Veille sur les dépendances et assuétudes

Les usages psychoactifs du protoxyde d'azote

15 décembre 2022
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L'OFDT publie le Tendances n°151 sur les consommations de protoxyde d’azote pour ses effets psychoactifs. Quelles sont les évolutions d’accès au produit ? Comment s’inscrivent les consommations de protoxyde d’azote dans les sociabilités juvéniles et festives ? Quelles perceptions du risque sont associées à l’usage ?

Cette enquête s’appuie sur des observations et des entretiens individuels réalisés auprès de consommateurs par le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND), piloté par l’OFDT, et par Sociotopie, atelier de recherche réunissant sociologues et anthropologues dans le cadre d'un projet financé par l'Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.

Produit de «convivialité» s’intégrant souvent à des polyconsommations, le protoxyde d’azote est particulièrement accessible et perçu comme présentant peu de risques sanitaires par les usagers, malgré le renforcement de la règlementation depuis 2018 et le déploiement de campagnes de prévention pour limiter son usage.

État des connaissances sur les paris sportifs en ligne

14 décembre 2022
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La pratique des paris sportifs en ligne s’est fortement développée depuis 2015. Outre leur popularité et leur facilité d’accès, plusieurs facteurs contribuent au dynamisme de cette activité : les avancées technologiques répétées, les profits financiers générés, l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne, l’influence de la publicité, des sollicitations commerciales et des gratifications financières, ainsi que l’attractivité de l’offre, en constant renouvellement.

Bien que cette pratique de jeu suscite des interrogations, notamment sur leur potentiel caractère addictif, l’état des connaissances sur la pratique des paris sportifs dite « problématique » est encore embryonnaire. Toutefois, le développement de travaux de recherche dédiés constituent un enjeu majeur pour les pouvoirs publics et les acteurs de santé, afin d’être mieux outillés pour protéger les populations vulnérables et prévenir les comportements de jeu excessif.

Livret " Cannabis : connaître ses limites " - RESPADD

07 novembre 2022

Le RESPADD vient de publier le livret " Cannabis : connaître ses limites ", qui s'adresse au grand public et à toute personne s'interrogeant sur sa consommation de cannabis ou celle d'un proche.Adapté d'un outil conçu par le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substance (CCDUS), il regroupe des conseils et outils pour réduire sa consommation et les risques sur sa santé.

N'hésitez pas à solliciter un envoi papier de ce livret dès à présent à l'adresse suivante : contact@respadd.org

EN SAVOIR PLUS / https://mcusercontent.com/6e0fa86cb67b5d4a98c4d0019/files/f5992422-166f-4754-accd-50896f3d0f0d/Cannabis_connaître_ses_limites_BAT2_002_avec_compression.pdf


De la réduction des risques à la prévention des assuétudes

04 octobre 2022

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De la réduction des risques à la prévention des assuétudes

publié le 26 septembre 2022

Formation en présentiel, organisée par Prospective Jeunesse et Modus Vivendi, à Bruxelles

Cannabis, périnatalité et représentations sociales

21 septembre 2022

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Des données scientifiques émergentes démontrent que la consommation de cannabis par la mère en période périnatale peut entraîner des conséquences néfastes chez l’enfant. Or, malgré les contre-indications médicales officielles, certaines femmes maintiennent cette habitude pendant la grossesse et l’allaitement.

Les représentations sociales font partie des facteurs qui influencent la décision des femmes de consommer ou non du cannabis en période périnatale. Les représentations sociales renvoient à un ensemble d’opinions, de croyances, d’attitudes, de normes sociales et de perceptions articulées dans les rapports sociaux, les expériences personnelles et celles de l’entourage. En dépit de la pertinence de documenter cette question, peu d’études ont été réalisées pour y répondre et,...

Prévention et réduction des risques en milieu festif

19 septembre 2022

Présentation de l’intervention

Présentation de la structure

La Direction Santé publique et Accessibilité (DSPEA) de la Ville de La Rochelle est composé de 5 pôles :  Environnement et santé ; Vaccination ; Équipements Sanitaires ; Administratif et Promotion de la santé. Dans le cadre du pôle Promotion de la santé, la DSPEA met en œuvre des projets de prévention et d’éducation à la santé, notamment l’action de Prévention et réduction des risques en milieu festif.

Contexte

En 2010, la DSPEA a fait le constat d’une recrudescence d’accidents et de troubles publics autour de lieux et d’évènements festifs, impliquant principalement des jeunes rochelais. Pour répondre à cette problématique, la DSPEA a mis en œuvre un ensemble d’actions de prévention et de réduction des risques (RDR) liés aux substances psychoactives dont le projet Réduction des risques en milieu festif.

Calendrier

Objectifs

Le projet vise à prévenir et de contribuer à la RDR liés à la consommation de produits psychoactifs, notamment l’alcool, chez les jeunes rochelais (16-30 ans) en assurant une présence de prévention en centre-ville deux fois par semaine et lors des évènements festifs de la Ville, en développant le partenariat avec les bars et établissements de nuits, acteurs jeunesse et en communiquant les messages de prévention.

Principaux acteurs et partenaires

Principaux éléments saillants

Émergence du projet

La Rochelle, ville touristique, accueille plusieurs évènements festifs (soirées étudiantes, festivals, championnat du monde de plongeon, etc.) ainsi que de nombreux étudiants (14 000 en 2021). Dans ce contexte, la mairie a reçu un certain nombre de plaintes de la part des habitants des quartiers festifs faisant part de problèmes de tranquillité publique (dégradations, altercations, nuisances sonores, détritus). Par ailleurs, une recrudescence d’accidents liés à l’alcool avait été constatée par les services d’urgence. Pour mieux comprendre ces phénomènes, la ville de La Rochelle a souhaité faire un état des lieux. En 2010, un rapport « La fête, l’alcool, les jeunes et les moins jeunes » a été réalisé par la DSPA. Il a été complété par les enquêtes régionales (ESCAPAD 2008 (Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’​Appel de Préparation À la Défense)) et ILIAD[1] 2008 (Indicateurs locaux pour l’information sur les addictions)) de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Ces études ont montré chez certains jeunes rochelais :

  • une consommation d’alcool importante et supérieure à la moyenne nationale,
  • une augmentation des épisodes d’alcoolisation rapide (binge drinking) les fins de semaine, et notamment les jeudis et les samedis soirs,
  • une participation à des accidents et altercations, notamment du fait de la consommation d’alcool,
  • une responsabilité dans l’augmentation de nuisances et de dégradations dans l’espace public.

