De toutes les casquettes de Nora Mélard, la lutte contre le tabagisme est la plus visible : avec un bac en marketing à l’EPHEC, deux masters 60 à l’Université de Maastricht et un doctorat en cours à l’Institut de recherche santé de l’UCLouvain, elle participe à un projet européen pour prévenir le tabagisme chez les ados en milieu scolaire. Sans oublier sa participation au comité de pilotage du Plan wallon sans tabac qui a lancé une campagne en ce mois de mai.
Nora Mélard, qui êtes-vous ?
Je suis assistante à la Faculté de santé publique de l’UCLouvain (FSP) et je termine ma thèse de doctorat à l’Institut de recherche santé et société (IRSS). Mon parcours est plutôt atypique : j’ai fait un bachelier en marketing à l’EPHEC Bruxelles et deux masters 60 à l'Université de Maastricht, l’un en Human Decision Science (entre psychologie et économie) et l’autre en Health Education and Promotion.
Ensuite, j’ai rejoint l’équipe du Pr Vincent Lorant et le projet européen SILNE-R qui porte sur les stratégies de prévention du tabagisme chez les adolescents en milieu scolaire (8 équipes de recherche de 7 pays).
Sur quoi porte votre thèse ?
Ma thèse traite de l’efficacité des politiques de réglementation du tabagisme à l’école et sur la réduction et la prévention du tabagisme chez les adolescents. Au vu des résultats obtenus en Belgique, il y a encore beaucoup à faire…
Avec Vincent Lorant et Pierre Laloux, qui a rejoint l’équipe, nous avons lancé un projet d’intervention dans les écoles secondaires financé par la Fondation contre le cancer. Il vise à améliorer la mise en œuvre de la réglementation du tabagisme dans les écoles en adoptant un autre angle : il s’agit d’un problème de santé et non plus d’une question disciplinaire.
Pourquoi une nouvelle campagne du Plan wallon sans tabac aujourd’hui ?
En Belgique, une personne sur cinq de 15 ans et plus indique qu’elle fume (donnée 2018). La campagne ‘Ensemble vers un nouveau souffle’ lancée avec le soutien de la Région wallonne entend informer, sensibiliser et accompagner la population sur la thématique du tabagisme, d’une façon positive et encourageante.
Quelle est l’urgence aujourd’hui en matière de tabagisme ?
Le tabac est la première cause de mortalité évitable dans le monde : plus de 8 millions de morts par an, dont 1,2 million dus à l’exposition au tabagisme passif. De plus, on estime que les personnes qui fument réduisent leur espérance de vie moyenne d’une décennie comparé aux autres.
En Europe, la prévalence de tabagisme s’élève à 23% dans la population générale, et à 20% parmi les 15 à 24 ans. C'est à cet âge que la quasi-totalité commencent à fumer… et regrettent ensuite d’avoir commencé. C’est un des seuls comportements à risque aussi destructeur contre lequel une intervention est possible pendant une courte période de la vie. Voilà pourquoi la prévention chez les jeunes est cruciale.
Concernant l’arrêt tabagique, l’utilité des aides - substituts nicotiniques, tabacologues, relaxation… - est souvent sous-estimée alors qu’elles peuvent réellement accompagner les personnes, même si leur volonté d’arrêter de fumer est ambivalente. Enfin, plus tôt on arrête de fumer, plus les risques diminuent.
Le tabac nuit aussi à l’environnement…
De la culture du tabac à la distribution et la consommation, toutes ces étapes ont des conséquences dommageables pour notre environnement. Sans oublier les mégots qui ne sont pas biodégradables, contiennent des milliers de substances chimiques et peuvent mettre jusqu’à 15 ans à se dégrader. Évitons donc de les jeter par terre ou dans les égouts.
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Arrêter de fumer, c'est possible! Vous aussi, vous voulez arrêter de fumer ou aider vos proches à arrêter ? L’UCLouvain soutient la campagne ‘Ensemble, vers un nouveau souffle', jusqu’au 31 mai. Arrêter de fumer, c’est possible ! |