Religion et pluralisme : le rapport à la vérité

RSCS

04 octobre 2018

de 12h45 à 14h00

DESC85 - Collège Descamps - Grand-Place

Bernard Feltz, invité par l'équipe de la chaire Tolérance de l'UCLouvain (Institut RSCS) pour les Jeudis de l'(in)tolérance, le jeudi 4 octobre, interviendra sur le thème : Religion et pluralisme : le rapport à la vérité.

 

La question de la relation entre vérité et discours religieux est une des questions fondamentales de la philosophie. Tout discours religieux, en particulier dans la tradition occidentale monothéiste, est marqué par une visée de la vérité. Sur le plan conceptuel, l’intolérance religieuse trouve là sa source. D’autre part, la culture contemporaine est profondément marquée non seulement par une méfiance par rapport au discours religieux, mais plus fondamentalement par rapport à toute prétention à la vérité dans le domaine de la signification ou du sens de l’existence. Est-on condamné à rester enfermé dans cette alternative, dans ce dilemme entre dogmatisme et relativisme ?

Une évocation historique des rapports entre religion et vérité permettra de mettre en évidence les grands enjeux du rapport à la vérité tels qu’ils ont été vécus au cours de l’histoire de ces derniers siècles. L’idée est partir du moyen-âge afin de montrer les modifications profondes qui ont conduit à la situation contemporaine. Les diverses étapes mises en évidence constitueront autant de figures de la vérité que l’on peut encore identifier dans certains débats contemporains. Par le concept de « modernité critique », ou « modernité plurielle », je voudrais conclure cette contribution en montrant qu’une modernité consciente de la finitude de la raison ouvre à une pluralité d’approches du fait religieux qui peut conduire à une conception plurielle et non relativiste d’un rapport au vrai, conduire à une attitude convictionnelle ouverte à la pluralité et qui, par le fait même, échappe au piège de l’intolérance.

 

L’intervenant :

Biologiste de formation et docteur en philosophie, Bernard Feltz est professeur émérite (2018) de philosophie des sciences du vivant à l'UCL. Après avoir été Doyen de la Faculté des sciences philosophiques, Président de l’institut supérieur de philosophie et Président du Conseil de la FOPES, il a été récemment nommé représentant de la Belgique dans la Commission intergouvernementale de Bioéthique de l’UNESCO. Il poursuit ses recherches sur des questions d'épistémologie des sciences de la vie et de philosophie de l'écologie avec une attention particulière aux rapports entre neurosciences et libre arbitre, aux relations sciences-modernité-religions et aux rapports homme-nature dans le contexte du développement durable.