolitiques de forte intensité au second XVIe siècle.
La visée des séances est de parvenir à analyser les représentations du pouvoir qui se pense et se donne à voir à lui-même, à la société administrative et à la société politique dans ces discours de formes hybrides, véritables objets politiques dotés d’une efficacité politique et sociale, inscrits au coeur des stratégies de propagande et de communication politique. Cette approche permet également de restituer plus finement quel est le périmètre de la fraction de la société politique que nous proposons de nommer société administrative. Le wébinaire donne la parole à des collègues de disciplines diverses telles que l’histoire, les sciences du droit et les sciences politiques et sociales, la littérature, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire des images. Les séances permettent de dresser les entrées d’un questionnaire de recherche en vue de l’organisation d’un colloque international à Bruxelles à l’automne 2025, premier point d’étape de la constitution d’un groupe de recherche transdisciplinaire en histoire et anthropologie culturelles du politique.