Geert Van Oyen au Boston College

 

J’avais en effet des raisons précises d’avoir choisi le Boston College. D’abord, cette université est un partenaire privilégié dans le réseau du Peter Kindekens Fund, une fondation qui stimule la collaboration entre nos facultés de théologie et de philosophie et d’autres facultés catholiques aux Etats-Unis. Le séjour était une opportunité pour rendre visible cette coopération. Aussi, j’ai eu l’occasion de rencontrer un de nos étudiants en théologie qui fait son master à BC et pour qui j’avais écrit une lettre de recommandation. Il se prépare maintenant à faire un doctorat aux Etats-Unis.

 

De plus, j’ai pu faire connaissance avec un système d’enseignement qui est complètement basé sur des lectures préparatoires par les étudiants qui se rencontrent en petits groupes avec les profs pour discuter de leur travail. Il n’est pas rare d’entendre que les étudiants de master doivent lire cinq livres pour un cours pendant un quadrimestre. J’applique maintenant cette forme d’enseignement d’auto-apprentissage combiné avec des rencontres séminales et une évaluation continue dans un cours du master (15 étudiants) en exégèse biblique et je constate que la motivation et l’esprit critique des étudiants sont nettement plus présents que dans un cours classique. Une dernière raison d’avoir choisi Boston était que la rencontre annuelle de la Society of Biblical Literature (SBL) était organisée là-bas pendant mon séjour (18-21 novembre). Ce meeting d’environ 10000 (dix mille !) personnes est parfois considéré comme une solennité majeurs pour les chercheurs en études bibliques. On y rencontre, pour ainsi dire, tous les collègues du monde, ce qui donne lieu à son tour à des projets pour de nouvelles conférences et de nouveaux échanges. J’ai eu la chance d’y présenter deux papiers. Pour ceux qui sont intéressés, voici les sujets : The Pictorial Representation of the Infancy Gospel of Thomas in the Klosterneuburger Evangelienwerk (ca. 1340) et To Receive the Kingdom of God as a Little Child : The Social Implications of Mark 10,13-16. 

 

Evidemment, on ne peut pas penser qu'à la science ! Je n’oublierai pas mes tournées dans le Massachusetts, notamment les visites à Concord ou à Sachem (les sorcières) ou à Walden Pond (la cabane d’Henry Thoreau). Et comment aurais-je pu célébrer Thanksgiving Day sans manger la dinde farcie chez une famille américaine ?

 

Une année sabbatique est un cadeau unique et extraordinaire de la part de l’université. Je suis très reconnaissant aux autorités de l’UCL ainsi qu’au doyen et président de l’institut pour m’avoir accordé cette chance. Merci aussi aux collègues qui m’ont remplacé pour tel ou tel cours. Cette année fût un temps de ressourcement dont nous avons tous besoin de temps en temps et la visite à Boston College n’était d’ailleurs qu’un séjour parmi plusieurs autres. J’ai aussi passé un mois à Salamanque, j’ai publié plusieurs articles, j’ai organisé un grand colloque dont je prépare la publication des Actes. Si on s’absente pendant un certain temps de la vie universitaire à Louvain-la-Neuve, on revient plein d’énergie pour explorer de nouvelles pistes de recherche et pour enseigner avec une force nouvelle !

 

 

 

(photo : "Visite à Walden Pond où Henry David Thoreau vécut de 1845-1847 (publication 1854: Walden ou la Vie dans les bois)"