"Traçage et dépistage entretiennent une relation paradoxale", expliquent dans une carte blanche le philosophe Axel Gosseries, philosophe, chercheur FNRS et professeur à l’UCLouvain et le cryptographe Olivier Pereira, professeur à l’UCLouvain, ICTEAM.
"De nombreux acteurs à travers le monde explorent activement les diverses méthodes de traçage de contact et de localisation, et ce en vue de contribuer à faire face au Covid-19 et à accompagner le dé-confinement. Par exemple, Singapour a mis en place l’App TraceTogether. Chaque utilisateur d’un smartphone peut la télécharger, suite à quoi son téléphone diffusera (via bluetooth) un identifiant chiffré de manière telle que seul le ministère de la santé puisse y accéder. Tous les téléphones munis de l’App enregistrent en permanence les identifiants chiffrés des personnes passant à proximité. Si une personne est dépistée positive, on déchiffre alors tous les identifiants stockés sur son téléphone au cours des derniers jours et on avertit les intéressés.
Un objectif clef du traçage est donc d’informer les personnes potentiellement infectées qu’elles ont été en contact avec d’autres personnes ayant été testées positives. Le faire le plus vite possible, avant même l’apparition de symptômes, contribue à enrayer la contagion. Ces personnes pourraient alors se mettre en quatorzaine et bénéficier d’un dépistage. Le traçage entretient donc une relation étroite avec le dépistage. Les deux semblent utiles à ce stade. Pourtant, dans quelle mesure faut-il les considérer comme compléments plutôt que comme substituts ? Trois points nous semblent importants à cet égard"...
Découvrir l'article du journal Le Soir