GRICE 2023-2024 Q1 - 2e séance

Louvain-La-Neuve

19 octobre 2023

10h45 à 12h45

SOCR 41 (GPLO - PSP - FIAL - FOPA) - place du Cardinal Mercier, 10-12

Faut-il saboter les pipelines ? Nouveaux contours de l’écologie politique radicale en Europe

Ces dernières années ont vu se multiplier les mobilisations parfois présentées comme inédites, historiques et charnières dans l’histoire des luttes environnementales. L’expression la plus visible de cette évolution c’est l’émergence de mouvements tels que Fridays for Future ou Extinction Rebellion en 2018-2019. Mais on peut également y trouver les influences du Mouvement des Indignés (2011), de Nuit debout (2016) ou encore des gilets jaunes (2019). Face aux limites de l’action publique pour l’environnement (climat, développement durable, transition), de nombreux chercheurs voient dans l’émergence de ces « nouveaux mouvements sociaux », un vecteur important de la transformation socio-écologique. Ce pouvoir d’induire le changement ne repose pas sur la seule capacité des mouvements sociaux à publiciser ou à mettre à l’agenda politique la crise écologique. Ce sont les actes collectifs conflictuels de résistance, d’occupation de l’espace public, de blocage d’activités extractives, de désobéissance civile ou de recours massif aux tribunaux qui visent et pourraient permettre une transition radicale.

Ce séminaire du GRICE sera l’occasion d’analyser ces phénomènes au travers des questions suivantes :

Ces évolutions donnentelles à voir un tournant dans l’écologie politique en Europe ? Assiste-on à l’émergence « d’un vent de fronde écologique » ? La prise de conscience de la finitude du monde naturel est-elle à l’origine d’un nouveau matérialisme ?
Ces évolutions interrogent également le rapport aux institutions et à l’Etat. Quels discours et pratiques démocratiques dans ces mouvements ? Remettentils en cause les normes, les valeurs et les institutions démocratiques existantes ou visent-ils, au contraire à occuper le pouvoir ?
Quelles rapports ces formes de contestations construisentelle à la « nature »/le monde « non-humain » d’une part et la question sociale d’autre part ? Existe-il un fossé entre une « écologie du vivant » et une « écologie populaire » ?

Intervenantes 

Sophie Del Fa est diplômée d’un doctorat en communication de l’Université du Québec à Montréal. Aujourd’hui professeure à l’École de communication de l’UCLouvain, elle s’intéresse aux pratiques de résistances, à l’anticapitalisme et aux organisations alternatives et ce avec des méthodes ethnographiques critiques et engagées. Elle est membre d’Occupons le Terrain en Belgique et signataire de la Tribune des Soulèvements de la Terre.

Louise Knops est chercheure postdoctorale en sciences politiques (VUB) et Chargée de cours à l’ULB et à l’UCLouvain. Ses recherches portent sur l'affect et les émotions, la représentation politique, les études sur les mouvements sociaux et la politique climatique. Son prochain ouvrage (Routledge) porte sur les politiques affectives de la mobilisation et des mouvements sociaux.

Fanny Lajarthe est titulaire d’un doctorat en Sciences (SONYA/ULB). Ces travaux portent sur la construction du mouvement de justice climatique en Europe et sur l’organisation de réseaux d’activistes transnationaux comme Climate Justice Action (CJA) et Ende Gelände.


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