Walter Benjamin : entre justice et droit, sortir de la temporalité de la violence

Bruxelles Woluwe

Ce texte interroge le messianisme de Walter Benjamin, non comme discours venant se superposer à d’autres discours, mais comme arrachement au temps de l’histoire, laquelle noue indissociablement violence et droit sous la tutelle de l’Etat rationnel-légal. Ce messianisme irrigue son oeuvre, en particulier son texte de 1921, Critique de la violence, très largement prémonitoire. Contre la violence légale et la violence mythique, la violence divine « dévaste sans verser le sang » : elle détruit les compromissions humaines scellées par la foi commune dans le progrès. Elle s’attaque à la racine de la violence dans l’histoire et propose de sortir du temps historique pour ouvrir sur l’expérience d’un temps sans fin ni clôture particulière : temps réversible, temps de la remémoration et de l’anticipation, temps où les « vaincus magnifiques » – non les « vainqueurs » – ont encore quelque chose à dire...

Chapitre écrit par Mylène Botbol-Baum du futur ouvrage collectif intitulé "LA VIOLENCE DU DROIT REGARDS CROISÉS SUR WALTER BENJAMIN" (sortie mars 2021 chez Larcier)

 

Publié le 21 octobre 2020