Compétences et acquis au terme de la formation

Devenir un citoyen et un intervenant capable d’aider les acteurs de la société à répondre, sur une base raisonnée et informée, aux questions éthiques auxquels ils sont confrontés : tel est le défi que le porteur du titre de Master [120] en éthique se prépare à relever. L’École de philosophie de l’UCLouvain propose à ses étudiants un programme qui leur permettra de relever, au terme de leurs études, ce défi.

Pour parvenir à cet objectif, le diplômé a pour vertus principales :

  • de pouvoir interroger les mouvements de transformation de la société contemporaine en appliquant sa pensée critique aux phénomènes dans lesquels ils s’incarnent ;
  • de pouvoir analyser les questions éthiques que soulèvent les processus de décision et les pratiques, tant au niveau individuel qu’au niveau social et politique ;
  • de pouvoir construire un positionnement argumenté et informé sur ces questions ;
  • de pouvoir seconder les acteurs sociaux par l’appel à la responsabilité vis-à-vis de ces questions éthiques.

D'une manière générale, au terme de son master, le diplômé aura développé un esprit critique, une faculté d'analyse et de synthèse, une créativité intellectuelle, un sens de la tolérance et du dialogue ainsi qu’une aptitude à argumenter sur les questions éthiques. Ces qualités nourries par l'exercice du doute, la connaissance des théories, concepts et méthodes de l’éthique philosophique, la pratique de l’argumentation ainsi que l’échange avec les autres disciplines et les acteurs concernés sont fortement appréciées dans diverses professions (diplomatie, journalisme, gestion des ressources humaines, enseignement, etc.).

Au terme de ce programme, le diplômé est capable de :

1. Témoigner d’une maîtrise approfondie et critique des théories, concepts et méthodes dans le domaine de l’éthique philosophique et de leur articulation avec les autres domaines de la philosophie et les autres disciplines scientifiques.

1.1. S’approprier un éventail de théories, concepts et méthodes.
1.2. Opérer des choix théoriques et méthodologiques eu égard à leur pertinence pour traiter des questions éthiques et être capable d’en exposer les fondements et les limites.
1.3. Confrontrer les apports de l’éthique philosophique à ceux des sciences humaines.

2. Discerner et traiter des questions éthiques de manière méthodique, sur une base philosophiquement fondée et scientifiquement informée.

2.1. Déterminer et analyser les questions éthiques que soulèvent des processus de décision et des pratiques au niveau individuel, social ou politique.
2.2. Elucider les présupposés socio-anthropologiques et les principes normatifs qui fondent les positions et les arguments possibles relatifs à ces questions.
2.3. Confronter ces positions et arguments aux apports des disciplines scientifiques.
2.4. Prendre et argumenter une position instruite et critique sur ces questions.

3. Concevoir et réaliser un travail de recherche personnelle (mémoire), mettant en œuvre une démarche méthodologique rigoureuse et critique, pour approfondir une question de recherche en éthique.

3.1. Réaliser la synthèse critique de la littérature sur cette question en faisant un usage actif, critique et pertinent des outils d’information, des sources primaires et secondaires en éthique et en philosophie.
3.2. Mettre en œuvre une démarche d’analyse méthodologique rigoureuse et pertinente eu égard à la question.
3.3. Confronter et défendre les thèses éthiques suscitées par cette question.
3.4. Réaliser une analyse de celles-ci et en tirer une conclusion pertinente tant au regard de l’état des débats entre spécialistes du domaine que de son effectivité pratique.
3.5. Prendre et argumenter une position instruite et critique sur la question.

4. Communiquer, dialoguer et débattre de manière constructive, oralement et par écrit, avec les différents acteurs (spécialistes et non spécialistes) impliqués dans une situation donnée où se posent des questions éthiques.

4.1. Communiquer, oralement et par écrit, sur des sujets complexes (des informations, des points de vue, des conclusions ainsi que les connaissances et principes sous-jacents) de façon claire, structurée, argumentée selon les standards de communication spécifiques au contexte et en adaptant sa présentation au public visé et aux intentions poursuivies.
4.2. Communiquer, oralement et par écrit, des résultats scientifiques originaux à des spécialistes dans le domaine de recherche concerné et en discuter de manière critique.
4.3. Dialoguer de manière respectueuse et constructive avec des interlocuteurs variés en faisant preuve de capacité d’écoute, d’ouverture d’esprit et de tolérance.
4.4. Contribuer de manière constructive au débat public (par exemple, dans les médias) : reconnaître et prendre en considération la diversité des points de vue et des modes de pensée, apporter son propre angle de lecture ancré dans une approche d’éthique philosophique et participer au débat de manière constructive afin d’élaborer des solutions dans une perspective citoyenne.

5. Agir en tant qu’universitaire, en acteur critique et responsable faisant preuve d’un « esprit de recul » ancré dans une réflexion philosophique et dans un éthos de la discussion.


6. S’il choisit la finalité spécialisée en « éthique et politiques publiques », mettre en œuvre les compétences mentionnées ci-dessus dans l’élaboration, la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques publiques.


7. S’il choisit la finalité spécialisée en « sciences et techniques », mettre en œuvre les compétences mentionnées ci-dessus dans l’élaboration et l’application des savoirs scientifiques ainsi que dans l’innovation et l’usage des techniques.


8. S’il choisit la finalité spécialisée « éthique biomédicale et bioéthique », mettre en œuvre les compétences mentionnées ci-dessus dans les domaines de la pratique médicale, des politiques de santé et de l’intervention sur le vivant.


9. S’il choisit la finalité spécialisé « éthique, normes et sociétés », mettre en œuvre les compétences mentionnées ci-dessus dans une réflexion sur la normativité sociale.