Afin de répondre à ces problématiques et de réduire l’impact de la consommation d’alcool sur la santé des jeunes rochelais, la mairie de La Rochelle a réalisé en 2011 un Plan de prévention[2] construit autour de 3 axes :

  • Promouvoir des actions de réduction des risques.
  • Promouvoir le respect de la réglementation en matière d’alcool.
  • Développer des actions durables de prévention primaire et secondaire.

Dans le sillage de ce plan, l’Association pour la promotion des actions de prévention de l’agglomération rochelaise (APAPAR) était présente dans l’espace public, aux abords des lieux festifs (rues animées, festivals, abords des établissements de nuit et des soirées étudiantes), afin de prévenir les incivilités et les accidents. Il lui était également demandé de diffuser dans un même temps des messages de prévention. Il a été constaté par différents services de la mairie que les deux missions prévention et tranquillité publique n’étaient pas compatibles. Les messages de prévention associés à des actions de maintien de l’ordre n’étaient pas entendus par le public. A la suite de ce constat, la DSPEA a créé en 2014 l’action Prévention et Réduction des risques en milieu festif. Conjointement, a été mise en place la Brigade de Contrôle Nocturne (BCN) par le service Tranquillité Publique.

Afin d’élaborer cette action, la DSPEA s’est principalement appuyée sur des compétences en interne : le directeur du service, médecin de santé publique, formé à la RDR, et des chargées de prévention, formées à la prévention et à la promotion de la santé. Les chargées de prévention de la DSPEA participent également aux différents dispositifs du projet.

Des dispositifs complémentaires de Réduction des risques en milieu festif

Des campagnes de prévention dans l’espace public

En 2011, une première campagne de communication sur la réduction des risques a été lancée : « L’alcool noie la fête. Ne te laisse pas submerger ». Elle a été élaborée en partenariat avec l’AAF, afin de bénéficier de leurs compétences en RDRA, et avec 2 associations étudiantes rochelaises, de manière à impliquer des jeunes dans la communication auprès de leurs pairs. Une agence de communication locale a également été sollicitée pour produire une charte graphique, réutilisée les différents produits (t-shirts, eco-cup, flyers, éthylotests, réglettes d’évaluation d’alcoolémie, etc.). Chaque année, des associations étudiantes sont sollicitées afin de participer à l’élaboration des différents slogans.

Les affiches de la campagne sont diffusées aux abords du campus universitaire et des lieux festifs (panneaux publicitaires, abribus), dans des bâtiments municipaux et associatifs, ainsi que dans des bars. La campagne est renforcée durant les Francofolies. Des d’outils de prévention (Eco-cups, éthylotests, et bouteilles d’eau, flyers) sont distribués de 15h à 23h sur des stands de prévention. De même, deux binômes d’étudiants vacataires sont mobilisés de 15h à 21h afin d’aller auprès du public jeune. Durant leurs déambulations, les binômes diffusent des messages et outils de prévention et échangent sur les risques liés à la consommation d’alcool.

Selon les années, les messages peuvent traiter tant de la réduction des risques autour de la consommation d’alcool (comme la campagne « Veille sur tes amis » en 2012) que des risques dus à la quantité d’alcool consommée (« Passe une soirée formidable, pas fort minable » en 2014 ou « Trop d’alcool, tu finis par saouler tout le monde » en 2018). L’équipe de la DSPEA souhaite que les slogans soient « positifs, non-moralisateurs et invitent à la modération ».

Les déambulations nocturnes de l’équipe « Veille sur tes amis »

Souhaitant poursuivre la stratégie d’aller-vers le public jeune, la DSPEA lance la maraude « Veille sur tes amis » en 2014. L’équipe, composée d’une chargée de prévention, d’un jeune actif et d’un étudiant, circule les jeudis et samedis soirs de 21h à 1h. L’équipe, habillée de gilets blancs logotypés, déambule et se déplace sur les différents lieux festifs de La Rochelle (centre-ville, plages, quartiers festifs). L’utilisation de gilets blancs permet d’être facilement identifié par le public et également de ne pas être confondu avec d’autres intervenants, notamment la police ou les services de la Tranquillité Publique. Lorsqu’elle échange avec les jeunes, l’équipe s’informe sur le déroulé de leur soirée et partage des conseils de RDR adaptés à chacun.

L’équipe utilise des approches d’aller-vers des groupes de jeunes, et s’appuie sur ses connaissances des rythmes et mouvements festifs des jeunes rochelais. La présence systématique d’un étudiant dans l’équipe a été souhaitée par la DSPA afin de faciliter le dialogue avec le public visé, majoritairement étudiant. En effet, pour l’équipe de la DSPEA, l’intervention d’un étudiant auprès de ses pairs facilite le dialogue et les échanges avec le public. Pour plus d’informations concernant la prévention par les pairs, on pourra se référer à l’article rédigé par Natalie Castetz en 2017 : La prévention par les pairs dans l’accompagnement en addictologie[3]. Enfin, une chargée de prévention met à profit ses compétences en termes de RDR (focalisation sur les pratiques de consommation, prises en compte des risques judiciaires, sociaux, etc.) et les partage avec l’équipe.

Accompagnement de soirées étudiantes

L’équipe mobile travaille étroitement avec des associations étudiantes et les services de l’Université et des écoles de l’enseignement supérieur de La Rochelle afin d’être en lien avec des organisateurs de soirées. Cela permet ainsi d’organiser avec ces derniers des rencontres en amont des soirées. Durant ces rendez-vous, les objectifs et modalités de soirées sont discutés afin de proposer des stratégies de prévention et de RDRA adaptés (mise à disposition de boissons sans alcool gratuites, distribution de réglettes d’alcoolémie, conseils pour raccompagner les personnes qui ne souhaitent pas dormir sur place, etc.)[4]. L’objectif de ces moments de sensibilisation est de faire en sorte que les organisateurs des soirées deviennent des acteurs de la prévention et de la RDRA. Il s’agit de favoriser l’adoption de « réflexes de prévention » et de proposer systématiquement des outils de RDR lors de leurs soirées (préservatifs, éthylotests, fontaine à eau, …). Lors de soirées de forte affluence (soirées d’intégration ou de fin d’années), l’équipe « Veille sur tes amis » peut également être amenée à intervenir au sein des fêtes, en collaboration avec les organisateurs.

