La recherche sur les organoïdes

Bruxelles Woluwe

Les organoïdes sont des structures 3D dérivées généralement de cellules souches pluripotentes humaines qui, à une échelle bien plus petite, recréent des aspects de l’anatomie et des fonctions tissulaires de leurs homologues physiologiques. C’est pourquoi certains parlent de « mini-organes ». Ils sont devenus des outils innovants pour la recherche en biologie, car ils permettent de mieux comprendre le fonctionnement normal ou pathologique des organes qu’ils miment. Ils n’ont pas encore d’application en thérapie, même si certaines sont envisagées pour l’avenir, et sont donc la source de promesses thérapeutiques qu’il s’agit d’évaluer, non seulement sur le plan médical, mais aussi sur le plan éthique, ce à quoi s’est attelé un groupe de travail du CEI. De nombreux organoïdes ont déjà été créés: pancréas, rein, foie, glande thyroïde, rétine, ovaire et cerveau. Il existe encore des « gastruloïdes », qui miment non pas un organe, mais l’embryon humain. Sur le plan éthique, deux d’entre eux surtout soulèvent des questions: les gastruloïdes et les cérébroïdes (organoïdes de cerveau). Les premiers sont ce que nous avons appelé des MEUS (Lire la note), à savoir des modèles embryonnaires à usage scientifique; ils nous interrogent sur la question de leur statut : doit-on les considérer comme des embryons ou de simples artefacts de recherche ? Quant aux seconds, (Lire la note), certains se demandent s’ils ne seraient pas susceptibles de souffrir, voire d’avoir une forme de conscience. Comme souvent, c’est la question de notre humanité qui, en définitive, émerge.

Lettre d'information du comité éthique de l'Inserm (novembre 2020)

Publié le 05 novembre 2020