Maladie de Parkinson : un pas en avant

Bruxelles Woluwe

Au 1er étage de la tour 75 à Woluwe, les chercheuses et les chercheurs sont concentrés sur leurs tâches. Rien ne laisse deviner la satisfaction éprouvée par l’équipe du Pr Guido Bommer suite à sa découverte et la publication dans le journal PNAS, acceptée fin novembre : rien moins qu’une piste qui pourrait expliquer la maladie de Parkinson…

La découverte 

L’équipe de Guido Bommer (Institut de Duve, BCHM) a découvert un lien étroit entre le métabolisme des sucres et un nouveau type de dégât cellulaire qui semble jouer un rôle dans certains cas de maladie de Parkinson
Dans nos cellules, les sucres sont consommés par la glycolyse – une série de réactions chimiques qui décomposent le glucose en le convertissant successivement en une série de métabolites. Un de ces métabolites est spontanément converti en un composé extrêmement réactif (le 1,3-phosphoglycérate cyclique), qui endommage des protéines et des métabolites et qui n’avait jamais été décrit dans la littérature scientifique.

Les chercheurs ont également découvert que toutes nos cellules et presque tous les êtres vivants possèdent une enzyme – PARK7 – qui peut détruire ce composé réactif et empêcher les dégâts de survenir. Ils ont observé que l’inactivation de PARK7 provoque une accumulation de dégâts dans des systèmes aussi divers que les cellules humaines, les souris et même les mouches. Certains cas de la maladie de Parkinson sont dus à l’inactivation génétique de l’enzyme PARK7

 

L’équipe

La photo ci-dessus ne montre qu’une partie de l’équipe qui a fait cette découverte à laquelle elle travaille depuis 5 ans (de gauche à droite) : Marina Bury, post-doctorante, Isabelle Gerin, post-doctorante, Guido Bommer, maître de recherche FNRS, dernier auteur de l’étude, Julie Graff, lab-manager et pilier de toute l’organisation, et Francesco Caligiore, 2e auteur de l’étude. Manquent sur la photo, Isaac Heremans, 1er auteur mais aussi Emile Van Schaftingen (Institut de Duve), Vincent Stroobant (Ludwig Institute) et  Didier Vertommen (MASSPROT), ainsi que les collaborateurs en Allemagne Aurelio Teleman et Marilena Lutz (German Cancer Research Center, DKFZ).

La surprise

« Il est exceptionnel, de nos jours, de faire une découverte aussi fondamentale sur un sujet qui a autant été étudié dans le passé », souligne le Pr Bommer. En effet, malgré des milliers d’articles scientifiques publiés à son sujet, la fonction de PARK7 restait inconnue. 

L’espoir

L’espoir des scientifiques : qu’une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie de Parkinson puisse mener à de nouveaux traitements qui cibleraient l’origine de cette maladie plutôt que les symptômes, comme c’est le cas actuellement.
 

Publié le 19 janvier 2022