Pratiques et postures professionnelles

Lorsqu’elle intervient auprès du public jeune, l’équipe adopte une posture d’écoute et de bienveillance afin de partager des conseils de prévention, en accord avec les objectifs festifs formulés. Ainsi comme le partage Christine Pol, chargée de prévention, l’équipe souhaite « prendre en compte la consommation de la personne pour adapter et personnaliser le message et donc les conseils de prévention. »

« L’idée, c’est qu’ils nous racontent leur soirée : « Comment vous l’avez démarrée ? Où est-ce que vous en êtes ? Comment vous avez prévu de la finir ? » A partir de là, on s’intéresse à leurs objectifs, on glisse un outil, un message, on va partir d’eux : « on va voir un petit peu comment vous avez prévu de vivre cette soirée. » »

Laure Jacquet, chargée de prévention 

Stratégies mises en œuvre

Mobilisation du public

Afin de mobiliser le public, l’équipe de prévention utilise plusieurs stratégies :

  • La présence d’un étudiant permet d’aller vers le public jeune à travers une approche par les pairs. Pour l’équipe de prévention, avoir un jeune dans l’équipe facilitent les échanges et améliorent l’acceptation de l’action par le public rencontré. Ce dernier peut également évoquer ses propres pratiques, souvent similaires à celles des personnes rencontrées, créant un climat de proximité.
  • Lors des maraudes, l’équipe propose également des boissons sans alcool et de l’eau, comme support pour engager la discussion et aborder l’importance de s’hydrater tout au long de la soirée. Au cours de ses discussions auprès de petits groupes, l’équipe évoque également le retour et échangent avec les jeunes sur ce qu’ils ont prévu ou pourraient mettre en place pour rentrer chez eux ou des amis en toute sécurité.
  • Lorsque les groupes interpellés sont réceptifs, l’équipe propose également des jeux (quizz, jeu d’équivalence alcool…) afin d’aborder de manière ludique différentes idées reçues sur l’alcool.

Un travail collaboratif

Depuis 2018, la référente de l’équipe « Veille sur tes amis » participe à la commission sur la vie nocturne « Débit de boissons », auxquelles sont présents les représentants des bars et des établissements de nuit, les services de police, les pompiers, la préfecture et différents services de la ville (Santé Environnement, Tranquillité Publique, Commerces et Marchés, Urbanisme.). La tenue de ces commissions a permis de faire connaitre le dispositif, de partager son bilan, ses enseignements et de réfléchir ensemble à l’amélioration ou l’extension de l’action (interventions lors de nouveaux festivals, organisation de formation pour les acteurs de la nuit). Par ailleurs, mieux connaître les partenaires amène plus de cohérence dans les actions de prévention développées sur le territoire.

Principaux enseignements

Résultats observés

Afin d’évaluer l’action, à chaque sortie, l’équipe recense dans un recueil le nombre de contacts, les thèmes abordés, le lieu de vie des jeunes, leurs consommations, leurs âges, la connaissance de l’équipe. L’équipe note également le nombre de soirées étudiantes accompagnées, d’outils diffusés et de rendez-vous avec les associations étudiantes.

L’équipe « Veille sur tes amis » a rencontré en 2019, 1959 personnes de mars à juillet et 859 personnes de septembre à novembre. Une moitié des personnes ont été rencontrées lors des maraudes, l’autre moitié l’a été durant des évènements (Francofolies, soirées des BDE, etc.).

Lors des commissions « Débit de boissons », différents services (police, urbanisme) ont partagé le fait que le nombre de nuisances sonore et de dégradations ont baissé. Les services d’urgence ont également indiqué que de plus en plus de jeunes étaient amenés aux urgences accompagnées par des amis.

L’équipe de prévention constate lors des échanges que pour la plupart des jeunes, des conseils de prévention et de RDR sont compris et intégrés dans les pratiques. Les jeunes accueillent de façon très positive la mission et les outils.

Leviers

Plusieurs éléments concourent à la réussite du dispositif de Prévention et Réduction des risques en milieu festif :

  • Le portage municipal et la volonté de mettre en œuvre des actions de prévention et de RDRA par la mairie a permis de pérenniser l’action et de favoriser le travail partenarial avec les différents services municipaux. Il a également permis de légitimer et de renforcer les retours de l’équipe auprès des autres partenaires.
  • La dissociation claire des rôles et des missions de tranquillité publique et prévention santé ont permis d’articuler plus efficacement leurs mises en œuvre.
  • Les étudiants rencontrés sont favorables, et parfois demandeurs, des propositions d’accompagnement et de sensibilisation à la RDRA. Pour autant, le renouvellement fréquent des BDE n’a pas permis qu’une culture de la RDRA s’inscrivent au sein de leurs associations.

[1] Retrouvez les différentes enquêtes ici : https://www.ofdt.fr/regions-et-territoires

[2] Pour plus d’informations : https://www.oscarsante.org/nouvelle-aquitaine/action/detail/21101

[3] Natalie Castetz. (2017). La prévention par les pairs dans l’accompagnement en addictologie. https://www.federationaddiction.fr/addictions-recherches-et-pratiques-parution-du-2eme-numero/

[4] Voir également : Fédération Addictions, 2013, Intervenir en milieu festif : https://www.federationaddiction.fr/intervenir-en-milieu-festif-8-pages-pour-connaitre-et-diffuser-les-pratiques/

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Les jeux d'argent et de hasard en France en 2021

30 août 2022
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L'OFDT publie le bilan annuel des dernières données et évolutions des jeux d'argent et de hasard (JAH) en France, qui souligne l'impact de la crise sanitaire sur l'offre de jeux et la reprise de l'activité des joueurs depuis 2021.

