Philosophie du Moyen Âge et de la Renaissance (questions approfondies) - Medieval and Renaissance Philosophy (Advanced Studies)

Enseignants

Schmutz Jacob;

Langue
d'enseignement

Français

Préalables

Le cours suppose une formation de base en histoire de la philosophie, surtout ancienne.
La maîtrise du latin est un plus, mais n’est pas exigée pour l’inscription au cours : on s’attendra en revanche à la capacité de lire des traductions d’auteurs médiévaux et des études spécialisées en langue anglaise.

Thèmes abordés

Le cours d’histoire de la philosophie médiévale et renaissante s’emploiera à approfondir la connaissance de la période concernée en partant d’un thème ou d’un corpus déterminé. Il sera particulièrement attentif à la genèse du sujet choisi et, s’appuyant sur un état de la recherche actualisé, tentera d’éclairer ce sujet et de faire progresser les questions qui lui sont liées.
Le champ historique de ce cours va de la fin de l’Antiquité jusqu’au XVIe siècle, et pourra explorer des corpus et des problèmes issus des trois grandes cultures monothéistes (judaïsme, christianisme, islam), de façon comparative ou non.
Le champ systématique ne sera pas restrictif puisque le cours pourra mettre simultanément ou alternativement l’accent sur des problématiques de philosophie théorique ou de philosophie pratique.
Le cours accordera également une place à l’historiographie de la philosophie médiévale et renaissante, afin de comprendre les raisons de la « redécouverte » de ces traditions depuis le XIXe siècle et de réfléchir à ce que le Moyen Age peut encore nous apprendre aujourd’hui.
On consacrera une attention particulière aux outils de recherche et aux problèmes de critique des sources (éditions critiques, lexiques, répertoires bibliographiques, etc.).

Contenu

L’Islam est-il une religion ? Le débat scolastique médiéval, du XIIe au XVIIe siècle

Nous parlons aujourd’hui de façon naturelle des « trois monothéismes ». Une telle conception n’a rien d’évident au Moyen Age : depuis au plus tard Augustin et sa lutte contre les hérésies, seul le christianisme est la religio vera, la « religion vraie ». Qu’en est-il alors des autres pratiques religieuses ? A la suite de notre cours de l’an dernier sur le judaïsme, nous allons explorer cette année la manière dont les philosophes et théologiens chrétiens du Moyen Age latin ont interprété l’Islam, sur une longue durée allant de la première traduction du Coran à l’initiative de Pierre le Vénérable (XIIe siècle) jusqu’aux grands textes missionnaires du XVIIe siècle. Ceci correspond aussi à une période de progressive victoire (les Croisades, la reconquête de l’Espagne) à une période de défaite de l’Occident face à l’Islam (les deux sièges de Vienne, 1529 et 1683). Au cœur de notre enquête sera le concept même de religion : car les Occidentaux n’ont cessé de considérer l’Islam soit comme une simple superstition ou hérésie, soit au contraire comme une sorte de sagesse philosophique, incarnée par certains grands sages (Avicenne, Averroès) – mais jamais comme une « religion » alternative. Cette enquête nous conduira à faire l’inventaire des sources, de comprendre ce qui intéressait véritablement l’Occident dans son vaste mouvement de traduction des sources arabes, d’analyser les textes des grands théologiens scolastiques tels que Thomas d’Aquin, Jean Duns Scot ou Raymond Lulle sur l’Islam, et de voir comment émerge progressivement, au sein même de la tradition scolastique médiévale, un premier concept critique de « religion », qui ressemble à celui employé par les sciences sociales aujourd’hui.
Une anthologie de textes en traduction française sera fournie aux étudiants. Une connaissance du latin est un plus. Une partie de la littérature secondaire sera en anglais.

Méthodes d'enseignement

Séminaire fondé sur la lecture collective de textes, qui aura aussi pour but de former les étudiants à la culture académique médiévale.

Modes d'évaluation
des acquis des étudiants

L'évaluation se fera intégralement sous forme de contrôle continu (pas d'examen en session) : (1) présentation orale d'un des textes au programme lors d'une des séances, avec feedback de l'enseignant ; (2) remise d'une trace écrite (8-10 pages) de cette présentation après la présentation.
Tout travail présentant la moindre trace d'IA (même pour l'aide à la rédaction) sera refusé. Tolérance Zéro, à l'exception des correcteurs orthographiques classiques.

Faculté ou entité
en charge

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