Compétences et acquis au terme de la formation

antr2m  2019-2020  Louvain-la-Neuve

Devenir des anthropologues professionnels capables d’analyser rigoureusement et avec expertise les sociétés et les cultures, de saisir les mutations et enjeux contemporains globaux et locaux et leurs conséquences et de s’y engager dans l’action de manière légitime et efficace, tels sont les défis que l’étudiant du Master [120] en anthropologie se prépare à relever. L’UCL souhaite donc former des anthropologues qui promeuvent l’anthropologie prospective, une orientation qui offre des instruments de diagnostic, ouvre aux pratiques d’action collective et propose des méthodes d’évaluation et d’intervention.

Les étudiants s’engageant dans cette formation ont préalablement fait preuve (par exemple : à travers leur bachelier SOCA ou HUSO, ou via une passerelle ou une admission VAE) de leur maîtrise du socle des concepts clés, des théories fondatrices et des méthodologies propres à l’anthropologie, acquis qu’ils mobiliseront et approfondiront dans le cadre de ce master.

Au terme du master, le diplômé anthropologue :

  • maîtrise de manière approfondie et critique les principes et concepts fondamentaux de l’anthropologie, de la culture et de la vie sociale, suivant les développements récents des sociétés contemporaines ;
  • s’est spécialisé dans l’un des champs de l’anthropologie (à travers son choix de finalité) ;
  • a développé un ancrage interdisciplinaire de l’anthropologie dans une perspective de complémentarité et d’ouverture à d’autres disciplines ;
  • aura intégré le « basculement » anthropologique à travers la réalisation d’un travail théorique centré sur le développement d’un point de vue anthropologique sur un thème particulier incluant la construction d’un « débat » original faisant dialoguer, avec pertinence et logique, différents auteurs et la construction d’une prise de position personnelle raisonnée et argumentée ;
  • est capable de concevoir et réaliser un projet de recherche de terrain en anthropologie : concevoir et réaliser une enquête ethnographique de terrain selon la méthode de l’observation participante (en gérant ses enjeux et conséquences notamment auprès du groupe étudié) en mobilisant les méthodes et techniques pertinentes (enquête, description, interprétation) et en mettant en œuvre une réflexion scientifique rigoureuse suivant une démarche inductive pour aboutir à la rédaction d’une monographie ;
  • est capable de mobiliser ses savoirs, ses compétences et une démarche scientifique rigoureuse pour porter un regard critique, pluridisciplinaire et soucieux de valeurs éthiques sur les enjeux d’une anthropologie du XXIe siècle.

À travers son choix de finalité et l’élaboration de son projet de recherche (mémoire), le diplômé privilégie une formation spécialisée orientée vers les métiers de/d’ :

  • la recherche, la consultance ou l'expertise de haut niveau dans le champ de l’ethnologie et de l’anthropologie sociale et culturelle (Finalité approfondie),
  • la conception, l’exécution et l’évaluation de projets de développement social, économique et culturel, dans un contexte d’interculturalité tant au Nord qu’au sud de la planète (Finalité spécialisée : socio-anthropologie de l’interculturalité et du développement),
  • la conception, l’exécution et l’évaluation de projets ayant traits à des questions contemporaines d’environnement et de gestion des ressources naturelles en interaction avec les enjeux sociaux et culturels (Finalité spécialisée : anthropologie de la nature, environnement et sociétés),
  • l’enseignement ou la formation dans le domaine des sciences sociales (Finalité didactique).

Conscient de la responsabilité propre à sa posture d’anthropologue, le diplômé aura intégré une attitude d’acteur universitaire critique, capable de prendre des décisions et d’assumer des choix en plaçant les valeurs citoyennes et éthiques au cœur de ses préoccupations. Il aura intégré une logique de développement continu qui lui permettra d’être un professionnel faisant preuve d’expertise, de polyvalence, capable de s’adapter et d’évoluer positivement dans son environnement social et professionnel.

Au terme de ce programme, le diplômé est capable de :

1. 

Quel que soit son choix de finalité, est capable de/d’ :

Maîtriser et mobiliser de manière critique, selon une approche qui intègre l’ancrage interdisciplinaire de l’anthropologie, un corpus de savoirs spécialisés en anthropologie et un socle de savoirs relatifs aux diverses disciplines autour desquelles s’articule l’anthropologie, pour comprendre et analyser avec expertise les groupes humains et phénomènes sociaux.

