Les réceptions de la spiritualité médiévale des Pays-Bas et de la région rhénane en Europe à l’époque moderne. Héritages, circulations et réseaux

27 novembre 2024

29 novembre 2024

Louvain-la-Neuve

Sénat académique

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Ce colloque interdisciplinaire se propose d’aborder les réceptions en Europe à l’époque moderne des courants spirituels médiévaux des Pays-Bas et de la région rhénane sous toutes leurs formes (théologie, mystique, pastorale, ascétique). Dans le contexte de la Réforme, la chartreuse de Cologne est, sous l’influence de Pierre Blomevenna, Jean Lansperge et Laurent Surius, le lieu d’une entreprise importante de traduction et de publication de textes mystiques et ascétiques, comme ceux de Jan van Ruusbroec, Henri Suso, Johannes Tauler, Denys le Chartreux, ou de la Perle évangélique (Chaix 1981, Hoenen 2008, Fournier 2018, Wehrli-Johns 2018). D’autre part, l’influence, plus souterraine, d’auteurs de la Devotio Moderna tels que Geert Grote, Florens Radewijns, Gerard Zerbolt van Zutphen, Thomas a Kempis, Wessel Gansfort ou Jan Mombaer, sur les spiritualités modernes, dont celles d’Érasme et d’Ignace de Loyola, est bien connue (Watrigant 1897, Bataillon 1937, O’Reilly 2021). Divers courants de l’époque moderne portent ces héritages et suggèrent leurs interactions réciproques, comme en témoignent, en France au XVIIe siècle, le cercle de Richard Beaucousin autour duquel gravitent François de Sales, Barbe Acarie et Pierre de Bérulle (Bremond 1916-1936, Orcibal 1959, Cognet 1968), ainsi que les recueils de Maximilian Van der Sandt et de Pierre Poiret, qui connurent une diffusion à l’échelle européenne (Dekoninck-Guiderdoni 2019), pour ne citer que quelques exemples.

En distinguant « réception explicite » et « réception implicite » (Falque-Guiderdoni 2022), ce colloque envisage les processus historiques de cette transmission. Les travaux existants abordent des auteurs en particulier (Duval 1966, Gueullette 2012, Schepers et al. 2021, Schepers 2022), mais une perspective plus large sur cette question fait défaut à ce jour. Il s’agit aussi de dépasser la rupture entre les périodes médiévale et moderne (Ferrer et al. 2019-2021), encore souvent de mise dans les études d’histoire intellectuelle et culturelle, tout en soulignant les transformations spécifiques à la période considérée et qui affectent la circulation des doctrines, des textes, des images et des pratiques, au sein de et entre pays et ordres religieux.

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