En outre, les résultats soulignent en 2021 un fort rebond du chiffre d'affaires des opérateurs de jeux, qui enregistre une hausse de 7% pour un montant total d'environ 10,7 milliards d'euros, rattrapant rapidement le niveau d'avant crise. L'OFDT observe une progression de la part de marché des opérateurs de jeux en ligne agréés, passant de 17,4 % en 2020 à plus de 20 % en 2021, et d'une dépense des ménages consacrée aux jeux qui atteint 201 euros en 2021 contre 190 euros en 2020. Cette croissance s'accompagne en 2021 d'une évolution des pratiques de jeux avec un recours plus fréquent à l’offre de jeu sur Internet.

Guide d’évaluation pour appuyer les interventions communautaires visant à prévenir les méfaits liés à la consommation de substances chez les jeunes

11 août 2022

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Guide d’évaluation pour appuyer les interventions communautaires visant à prévenir les méfaits liés à la consommation de substances chez les jeunes

Guide d’évaluation pour appuyer les interventions communautaires visant à prévenir les méfaits liés à la consommation de substances chez les jeunes : Fondé sur la mise en œuvre du modèle de prévention islandais dans le comté de Lanark, Canada. Le guide d’évaluation élaboré par l’Agence de…

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Addictions France publie son rapport annuel sur les pratiques des lobbies de l’alcool.

08 août 2022

Dans cette 5ème édition, l’association revient sur le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, marqué par l’influence sans précédent des industriels de l’alcool. Addictions France a observé l’évolution et l’impact des lobbies de l’alcool sur les politiques de santé entre 2017 et 2022. En voici quelques éléments saillants :➡ Différentes tentatives pour faire le lien entre sport et alcool et tenter de réintroduire la vente et la consommation d’alcool dans les stades, au prétexte d’un soutien au monde du sport. ➡ Considérer que les acteurs de l’industrie sont des « acteurs de prévention » et leur confier l’élaboration d’un « plan de prévention » qui oublie sciemment les mesures réellement efficaces. ➡ La présence à l’Élysée d’une ex-lobbyiste du vin. Conséquence : des intérêts économiques privilégiés au détriment des recommandations préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé et l’affaiblissement du plan de lutte contre les addictions.➡ La posture paradoxale et idéologique de certains membres du Gouvernement vis-à-vis des drogues, avec la valorisation à l’extrême de l’alcool d’une part et la diabolisation de la consommation de cannabis d’autre part. En ce début de quinquennat, Addictions France appelle le nouveau Gouvernement à changer de cap et à mettre en œuvre sans plus attendre une politique transversale sur les addictions.

EN SAVOIR PLUS / https://addictions-france.org/datafolder/uploads/2022/07/Observatoire-des-pratiques-des-lobbies_2021.pdf


PRIMAVERA : Programme d’éducation préventive en milieu scolaire

28 juillet 2022

Présentation de l’intervention

Contexte

Les programmes interventionnels dit probants ou prometteurs de prévention [1] sont de plus en plus mobilisés par des acteurs de la prévention et de la promotion de la santé souhaitant s’appuyer sur les données probantes pour enrichir leurs pratiques. Le Projet PRIMAVERA en fait partie [2]. Il s’agit d’un programme interventionnel de prévention des conduites à risques et addictives, élaboré par des professionnels du champ de la prévention, à partir de leurs expériences de mise en œuvre de projets en milieu scolaire. Il contribue à la promotion d’un environnement favorable, en prévention des conduites addictives, en développant notamment les compétences psycho-sociales (CPS)[1] des enfants et adolescents. 

Oppelia, une structure nationale[2] 

L’Association Oppelia est née en 2007. Elle est issue du regroupement d’associations gestionnaires de petits établissements de services spécialisés dans les soins et la prévention en addictologie. Dans une logique de mutualisation des moyens, de partage d’expertises mais aussi pour renforcer leur positionnement dans le champ des politiques publiques liées à la gestion des addictions, ces organisations, bien implantées localement et à l’identité forte, se sont unies car elles souffraient de cette fragmentation sur le territoire. Oppelia est constituée aujourd’hui de 19 structures réparties sur autant de départements. Elle a pour objet d’apporter une aide aux personnes (et leur entourage) rencontrant des difficultés (psychologique, sociale, médico-sociale, sanitaire) liées à l’usage de substances psychotropes.

A l’origine du projet : différentes sources d’inspiration  

  • Il existait en France l’ARPAE (Association de Recherche de Promotion et d’Approche Expérientielle) pendant français de l’AQGE : Association Québécoise de Gestion Expérientielle) qui a commencé avant les années 2000 à infuser ce type d’approches. La rencontre avec le Président André Therrien de l’AQGE a été déterminante. Il développait au Québec le projet PRISME s’adressant aux collégiens qui, sur chaque année du collège, visait le développement des CPS, la compréhension du mécanisme des addictions et les risques liés à certaines pratiques. Isabelle Sédano a pu se former à cette approche (2004) et l’a développée dans le département de l’Aisne.
  • Dans ce même département, la mise en place d’une action de ce type auprès d’enfants plus jeunes a permis la création et le déploiement d’un programme intitulé « A vos marques, prêts ? Santé ! » pour les CM1/CM2. L’association « Santé des enfants, santé des adolescents dans la Somme », mise en place par des infirmières scolaires a développé des actions sur des thématiques similaires (basées sur un programme Québécois GymSAT : « Gymnastique sensibilisation aux toxicomanies »). A la Réunion, PRISME s’est développé et a adapté son modèle pour favoriser la liaison école-collège.
  • Actions originellement sectorisées (maternelle, primaire, collège), l’objet de PRIMAVERA a été de retravailler cet ensemble pour faire un programme permettant de suivre les enfants de 9 à 12 ans sur deux niveaux d’établissements. En effet, le changement d’établissement est identifié par les promoteurs de l’action comme une situation de potentielles nouvelles prises de risques. C’est dans cet élan que le projet actuel s’inscrit. Ce sont donc plusieurs programmes qui ont été fondus en un outil unique. 