1.1. 

Maîtriser de manière approfondie et critique les principes et concepts fondamentaux de l'anthropologie.
 

1.2. 

Démontrer une spécialisation de ses connaissances anthropologiques et un perfectionnement de sa culture générale.
 

1.3. 

Maîtriser un socle de savoirs relatifs aux disciplines autour desquelles s’articule l’anthropologie (sociologie, histoire, psychologie, archéologie, biologie) dans une perspective de complémentarité et d’ouverture (ancrage interdisciplinaire de l'anthropologie).

1.4. 

Mobiliser et appliquer de manière pertinente ses connaissances anthropologiques pour comprendre et analyser avec expertise des groupes humains ou des phénomènes sociaux et leurs conséquences, suivant les développements récents des sociétés contemporaines.
 

1.5. 

Démontrer une capacité d’intégration de savoirs d’autres disciplines dans l’analyse des groupes humains ou des phénomènes sociaux et de leurs conséquences, dans une perspective de complémentarité et d’ouverture (ancrage interdisciplinaire de l'anthropologie).

2. 

Développer un point de vue anthropologique ,« basculement », sur un thème particulier, à travers l’élaboration et la réalisation d’un travail théorique (d’épistémologie) intégrant la construction d’un « débat » original faisant dialoguer, avec pertinence et logique, différents auteurs et la construction d’une prise de position personnelle raisonnée et argumentée.

2.1. 

Préciser et définir le thème d’étude et définir les concepts à partir desquels ce thème est questionné, à la lumière de cas particuliers.
 

2.2. 

Définir la bibliographie : définir les textes théoriques fondateurs de la discipline et/ou contemporains et monographies classiques, lectures de différents auteurs, permettant d’étudier ce thème, en questionnant leur validité et leur pertinence.
 

2.3. 

Faire preuve d’une lecture approfondie, réflexive et critique des textes théoriques fondateurs de la discipline et/ou contemporains et des monographies classiques permettant d’étudier ce thème.

2.4. 

Construire un débat « original » en faisant dialoguer différents auteurs : construire un argumentaire motivé en mobilisant les textes théoriques fondateurs de la discipline et/ou contemporains et monographies classiques strictement appropriés et en les articulant avec logique.
 

2.5. 

Développer un point de vue anthropologique et un questionnement qui s’inscrit dans la discipline (réaliser le « basculement ») : emprunter un regard éloigné, engagé et impliqué, propre à la posture de l’anthropologue.
 

2.6. 

Construire et défendre une prise de position personnelle, raisonnée et argumentée, sur le thème et les questions étudiés.
 

2.7. 

 Rédiger un essai cohérent sur le thème étudié qui répond aux exigences de rédaction d’un article de revue scientifique (introduction/conclusion, définition du thème et des approches conceptuelles choisies, enchaînement des parties, qualité d’écriture et d’argumentation, bibliographie)

2.7. 

 Rédiger un essai cohérent sur le thème étudié qui répond aux exigences de rédaction d’un article de revue scientifique (introduction/conclusion, définition du thème et des approches conceptuelles choisies, enchaînement des parties, qualité d’écriture et d’argumentation, bibliographie)

2.8. 

Défendre le travail théorique devant un jury sous la forme d’une discussion raisonnée, argumentée, réflexive et soutenue et d’un échange constructif.

3. 

Concevoir et réaliser un projet de recherche de terrain en anthropologie : concevoir et réaliser une enquête ethnographique de terrain selon la méthode de l’observation participante combinée à des méthodes complémentaires, en articulation avec une maîtrise théorique, en mettant en œuvre une réflexion scientifique rigoureuse suivant une démarche inductive pour aboutir à la rédaction d’une monographie (mémoire).

3.1. 

Définir globalement le projet de recherche : le sujet de recherche, les interrogations de départ et le terrain ethnographique.
 

3.2. 

Dresser un inventaire bibliographique aussi exhaustif que possible (encyclopédie, recueils bibliographiques, revues spécialisées, catalogues des bibliothèques, sources inédites) en questionnant la validité et la pertinence des sources en regard du sujet de recherche.

3.3. 

Déterminer les méthodes, complémentaires à l’observation participante, envisagées pour cette recherche : archives, entretiens, récits de vie, recensement, questionnaires …

3.4. 

