« Sexe, genre et catholicisme »

RSCS

Les goûters de l'AGS : L’Atelier Genre(s) et Sexualité(s) de l’Université libre de Bruxelles lance un webinaire mensuel (sur Zoom) pour doctorant∙es et post-doctorant∙es qui travaillent sur les enjeux relatifs au genre et à la sexualité. Au vu du contexte actuel, le principal objectif de ce webinaire est de permettre aux jeunes chercheur∙ses en genre et sexualité, qui se retrouvent parfois isolé∙es dans leur institution, de se rattacher à une communauté de spécialistes dans leur domaine, tout en diffusant leurs travaux dans un environnement bienveillant. Ce webinaire se tiendra sur une base mensuelle, de 16h à 17h, entre décembre 2020 et juin 2021. Les communications, d’une durée de 20 minutes, sont regroupées sur une base thématique. Inscription obligatoire : ags@ulb.ac.be.

Camille Banse, doctorante sur fond propre et membre de notre institut RSCS, présentera le mardi 16 mars de 16h à 17h30 :

« La peur au ventre. Sexualité prémaritale et contrôle des naissances chez les jeunes d’Action Catholique des années soixante en Belgique"

En partant de la « préparation au mariage » de l’Action Catholique de la Jeunesse Belge dans la période charnière des sixties, le travail étudie l’histoire de la sexualité et du genre dans le pilier catholique. Il prend en compte les évolutions de l’intime et l’autonomisation du laïcat à partir de deux mouvements de jeunesse spécialisés : les Indépendant·es (JIC·F) et les Étudiant·es (JEC·F). Le croisement de leurs documents d’archives et d’un corpus de sources orales permet d’analyser le discours normatif auquel ses membres sont soumis·es.

Les jeunes se côtoient désormais dans une mixité qui autorise certains contacts mais doivent respecter les règles inhérentes à cette « liberté » nouvelle. Selon la doctrine vaticane, la sexualité ne connaît pas d’autre terminus que la procréation et pas d’autre topos que le mariage. En vue de les responsabiliser face à ces (r)évolutions, les organisations de laïcs tentent de renouveler leur encadrement par une éducation affective et sexuelle. Confiné·es entre l’amour en amont et le mariage en aval, ces croyant·es tentent d’accommoder des modèles à deux poids, deux mesures. La grossesse des « filles-mères » se profile alors comme un point de fuite du contrôle de la sexualité juvénile et des naissances. L’analyse de ses fluctuations discursives, de ses pratiques et ses représentations révèle les résistances structurantes dont nous héritons aujourd’hui.

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Publié le 23 février 2021