PRIMAVERA : Résumé du programme

PRIMAVERA : Son déploiement  

Toute structure souhaitant le déploiement du programme sur son territoire va contacter les référentes nationales ou la Fédération Addiction. Ce temps permet d’expliciter en quoi il consiste, les pré-requis pour s’y impliquer, les partenaires nécessaires à solliciter. Une journée de présentation peut être mise en place auprès de différents professionnels des organisations, pouvant engendrer l’organisation d’une formation. A l’échelon local, une fois formés, les acteurs doivent identifier un collège de secteur et les écoles attenantes. Une fois identifiés, une formation a lieu au niveau des enseignants, dans l’objectif de développer un langage commun sur les conduites à risques et addictives, connaitre cette thématique et son environnement de prise en charge, se mettre dans l’esprit du programme, la posture, les valeurs, s’approprier les outils. Dans l’idée d’un transfert de compétence vers les enseignants qui doivent à terme animer seuls les séances, des temps de préparation de ces dernières et de débriefing à leur issue sont inscrits dans le processus de mise en œuvre, principes auxquels les promoteurs/trices de PRIMAVERA ne dérogent pas. Les acteurs d’Oppelia restent dans un rôle de supervision et de soutien dans le cadre du développement du projet sur ces 4 années.

Exemple de déploiement : Oppelia – Passerelle 39  

La structure, implantée dans le Jura, est composée d’un CSAPA, d’un CAARUD et d’une Consultation Jeunes Consommateurs (CJC). Les acteurs impliqués sur le développement de PRIMAVERA font partie de l’équipe dédiée à la CJC. Passerelle 39 est missionnée pour porter l’ingénierie du programme au niveau de la région Bourgogne-France-Comté. Elle met en place deux formations par an dans la région (une à destination des enseignants co-animateurs, l’autre à destination des professionnels des CSAPA/CJC souhaitant mettre en œuvre le programme), des supervisions d’accompagnement et anime les comités de pilotage régionaux.

Après le développement du programme auprès d’un collège de secteur et ses écoles attenantes en 2017, le projet s’est étendu à deux autres secteurs et trois autres collèges de référence sur l’année suivante. Pour ce faire, l’équipe s’est étoffée (4 professionnels aujourd’hui) avec le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé souhaitant le déploiement du projet sur le territoire. Dans une logique d’appel à projet, Passerelle 39 a également commencé, parallèlement, à développer d’autres programmes probants.

Elle arrive cette année à la fin du suivi d’une de ces premières cohortes pour PRIMAVERA.

PRIMAVERA : les séances avec les enfants

C’est l’approche expérientielle (inspiré de KOLB[3]) qui sert de guide au promoteur de ce programme dans le cadre de son développement. L’activité auprès des enfants se déploie autour de 4 grandes étapes :

« La méthode pédagogique expérientielle consiste à faire jouer les enfants, parce que le fait que ce soit ludique implique davantage dans la séance, c’est attractif. Ils peuvent être mis en compétition, mais la plupart du temps c’est coopératif. Ils vivent une expérience, avec un support qui est plutôt ludique… Un plateau de jeu, une activité physique. On va avoir un support de jeux dans lesquels ils investissent leur corps. On n’est pas forcément dans la réflexion, mais on peut aussi l’être, parce qu’il va falloir argumenter les propos, il va falloir dire ce qu’on pense à un moment donné, individuellement ou collectivement. C’est la première étape.

La seconde étape : le binôme (l’enseignant et le chargé de prévention) va questionner les enfants : « Racontez-moi, qu’est-ce que vous avez compris ? Qu’est-ce qui s’est passé ? C’était facile ? difficile ? Est-ce que vous avez réussi, ou pas ? ».

La troisième étape, c’est la généralisation : « Qu’est-ce qu’on peut en retirer de tout ça ? Est-ce que vous avez déjà vécu des choses similaires ? Qu’est-ce qui se passe quand on fait cela dans la vie ? »

La quatrième et dernière étape, c’est : « On a vu que par exemple dans le jeu de bonbons que convaincre c’était quelque chose qui était plus facile quand il fallait en manger plutôt que de convaincre de pas en manger… Que vous aviez réussi à mettre en place des techniques durant le jeu… ». On fait une synthèse, et puis on se dit : « Comment on peut réinvestir les choses dans la vraie vie ? » 

Corinne Defrance | Oppelia – KAIROS & IPT

Ces quatre étapes sont le fil rouge de cette méthode pédagogique expérientielle, quels que soient les jeux, les outils, les supports. Elle va permettre aux animateurs de faire en sorte que les enfants s’impliquent et puissent réinvestir des choses qu’ils ont apprises. Selon les promotrices du programme, ils le réinvestissent parce que c’est une récurrence, ils apprennent à réfléchir de la sorte. A chaque séance, il y a un retour sur les précédentes, de la reformulation, de la re-mémorisation. D’année en année, cela facilite l’imprégnation, la compréhension. « Le plaisir d’avoir appris d’une certaine manière fait qu’on mémorise mieux les choses – qu’ils anticipent les situations dans lesquelles ils vont se retrouver ».

Les animateurs se doivent cependant d’être garant du respect, de l’écoute et du non jugement entre les enfants. Les supports de jeu permettent un « paravent ». Selon Mme Defrance, cela permet de dire ce que l’on pense de ce qui se passe émotionnellement chez soi sans pour autant livrer ses émotions. La parole devient alors support de travail. Et c’est à travers cette parole que la notion de risque de manière générale va être questionnée. Cela aide les enfants à comprendre comment on se positionne, comment on travaille l’affirmation de soi et le savoir dire « non », la conscientisation du choix qui est fait et des risques potentiels. Selon les contributrices, l’importance est qu’ils sachent autant pourquoi ils disent oui que pourquoi ils disent non, comment on fait des choix, des choix seuls, des choix en fonction de telles ou telles données.

Tout cela est soutenu par une approche positive, ce qui n’est pas souvent le cas, selon les contributrices, à l’école où l’on est le plus souvent jugé, où les défauts sont majoritairement plus soulignés que les qualités. Par exemple, un exercice permet à l’enseignant d’énoncer devant la classe les qualités d’un élève. L’enfant peut alors se sentir considéré autrement que par des notes ou sur la base de son comportement.

