Soutenance publique de thèse de Madame Gemma Daou

Louvain-La-Neuve

11 décembre 2017

10h

Louvain-la-Neuve

Salle Jean Ladrière - Collège Mercier - Place cardinal Mercier, 12

Invitation à la soutenance publique de thèse, pour l'obtention du grade de Docteur en Philosophie, de Madame Gemma Daou

La méditation comme expérience de l'extrême chez Georges Bataille, souveraineté et négativité

La méditation est un exercice spirituel, une méthode philosophique et une expérience essentielle pour l’être humain chez les grecs, dans le Yoga et dans la tradition judéo‐chrétienne. Du point de vue contemporain, la lecture de Hadot et de Foucault nous a fait reconnaître une exclusion de la méditation dans la philosophie occidentale comme méthode. Comment dès lors penser la philosophie comme une pratiquede méditation suite à cette exclusion ? Comment réconcilier philosophie et méditation ensemble ? Comment penser la méditation comme objet d’une méthode et de technique? Ces questions nous mènent dans cette thèse au problème classique de savoir comment penser la philosophie elle‐même comme objet de méthode ?
Dans la pensée française du 20ème siècle, nous retrouvons dans La Somme athéologique de Georges Bataille une méthode de méditation comme expérience intérieure, opération souveraine et négative qui renverse la philosophie classique dans la contestation du projet et de l’utilité, principes du monde cartésien fondé sur le sens objectif. Nous verrons au fil de la lecture de l’oeuvre de Bataille en quoi la méditation comme méthode impure est une transgression faite d’excès plutôt que phronésis, pauvreté plutôt qu’accumulation et calcul, luxe plutôt que conservation et prévoyance. Elle atteint l’extrême dans les moments les moins « sérieux », moments d’une expérience intense et extatique proche du Yoga, de l’expérience mystique et de la théologie négative. Comme pour Saint Jean de La Croix, elle est pour Bataille une expérience sacrée de l’entrée dans la nuit de l’inconnu, comme la docte ignorance pour Nicolas de Cues elle est l’aveu d’un non‐savoir. Si les Méditations métaphysiques de Descartes sont l’avènement de la philosophie du sujet et d’une méthode rationnelle, quelle philosophie de la souveraineté Bataille nous donne‐t‐il dans sa méditation comme non‐méthode et dont les élans font unité avec ceux de l’érotisme ?

Le jury est composé de Messieurs les Professeurs :
Alexandre GUAY (UCL), Président
Marc MAESSCHALCK (UCL), Promoteur
Tom DEDEURWAERDERE (UCL), Lecteur
Raphaël GÉLY (USL‐B), Lecteur externe
Jean‐Christophe GODDARD (Université de Toulouse Jean Jaurès), Lecteur externe