Conférence du professeur Josselin Roux
dans le cadre des « lundis en théologie »
Au cours des dernières décennies, plusieurs commentateurs ont souligné le caractère subversif du Cantique des cantiques relativement aux valeurs patriarcales du Proche-Orient ancien. De fait, les figures paternelles y sont absentes et les amours apparemment « libres » de la Sulamite semblent déliées du souci de la procréation. Cependant, une observation oblige à aller plus loin dans l’enquête : aussi belle soit-elle, la Sulamite est seulement une femme parmi la multitude des femmes que possède le roi Salomon dans son harem. En cela, le point de vue du livre semble demeurer très androcentrique... Pour évaluer le caractère subversif du personnage, d’une part, il faut examiner de manière plus précise à quelles valeurs patriarcales l’ouvrage s’oppose. D’autre part, je propose de mettre en contraste la Sulamite avec d’autres figures féminines subversives de la Bible hébraïque : Déborah, Yaël, la fille de Jephté, Esther.