Principaux enseignements

Résultats observés

Le programme a fait l’objet dans l’Aisne d’une étude randomisée par l’INSERM et l’OFDT pour en évaluer la pertinence[4] et a été reconnu comme efficace[5]. Amélioration du climat de classe, meilleure compréhension des enfants entre eux, meilleure acceptation de la différence sont des effets constatés. Les intervenants de Passerelle 39 identifient dans les groupes d’enfants accompagnés l’émergence d’une confiance en soi et le développement d’une relation à l’autre plus empathique. Les interviews montrent différents effets sur les promoteurs le mettant en œuvre.

Les effets sur les promoteurs de PRIMAVERA

Un des effets majeurs pour les acteurs d’Oppelia est aujourd’hui de penser leurs actions en mode « programme ». Qu’ils soient sollicités par un établissement face à l’émergence d’un produit qui inquiète[6] ou pour tout type de sollicitations provenant de l’Education Nationale (EN), leur idée reste de structurer un programme de prévention sur la durée. Les acteurs disent que cette variété apporte du « relief » à l’ensemble de leur pratique : plus de programmes entraine plus d’expérience en termes de stratégies, d’acquisition de compétences, renforce leur boite à outils, leurs options de travail, inspire à la création.  

« Ces programmes probants, ça vient nous inspirer en CJC. Toutes les actions ne sont pas dissociées. Il y a tout le temps des liens. Quand je suis en consultation, le fait d’avoir développé des programmes ou d’avoir fait des ateliers, je vais apprendre beaucoup de ce que les jeunes, les partenaires peuvent nous dire. En suivant des jeunes pendant un certain temps, on apprend beaucoup et ensuite on peut le restituer, même en consultation en individuel. Et vice versa. Toute l’expérience qui est vécue aussi dans les entretiens, on va pouvoir s’en servir pendant les ateliers ».

Yohann Roméro | Oppelia – Passerelle 39   

Mais cette stratégie d’action par programme nécessite une adaptation et une articulation face aux freins potentiels : impossibilité de former tout le monde ; Spécialisation des fonctions ; Complexité en matière de planification sur le temps scolaire ; Charge de travail augmentée liée à la préparation des interventions…

Les effets perçus au niveau des autres acteurs

Les promoteurs notent l’intérêt d’avoir un objet de travail commun avec leurs partenaires. Une des clés de réussite est d’établir une relation d’équivalence, de réciprocité entre les enseignants qui ont la connaissance du terrain, la manière dont le programme peut s’y déployer et les intervenants PRIMAVERA qui ont la connaissance d’un programme qu’ils ont créé et qu’ils maitrisent. Au niveau des enfants, la récurrence de travail d’une année sur l’autre permet à ces derniers de se souvenir de ce qui est fait, des intervenants, d’influer progressivement sur leurs aptitudes, ancrant la démarche. Les promoteurs perçoivent comme effets au niveau des enseignants que cela leur permet de découvrir leurs élèves autrement (Exemple : des enfants discrets se révèlent plus actifs). Ils sont amenés à réutiliser certains outils dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Ils identifient que les enfants ont besoin de ces temps d’expression libre pour construire leur pensée, trouver une autre place et être acteur de leur apprentissage, favorisant ainsi le développement de leurs CPS, invitant les enseignants à se questionner sur leurs propres CPS. 

Difficultés rencontrées

Les contributrices/teurs énoncent un certain nombre de difficultés sur lesquelles il est complexe d’agir :

« Les heures « PRIMAVERA » peuvent être des heures de cours comme des heures libres. C’est toute une organisation dépendant du positionnement du Principal. Pour certains professeurs, ça sera des heures de cours, sans compensation, pour d’autres des heures complémentaires payées. D’un établissement à l’autre, il peut y avoir (ou pas) une bonification salariale qui soit faite parce qu’il y a cet investissement. Ce n’est pas un détail en soi. On se rend compte que certains professeurs très motivés au départ lâchent au bout de deux-trois ans, parce justement : manque de considération, de prise en compte du travail effectué plus ou moins de manière bénévole ».

Isabelle Sédano | Oppelia – CSAPA Horizon 02

Il peut exister des biais dans les choix d’intervention liés à l’outillage des territoires en matière de diagnostic des populations. Les promotrices/teurs de PRIMAVERA sont souvent plus sollicité.e.s par des quartiers dits sensibles bénéficiant d’une politique de la ville avec des données (Contrats Locaux de Santé ou de Santé Mentale) qui donnent une meilleure mesure de la santé des populations au détriment de secteurs ruraux ou semi-ruraux. Les territoires ne sont d’ailleurs pas dotés de la même manière, ce qui peut influer l’implication et l’appui du rectorat. Pour les Hauts-de-France (l’Aisne), les contributrices font état d’une enquête faite systématiquement par les infirmières à l’entrée au lycée qui a entrainé la motivation du rectorat à se mobiliser sur cette question.

Facteurs facilitants & stratégies de mise en œuvre

Convaincre de l’intérêt de la démarche est donc le challenge principal des acteurs de PRIMAVERA. Ils ont en appui pour cela les résultats de leur recherche. Si la complexité du programme peut questionner, les promoteurs/trices rassurent les enseignants en expliquant les expériences des autres territoires, en valorisant les résultats de la recherche. Au-delà de la formation, ils soulignent qu’ils seront à leurs côtés dans les temps d’animation, sur des réunions en interne des établissements, auprès des parents, qu’ils les aideront à s’approprier les concepts de CPS, qu’il y a de plus un intérêt majeur à suivre des enfants sur plusieurs années. Les acteurs d’Oppelia soulignent qu’ils jouissent d’un climat d’intervention favorable, avec un appui de leur direction mais aussi de leurs Agences Régionales de Santé respectives. En fonction des différents publics et face à certaines difficultés, différentes stratégies sont développées :

Intervenants PRIMAVERAEtablissementsEnseignantsEnfants/Ados
Garder les mêmes interlocuteurs sur plusieurs annéesGarder les mêmes interlocuteurs sur plusieurs annéesGarder les mêmes interlocuteurs sur plusieurs annéesTravailler au rythme d’apprentissage des enfants
Faire du lien avec les CJC pour :

