How shall we meet today and tomorrow?

Bruxelles Woluwe

La Pre Sophie Thunus (Institut de recherche santé société de l’UCLouvain, IRSS) organise, les 19 et 20 mai, avec le Pr Willem Standaert (HEC Liège), le Third Meeting Science Symposium. How shall we meet today and tomorrow?. Que pensent des réunions William D’Hoore, doyen de la Faculté de santé publique et Emilie Remience, étudiante en master 2 dans la même Faculté ? Témoignages. 

« Les différences de styles entre hommes et femmes restent nettes en virtuel »

Le Pr William D’Hoore est doyen de la Faculté de santé publique à l’UCLouvain Bruxelles Woluwe. Il a une longue expérience de pratiques d’animations et de présidence de réunions.  

Si vous deviez qualifier votre expérience des réunions à l’université en trois mots, que diriez-vous ? 
Nombreuses. Courtoises/consensuelles. Politiques.

Quelle différence avez-vous ressenti entre les réunions virtuelles et les réunions présentielles pendant le confinement ? Cette perception a-t-elle évolué ? 
Au début, les réunions virtuelles étaient fatigantes et même frustrantes, à cause de l’éclipse sur le langage non verbal des participants, et d’une tendance à l’hypervigilance ‘compensatoire’, je suppose. Aujourd’hui, je m’y suis habitué. Les réunions informationnelles en virtuel sont un gain de temps en déplacements (et en CO2), par exemple.
Concernant le suivi des mémoires, je trouve très appréciable d’éviter à nos étudiant·es de se déplacer tout en pouvant offrir un contact avec le son et l’image. 

Percevez-vous une différence de traitement ou de relation vis-à-vis des femmes en fonction du type de réunion (virtuel/présentiel) ? 
Je répète ce que j'ai dit précédemment : mon intuition a priori concernant les conséquences des techniques de réunion virtuelle sur les inégalités de genre à l’Université allait vers l’atténuation des inégalités, en raison d’une certaine neutralisation des statuts. Intuition manifestement problématique ! 
Si je me réfère à mon expérience et à mes pratiques d’animation et de présidence des réunions virtuelles, les différences de styles entre les femmes – plus nuancées, plus courtoises, plus en retrait –, et les hommes – plus assertifs –, restent assez nettes en mode virtuel.

En tant que doyen, avez-vous un ressenti particulier ?
Je dois reconnaître qu’animer des réunions virtuelles avec présentations powerpoint n’est pas agréable : on a l’impression de parler dans le vide. Les réunions virtuelles ou  hybrides (une partie des participants présents, une autre à distance) ne sont pas propices au brainstorming, au débat, à la prise de décisions délicates, dès que le nombre de participant·es dépasse 4-5 personnes. Le présentiel a de réels avantages.

Une anecdote ?
Un jour, un collègue logorrhéique m’agaçait un peu sur Teams. J’ai coupé tous les micros. Il a fallu un peu de temps pour qu’il s’en rende compte, mais une fois la surprise passée, nous avons pu reprendre sereinement. Je crois qu’il a trouvé ça moins drôle que moi…

« En présentiel, nos pairs sont juste à côté »

Emilie Remience est étudiante en master 2 en santé publique, orientation management. Elle est déléguée étudiante et assiste aux bureaux de faculté. 

Quelle différence avez-vous ressenti entre les réunions virtuelles et les réunions présentielles pendant le confinement ? Et aujourd’hui ? 
Depuis septembre 2021, toutes les réunions sont en présentiel, parfois en comodal (alors qu’avant tout était en distanciel). L’avantage est de se trouver à côté de ses pairs et de pouvoir échanger si nécessaire. Par contre, je suis plus intimidée en présentiel qu’en ligne. 
Comme j’habite près de Namur, le distanciel permet d’éviter les déplacements et la technologie Teams est pratique (par exemple le fait de pouvoir lever la main à tout moment). Par contre, j’apprécie moins les réunions en comodal. Même si le son et l’image sont bons, j’ai l’impression de ne pas faire partie de la réunion, surtout si on est peu nombreux à distance. 

Avez-vous perçu une différence de traitement vis-à-vis des femmes en fonction du type de réunion (virtuel/présentiel) ? 
Je n’ai pas ressenti de différence, ni en présentiel, ni en distanciel. En master 2, on est deux déléguées filles et en master 1 ce sont deux garçons. Je dirais qu’on s’ajuste entre collègues étudiants. 
De plus, comme étudiants, on donne un avis mais ce n’est pas toujours un avis personnel, on doit donc être attentif à ce qu’on dit. 
Par contre, je constate en bureau de faculté que ce sont souvent des hommes qui sont modérateurs. 

Avez-vous un ressenti particulier en tant qu’étudiante ?
Je sens qu’il y a une distance hiérarchique mais j’apprécie qu’on nous demande notre avis et qu’on puisse le donner. Ce qui est difficile, en ligne, c’est de ne pas voir toutes les réactions quand on s’exprime (parce que des caméras sont coupées).
C’est aussi très intéressant pour moi, qui suit l’option management en 2e master en santé publique, de voir les relations de pouvoir en réunion. C’est très instructif ! 

Emilie Remience a également un bac en diététique et un bac infirmière soins généraux.

Le colloque Third Meeting Science Symposium. How shall we meet today and tomorrow ? se tiendra les jeudi 19 et vendredi 20 mai 2022 dans les locaux de l'Université Saint-Louis Bruxelles. Participation libre sur inscription. 

Publié le 13 mai 2022