Un artiste du numérique

RAPPORT

Dans le cadre de son année thématique, l’UCL a accueilli comme artiste en résidence Nicolas Maigret, un artiste numérique français qui développe une pratique expérimentale du son et des images électroniques.

Nicolas Maigret s’intéresse depuis plus de 15 ans aux dispositifs numériques : l’intelligence artificielle, les algorithmes, les objets connectés, etc. Il s’interroge sur ces objets, sur ce qu’ils opèrent dans notre quotidien, sur ce qu’on pense qu’ils font, sur ce qu’ils font sans l’annoncer. Et il peut parfois se montrer très critique comme dans le projet Disnovation qu’il a initié (disnovation.org) ou à travers le collectif Art of Failure qu’il a co-fondé (http://artoffailure.free.fr) ou encore par le livre The Pirate Book co-écrit avec Maria Roszkowska.

Mais dans cet exercice de « rendre visible », il y a aussi chez l’artiste une volonté de transmettre : s’il ne prend pas le numérique pour acquis, s’il le met en doute, s’il révèle ce que les technologies changent dans notre vie, c’est avant tout pour que les publics puissent « comprendre », « s’approprier ces logiques », « trouver du sens ».

Cette volonté d’accessibilité a structuré le séminaire qu’il a construit pour les étudiants de l’UCL. À travers des moments de réflexion, parfois alimentés par des scientifiques, des mises en pratique où les étudiants ont pu apprendre concrètement, il a voulu leur donner ce qu’il appelle des « clés de connaissance ». Finalement, les étudiants sont eux-mêmes devenus des vulgarisateurs des connaissances acquises lors du séminaire. « J’ai voulu que ce séminaire soit un laboratoire commun dans lequel je me mettais moi-même, comme les étudiants, en situation d’apprentissage, de doute, d’exploration. Il n’y a pas d’un côté celui qui apporterait le savoir et ceux qui tenteraient de le comprendre, de se l’approprier, de le mettre à l’épreuve. Je veux sortir de ce modèle d’apprentissage. L’idée était plutôt d’essayer, ensemble, de tirer du sens, de produire des expériences et des formes. »