>Favoriser la création d’un environnement favorable

>Créer des passerelles entre les activités de la CJC et les programmes
Mise en place de conventions pour :
>Montrer aux financeurs qu’il y a une base solide d’un travail collaboratif
>Donne de la légitimité 
>Garantit la continuité en cas de changement de principal
Travail préliminaire de rencontre et de présentation du projet avec l’ensemble des parties prenantes (enseignants, infirmières scolaires, parents…)Créer des liens de confiance avec les enfants/adolescents pour permettre à ces derniers d’établir des relations de confiance avec les adultes, parler de leurs préoccupations, voire leurs expérimentations
Au moment de l’implantation du programme :

>Repérage d’un territoire avec un collège ou plusieurs collèges qui sont alimentés par des écoles de secteur

>Aller vers des collèges avec qui ils ont déjà travaillé où la confiance est établie
La proximité avec le rectorat permet de :

>Cibler de manière plus précise des territoires ou la volonté des chefs d’établissements est engagée

>Une volonté du rectorat d’impulser, d’accompagner, de donner des moyens pour pouvoir le faire
Le modèle de la formation :

>Les enseignants expérimentent eux-mêmes les outils qu’il vont mettre en place

>La découverte se fait par une mise en situation puis une analyse décortiquée d’une séance
Montrer dans les établissements aux jeunes qu’ils peuvent être aidés, que les conduites addictives et à risques est un sujet qui peut être abordé en classe dans un cadre approprié, sécurisant

Concernant la place des parents, les écoles ont plus ou moins de résistance à les associer. Selon les contributeurs/trices, c’est le point le plus aléatoire. Sachant à quel point ils jouent un rôle déterminant dans la santé des enfants, des jeunes, dans leurs consommations, leurs expérimentations, les stratégies sont alors d’en parler en conseil d’école, d’inviter les parents à certaines séances, de les solliciter dans le cadre du bilan d’année.

« Une chargée de prévention de mon équipe fait en sorte que certains exercices du livret des enfants soient faits à la maison. Au fur et à mesure des séances, ça prend de plus en plus. A chaque séance elle demande s’ils ont pu le faire avec leurs parents, ce qu’ils en ont dit. S’il n’y a que la moitié des enfants qui l’a fait au début, à la fin de l’année tous les enfants ont fait les exercices avec leurs parents. C’est une manière de les associer »

Corinne Defrance | Oppelia – KAIROS & IPT    Des solutions émergentes de l’expérience

« On n’avait pas la cartographie. C’est quoi l’inspection académique ? Ça s’organise comment ? C’est quoi la place des conseillers pédagogiques ? Des Inspecteurs de l’Education Nationale (IEN) ? Qui fait quoi ? A qui s’adresser ? On n’avait pas le mode d’emploi. Petit à petit, on a mis dans la boucle de plus en plus de monde, mais en partant du bas (des enseignants vers les directions). Nous avons eu un conseiller pédagogique, enseignant, qui est retourné à l’inspection académique : ça a été le maillon qui nous a permis de faire le lien, de débloquer des situations. On a eu un allié. Quelqu’un de terrain qu’on connaissait et qui nous a aidés à nous mettre en lien avec les bons services ». 

Claire Crausaz | Oppelia – Passerelle 39

Dans la mise en œuvre, les éducateurs spécialisés de Passerelle 39 ont exprimé leur difficulté à se situer dans un environnement professionnel qui n’est pas le leur (l’EN), où il est complexe d’y voir clair, de comprendre les rôles et interactions entre acteurs, de savoir à qui se référer si une difficulté est rencontrée (refus d’un enseignant de faire la suite, recherche de remplaçant.e.s).

Dans le cadre des formations, les chargés de prévention notent avoir eu du mal à se sentir légitimes pour aller former des enseignants. Pour Claire Crausaz, c’est une formation interne sur les cycles du langage des addictions qui a été levier. Il a pu être identifié qu’il était important d’être formé à PRIMAVERA mais aussi qu’aborder les questions de représentations sur les conduites addictives et de clarifier les postures des acteurs de l’addiction pouvaient être un levier. Les résultats de la première formation les ont confortés dans cette stratégie. La mise en œuvre des suivantes, agrémentées de retour terrain, à renforcer leur légitimité à intervenir dans le cadre de la formation des enseignants. 

La mise en place et le déploiement de PRIMAVERA nécessite d’être formé. Si les acteurs mentionnent que le document de référence pose les bases du travail (activité principale, thème, objectif), il ne définit qu’une manière de faire. Il a fallu pour les acteurs de Passerelle 39 plus le structurer, baliser le processus. Si des outils sont proposés, il y a mille façons d’animer les séances, plus vivantes que cela n’est décrit. Il est également possible d’utiliser des techniques avec lesquelles on est plus à l’aise. Cela a été vécu comme une possibilité de mieux investir le projet, ne pas être dans une simple duplication sur les territoires mais vraiment d’une dynamique d’appropriation locale. Les promoteurs de PRIMAVERA mais aussi certains enseignants ont donc fait des aménagements selon les établissements :

  • Modification de certaines séances parfois redondantes ; Fusion et apport d’une séance supplémentaire sur une thématique peu ou pas explorée sur proposition de l’enseignant,
  • Recherche de méthodes pour renforcer l’expérience vécue par les enseignants afin qu’ils comprennent au mieux l’intérêt de l’expérience qui va être vécue par les enfants,
  • Rédaction par une enseignante d’une histoire introductive pour certaines séances.

