05 juillet 2023
16h
Louvain-la-Neuve
Leclerq 93
Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que
Kais Bouazzi
soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du grade de Docteur en sciences politiques et sociales
« Transition de la gestion de l’offre à la gestion de la demande en eau et justice hydrique en Tunisie : reconnaissance, participation et (re)distribution »
Résumé
Depuis l'Indépendance de la Tunisie en 1956, le pays s'est engagé dans ce qui a été nommé la « gestion de l'offre » en eau; c'est-à-dire dans une mobilisation maximale des ressources en eau par le biais d'une infrastructure hydraulique moderne. Vers le début des années 1980, le pays est entré en crise et a dû adopter en 1986, sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), un « Programme d'ajustement structurel » qui accordait la priorité aux mesures visant à améliorer l’efficacité économique des différents secteurs et à la libéralisation de l'économie. Depuis lors, la politique hydrique tunisienne s'est progressivement orientée vers la « gestion de la demande ». Parallèlement, une montée en puissance des revendications sociales a été notée depuis quelques années. Traduisant l’urgence des demandes de justice sociale par les populations marginalisées, ces revendications n’ont pas épargné le secteur de l’eau, notamment en raison des coupures répétées, de la pollution, de l'accaparement de l'eau par certains acteurs et d'autres problèmes liés à l'eau, dans un contexte caractérisé par des sécheresses répétées depuis 2015.
L’objet de cette recherche est d’explorer le lien qui existe entre la transition de la « gestion de l’offre » à la « gestion de la demande », d’un côté, et les revendications de justice sociale, de l’autre, dans un contexte de stress hydrique. Nous explorerons la justice sociale dans le domaine de l’eau (« justice hydrique ») selon trois dimensions : la « reconnaissance », la « participation » et la « (re)distribution ». Ces dimensions seront analysées à travers trois études de cas situées en Tunisie (localement, dans le bassin versant de la Medjerda, et au plan national, en rapport avec le projet de nouveau Code des eaux) afin de comprendre comment la transition de la « gestion de l’offre » à la « gestion de la demande » affecte chacune de celles-ci.