Réaliser, sur base de la bibliographie sélectionnée, « l’état de la question » sur le sujet de recherche.

3.5. 

Définir précisément, sur base de l’état de la question, le sujet de recherche et ses dimensions, afin d’assurer un caractère inédit à la recherche et un lancement effectif dans le projet concret de terrain :

  • préciser le lieu de terrain ethnographique,
  • préciser les délimitations dans le temps et dans l’espace,
  • préciser l’objet ethnographique et les questions étudiées et complexifier ses premières hypothèses de travail,
  • préciser un premier cadre conceptuel (pistes d’analyses).

 

3.6. 

Mettre en œuvre et gérer de manière autonome une recherche de terrain en anthropologique, ses enjeux et ses conséquences notamment auprès du groupe étudié (restitution, co-construction) ;

3.7. 

Gérer de manière professionnelle la collecte et la gestion des informations en cours de recherche (enquête ethnographique) à travers l’utilisation de fiches bibliographiques, documentaires et ethnographiques, d’appareils audio-visuel et la réalisation d’un carnet de terrain (observations, entretiens, impressions, descriptions …).

3.8. 

Construire et mettre en œuvre une méthodologie rigoureuse permettant de répondre aux questions étudiées en mobilisant de manière critique les méthodes et techniques pertinentes de recueil et d’analyse de données originales, en veillant à inclure la multiplicité des points de vue (enquêtes, observations pointues, vécu personnel, récits de vie, interviews, questionnaires, archives ; description ; interprétation).

3.9. 

Rédiger, sur base de l’enquête ethnographique, une monographie qui répond aux exigences suivantes :

  • une narration d’une expérience de terrain centrée sur la pratique d’une observation participative,
  • qui rend compte du vécu d’un groupe humain particulier, dans un cadre donné, tout en mobilisant les travaux anthropologiques qui précèdent cette recherche,
  • selon une écriture ethnographique intégrant la précision descriptive,
  • qui rend compte de la récolte de données originales et de qualité en les articulant autour d’une ou plusieurs pistes d’analyse et en faisant des comparaisons pertinentes.
  • qui témoigne d’une épistémologie hypothético-inductive où les données de terrain sont centrales pour la construction de l’interprétation.
  • qui témoigne d’une précision dans la mobilisation de concepts, de clarté et de rigueur dans l’énonciation de thèses, dans l’argumentation et dans la présentation des idées.
  • qui témoigne d’un esprit de synthèse et de la capacité à formuler des conclusions.

 

3.10. 

Faire preuve d’une vision critique et d’une éthique dans le processus de recherche, incluant le respect des règles de déontologie reconnues par la discipline et dans l’exercice de la profession.

4. 

Communiquer en français et en anglais, de manière professionnelle, tant à l’oral qu’à l’écrit, en s’adaptant à ses interlocuteurs et au contexte et interagir et collaborer de manière respectueuse et constructive avec les différents acteurs impliqués dans une situation donnée.

4.1. 

Communiquer, à l’oral et à l’écrit, sur des sujets complexes dans le domaine de l’anthropologie (des informations, des lectures d’auteurs, des observations, des conclusions, ainsi que les connaissances et principes sous-jacents) de façon correcte, structurée, argumentée selon les standards de communication spécifiques au contexte et en adaptant sa communication (contenu et forme) au public visé et aux intentions poursuivies.
 

4.2. 

En anglais, communiquer à l’oral et à l’écrit de façon claire, cohérente, argumentée et avec aisance sur des sujets d’ordre général ou relatifs au domaine de l’anthropologie. (Niveau B2 du cadre européen commun de référence).
 

4.3. 

Développer les compétences de communication nécessaires, dans la langue usuelle requise (en fonction du lieu de stage), pour pouvoir effectuer de manière professionnelle son stage de terrain (enquête ethnographique).
 

4.4. 

Dialoguer et interagir de manière respectueuse et constructive avec des interlocuteurs variés (tant d’un point de vue socio-culturel, qu’au départ de leur fonction, de leurs champs d’action et de leur domaine disciplinaire d’expertise) en faisant preuve de capacité d’écoute, d’ouverture d’esprit, de distanciation et d’assertivité.
 

4.5. 