Bilan & facteurs de réussites

Le projet a déjà fait l’objet d’un certain nombre de valorisations. Dans le cadre d’un récit d’expérience produit en 2018 [3], une schématisation a mis en exergue sa contribution aux cinq axes de la promotion de la santé définis par la charte d’Ottawa. L’idée du programme est bien de démontrer qu’intervenir seulement au moment où émergent les problématiques ne suffit pas. Il est nécessaire d’intervenir en amont ou au moment où cela peut être initié. Il semble nécessaire d’expliciter que parler de certains produits, ce n’est pas forcément « donner envie de » tout en soulignant que cela n’empêchera pas certains adolescents, malgré tout, d’expérimenter.  Pour conclure, les acteurs interviewés mentionnent des points d’appui pour la réussite du déploiement de PRIMAVERA :  

  • Le premier contact est un moment clé, déterminant. C’est à ce moment que les protagonistes vont s’apprivoiser, essayer de se comprendre, s’écouter mutuellement, se mettre d’accord sur ce qu’il peut être fait ensemble ou pas. C’est à partir de ce moment que nait l’engagement réciproque. Il faut être attentif à ne pas se précipiter dans la mise en œuvre.
  • Au regard des enfants, ils se positionnent comme tiers éducatif non jugeant qui favorise l’acquisition et le développement de compétences par un apprentissage ludique.  
  • A la question de savoir si le primaire est un lieu pour aborder des questions autour du tabac ou de l’alcool, les contributeurs disent oui : « Les enfants sont dans le même monde que nous. Ce sont des choses qu’ils voient autour d’eux. Ils sont témoins des mêmes choses dans la vie de tous les jours. Du coup, ils ont plein de questions ». Et il faut pouvoir les aider à trouver et construire leurs réponses.
Tous les acteurs qui souhaitent déployer le programme PRIMAVERA doivent préalablement contacter :
Pour Oppelia : Mme Corinne Defrance c.defrance@oppelia.fr ou Mme Isabelle Sédano isedano@oppelia.fr
Pour la Fédération Addiction : Alexis Grandjean, a.grandjean@federationaddiction.fr ou infos@federationaddiction.fr 

[1] « Savoir résoudre des problèmes, communiquer efficacement, avoir conscience de soi et des autres, savoir réguler ses émotions : telles sont quelques-unes des compétences psychosociales (CPS) des personnes. Depuis trente ans, de nombreux programmes de prévention s’appuyant sur leur développement ont été mis en œuvre à travers le monde. Elles sont reconnues comme un déterminant clé de la santé et du bien-être, sur lequel il est possible d’intervenir efficacement. Ce type d’intervention est déployé de manière relativement récente en France » : https://www.santepubliquefrance.fr/docs/les-competences-psychosociales-definition-et-etat-des-connaissances

[2]  https://www.oppelia.fr/

[3] https://www.innovation-pedagogique.fr/article6342.html

[4] Pour des contraintes financières, le projet de recherche s’est limité à 3 ans de déploiement (du CM2 à la 5éme) dont la dernière année a été amputée de son questionnaire suite aux conséquences de l’épidémie de COVID 19.

[5] Primavera-Evaluation-2022.pdf (oppelia.fr)

[6] PTC « Pete ton crâne » : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/petes-ton-crane-on-vous-dit-tout-sur-cette-drogue-de-synthese-responsable-du-malaise-d-une-lyceenne-a-tarbes-2520716.html

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Belief and Recall of Nicotine as Therapeutic for COVID-19 May Undermine E-Cigarette Quitting Behavior

20 juillet 2022
Health Education &Behavior, Ahead of Print.
We examine the proposition that misinformation about the therapeutic potential of nicotine to prevent or treat COVID-19 may lead to relapse among attempted e-cigarette quitters. A sample of N = 507 e-cigarette ever-users who reported at least one quit attempt in the past year were surveyed in June of 2021 for recall and belief in several claims about COVID-19 and nicotine. Participants who recalled and believed at least one misinformation claim were significantly more likely to have relapsed than those who did not recall or believe such claims. These differences remained robust to regression analysis adding demographic covariates and accounting for continuous measurement of recall and belief. Misinformation about e-cigarette use is reaching young adult e-cigarette users who are trying to quit. The implications of these findings merit further research to characterize potential barriers to successful e-cigarette cessation.

Differences in Beliefs and Behaviors Related to COVID-19 Prevention Among Adult Current and Former Smokers and With and Without A Cancer Diagnosis

20 juillet 2022
American Journal of Health Promotion, Ahead of Print.
PurposeStudy aims included assessing differences in beliefs/behaviors about COVID-19 prevention among current and former smokers with and without cancer.DesignA cross-sectional survey about COVID-19 beliefs/behaviors was administered from June 2020 to January 2021.SettingSurvey conducted online via Qualtrics from June 2020 to January 2021.SubjectsParticipants were current (n = 101) and former (n = 102) smokers with and without cancer.MeasuresQuestions were related to beliefs about efficacy of and engagement in behaviors for COVID-19 prevention.ResultsResults from logistic regressions displayed that individuals with cancer were more likely to indicate using hand sanitizer with at least 60% alcohol was ineffective (OR = .12, 95% CI: [.02, .65]) and avoided public transportation (OR = 1.84, 95% CI: [1.04, 3.28]) compared to those without cancer. Former smokers were more likely to indicate taking vitamin C was effective (OR = .45, 95% CI: [.22, .93]) and rinsing your mouth with salt water (OR = 1.89, 95% CI: [1.02, 3.50]) was ineffective compared to current smokers. Current smokers were more likely to indicate not smoking was effective compared to former smokers (OR = 2.19, 95% CI: [1.13, 4.24]).ConclusionsCounters to COVID-19 misinformation may need to be tailored to different at-risk groups based on differential beliefs and behaviors.

E-learning : mieux détecter les consommations nocives d’alcool

23 juin 2022

Support Feedfry and remove advertisements by switching to a paid plan.

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Santé
13/06/2022
Le SPF Santé publique lance sur sa plateforme l’e-learning « Alcool, parlons-en ».

Treatment Experiences Among People Who Use Opioids: A Social Ecological Approach

14 juin 2022
Qualitative Health Research, Ahead of Print.
The prevalence of opioid use disorder (OUD) and surge in overdose deaths remain key public health concerns. Despite evidence supporting the efficaciousness of medications for opioid use disorder, most people with OUD do not receive treatment. In this qualitative study, semi-structured interviews were conducted with 35 adults in a northeastern city to learn about their experiences with substance use treatment. Qualitative data were analyzed using an inductive thematic content analysis approach, and a social ecological model was applied to examine contextual factors affecting participants’ experiences accessing and engaging in treatment. While we organized our findings following the individual, interpersonal, community, and society levels of the socio-ecological model, we also observed overlap and interconnectedness between and across these levels. Our findings suggest that retention in treatment often depends upon personal motivation, treatment availability, the match of the treatment modality to an individual’s needs, and social support. A person-centered approach is needed to promote individualized care and tailor treatment components to the patient’s needs.