L'objectif du projet est d’analyser comment, par quels dispositifs et avec quelles mutations, les Etats européens modélisent leur dialogue avec et entre les religions et organisations philosophiques non confessionnelles afin que celles-ci contribuent à la promotion des droits de l’homme, de la paix et de la démocratie, à la recherche d’un espace de « vivre ensemble ». Ces dispositifs émergents d’interaction modifient les principes historiques de régulation du religieux, soit en rompant avec des usages de séparation formelle, soit en rendant multilatérales des formes de relations privilégiées ou bilatérales. Les mutations en cours attestent tantôt d’une extension expérimentale des modèles de démocraties participatives, tant^ot d’une forme de prévention de toute polarisation radicalisante du religieux. Face à l’empressement de quêtes nouvelles de légitimité ou d’efficience, la figure symbolique des dispositifs publics de dialogue semble toutefois construite sur des bases insuffisamment réfléchies, tant en termes formels (règles et procédures) qu’en termes substantiels (agendas, résultats). Considérant différentes expériences menées en Europe, le projet entend interroger les modélisations sous-jacentes, en assurer une grille de comparaison, et y discerner des convergences et divergences européennes. L’approche sera interdisciplinaire. Tout en retenant une attention prioritaire aux formalisations juridiques, le projet ne s’y limitera nullement. A partir notamment de l’émergence de contentieux (notamment devant les cours et les tribunaux), les modalités concrètes de fonctionnement et de production seront examinées tant en termes de science des organisations, qu’en termes de sciences des religions : la façon dont l’Etat organise un « dialogue » ou une « interaction » en dit autant sur l’Etat que sur la façon dont sont comprises les religions, les philosophies et les organisations non confessionnelles elles-mêmes.

The aim of the project is to analyse how, by what mechanisms and through what changes, European States shape their dialogue with and between religions and non-denominational organizations so that these ones contribute to the promotion of human rights , of peace and democracy, in search of a space to "live together". These emerging patterns of interaction modify the historical principles of religious regulation, either by breaking with formal separation practices or by transforming into multilateral forms previous privileged or bilateral relations. These progressive mutations attest sometimes to an experimental extension of participative democracies models, sometimes to new attempts of prevention of any religious radicalizing polarization. Faced with the eagerness for this quest of legitimacy or efficiency, the symbolic figure of public mechanisms of dialogue seems however built on insufficiently thought basis, both in formal terms (rules and procedures) and in substantial terms (agendas , results). Considering various experiments carried out in Europe, the project intends to interrogate the underlying models, to provide a grid of comparison, and to discern European convergences and divergences. An interdisciplinary approach will be chosen. While retaining a main attention to legal formalizations, the project will not be limited to pure legal consideration. Starting from the emergence of litigation (especially before courts and tribunals), the concrete methods of operation and production will be examined both in terms of the science of organizations, and in terms of religious studies: the way in which the State organises a "dialogue" or an "interaction", should allow new analysis addressing both political and religious understanding.

 

 

 

 

 

Equipe interuniversitaire Dialoguerel

Membres :

• Prof. Louis-Leon Christians (UCLouvain PI Porte-parole)

• Prof. Stéphanie Wattier (UNamur, PI)

• Dr Léopold Vanbellingen (UCLouvain, chercheur postdoctorant)

• Mme Anissa Djélassi (UNamur, chercheuse doctorante)

 

Collaborateurs et associés :