S’intégrer et collaborer efficacement au sein d’une équipe et avec différents acteurs en réseaux impliqués dans une situation donnée (dans des contextes d’apprentissage et professionnels (stage) national ou international et multiculturel).

5. 

Agir en tant qu’anthropologue, universitaire, en acteur critique et responsable, ayant déjà développé des compétences propres à une première expérience professionnelle concrète réalisée et ayant intégré une logique de développement continu.

5.1. 

Se construire et s’engager dans une pratique professionnelle selon une approche universitaire fondée (d’un point de vue théorique et méthodologique) et caractérisée par une prise de distance critique.
 

5.2. 

Faire preuve de prise de distance par rapport à ses préjugés et se décentrer par rapport à son propre point de vue et ses valeurs culturelles.
 

5.3. 

S’engager, décider et agir de manière autonome et responsable dans le respect du cadre, du contexte de travail et d’autrui, en étant soucieux de valeurs éthiques.
 

5.4. 

Démontrer une capacité d’adaptation à des situations diverses et complexes, issues du fonctionnement de tout groupe humain.
 

5.5. 

Témoigner d’une prise de conscience de leurs ressources et compétences personnelles, afin de les développer de manière autonome (logique de développement continu) et de les mettre au service de la recherche ou de carrières anthropologiques qui nécessitent la mobilisation de multiples compétences.

AA-F-R. 

En plus de ces compétences communes à tout le master en anthropologie, le diplômé aura démontré un niveau élevé de compétence professionnelle dans le domaine de la finalité choisie.

S’il a suivi la finalité approfondie (recherche), Développer et acquérir les compétences d’un généraliste spécialisé en recherche en ethnologie et en anthropologie sociale et culturelle, capable de se lancer dans un projet doctoral ou souhaitant s’orienter vers les métiers de la recherche ou de la consultance.

AA-F-R.1. 

Démontrer sa connaissance transversale de différents approfondissements théoriques en ethnologie et en anthropologie sociale et culturelle.
 

AA-F-R.2. 

Démontrer sa connaissance d’un champ de la sociologie et l’articuler avec les savoirs anthropologiques.
 

AA-F-R.3. 

Démontrer son aptitude à utiliser au moins deux méthodes connexes aux méthodes ethnographiques.
 

AA-F-R.4. 

Démontrer sa capacité à gérer et exploiter de manière informatique, avec pertinence, des données de terrain.
 

AA-F-R.5. 

Démontrer sa capacité à analyser, construire, réaliser et exploiter un documentaire audio-visuel dans le cadre d’une recherche en anthropologie.
 

AA-F-R.6. 

Développer et mettre en œuvre de manière approfondie une enquête ethnographique de terrain.
 

AA-F-R.7. 

Rencontrer la nécessité et se donner les moyens théoriques et méthodologiques de poser un regard d’expert réflexif, pertinent et étayé sur l’anthropologie et ses bouleversements contemporains.

AA-F-E. 

S’il a suivi la finalité didactique (enseignement), Mobiliser les compétences nécessaires pour entamer efficacement le métier d’enseignant du secondaire supérieur, dans le domaine des sciences sociales, et pouvoir y évoluer positivement.

AA-F-E.1. 

Intervenir en contexte scolaire, en partenariat avec différents acteurs.
 

AA-F-E.2. 

Enseigner en situations authentiques et variées.
De manière plus spécifique, pour l’enseignement dans le domaine des sciences sociales, le diplômé est capable de :

  • démontrer sa capacité à lire un programme de cours de sciences sociales du secondaire de manière critique, en retenir les éléments-clés et, sur cette base, construire une programmation concrète d’une année de cours;
  • démontrer la capacité de mettre en œuvre une approche interdisciplinaire dans des enseignements en sciences sociales.

 

AA-F-E.3. 

Exercer un regard réflexif et se projeter dans une logique de développement continu.
Pour plus de détails, consultez l'Agrégation de l'enseignement secondaire supérieur (sociologie, sciences politiques, anthropologie).


La contribution de chaque unité d’enseignement au référentiel d’acquis d’apprentissage du programme est visible dans le document " A travers quelles unités d’enseignement, les compétences et acquis du référentiel du programme sont développés et maitrisés par l’étudiant ?".

Le document est accessible moyennant identification avec l´identifiant global UCL en cliquant ICI.