Innovation sociale et politiques publiques dans le cadre des transitions soutenables

Enseignants

Callorda Fossati Ela (supplée Degavre Florence); Degavre Florence; Jégou Olivier (supplée Degavre Florence);

Langue
d'enseignement

Français

Préalables

Il n'y a pas de préalable précis en lien avec le cours qui soient différents des prérequis pour accéder au programme.

Thèmes abordés

Le cours porte sur le rôle de l'économie sociale et solidaire dans l'émergence et l'institutionnalisation d'innovations sociales et sur la façon dont celles-ci contribuent à dessiner de nouvelles politiques sociales et économiques à différents niveaux (local, régional, national et international).

Acquis
d'apprentissage

A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant est capable de :
1	A la fin de cette unité d'enseignement, l'étudiant-e est capable sur le plan théorique de mobiliser une grille d'analyse multi-niveaux afin de : - faire les liens entre les enjeux de la transition sociale et écologique et l'innovation sociale ; - d'identifier les différents types de politiques dont dépendent les initiatives de l'ESS et les modes d'insertion de ces dernières. Concrètement, la mobilisation de cette grille lui permettra : -       d'identifier, en vue de la mettre en 'uvre (fictivement), une innovation en lien avec un enjeu de la transition écologique et sociale, de formuler l'aspiration qui la justifie, les besoins auxquels elle répond, les acteurs auxquels elle s'adresse ou susceptibles de la soutenir; -       de sélectionner, parmi un ensemble, les ressources socio-économiques les plus adéquates et de justifier ce choix, -       de sélectionner, parmi un ensemble, les moyens et le mode de diffusion de l'innovation les plus adéquats et de justifier ce choix, -       d'insérer les logiques de l'innovation ainsi développée dans une grille d'analyse multi-niveaux.

Contenu

Contexte du cours

On retrouve des traces du concept d’innovation sociale depuis le XIXème siècle. Mais ce n’est que dans les années 2000, qu’il est devenu populaire dans le champ académique et bien au-delà, dans un contexte marqué par l'avènement de multiples crises systémiques, dont la crise financière mondiale de 2008. Connotée positivement, l’innovation sociale est perçue, tant à des échelles locales que globales, comme porteuse d’une vision originale des solutions à apporter aux problèmes socio-économiques et environnementaux contemporains.
Depuis les années 2010, il est largement reconnu que les innovations sociales sont sociales à la fois dans leurs objectifs et dans leurs processus[1]. Dans ce sens, elles concernent de nouvelles idées qui répondent à des besoins sociaux mieux que d’autres solutions existantes (objectifs), tout en créant de nouvelles relations sociales (processus). Une telle reconnaissance ne devrait pas laisser croire à l’existence d’une définition consensuelle. L’innovation sociale est dépourvue d’une définition consensuelle, voire constitue un concept contesté. L’absence de définition consensuelle loin d’être un “défaut”, est conçue comme une situation épistémologique singulière, où ce qui compte pour l’analyste est de saisir les différents usages du concept ainsi que la richesse des expériences auxquels il renvoie.
Malgré sa popularité, l'innovation sociale reste peu étudiée et enseignée en comparaison avec l’innovation technologique et commerciale (càd pour le marché). Ce cours vise à départir du paradigme techno-économique dominant, afin de parvenir à une meilleure compréhension empirique et théorique de l'innovation sociale. En puisant sur différentes approches théoriques (, nous examinerons dans ce cours les acteurs de l’innovation sociale, les modes d'expérimentation, les enjeux de pérennisation, diffusion et institutionnalisation, ainsi que les tensions et contradictions impliquées, et en reliant l'analyse à la transformation en cours des politiques publiques. Parmi les acteurs de l’innovation sociale, le cours accorde une attention toute particulière à ceux qui s’inscrivent dans l’économie sociale et solidaire, qui apparaît historiquement comme berceau d’innovation sociale.

Structure du cours

Le cours est organisé en 3 volets théoriques et un module pratique:
Volet 1. Introduction: actualité politique de l’innovation sociale et politiques de la satisfaction des « besoin » (2 séances)
1.1 Présentation de la structuration du cours
1.2 L’actualité politique de l’IS
1.3  Nouvelles réponses à des besoins sociaux ?
Volet 2.  Des théories de l’innovation aux théories de l’innovation sociale (4 séances)
2.1 Dépasser l’approche techno-économique de l’innovation
2.2 L’approche de l’acteur réseau (ANT): une sociologie de l’innovation
2.3 L’approche entrepreneuriale de l’innovation sociale
2.4 L’approche institutionnaliste: l’exemple des travaux du CRISES sur l’innovation sociale
Volet 3. Le renouveau théorique de l’innovation sociale par l’approche “transitions” (3 séances)
3.1 Les “grassroots innovations”
3.2 Les politiques de soutien aux innovations de niche et leurs limites
3.3 L’innovation sociale pour la biodiversité
Module pratique. Des études de cas d’innovation sociales en Belgique (plusieurs moment répartis tout au long du cours)
Le module pratique recouvre l’accompagnement du travail d’enquête mené par les étudiant·e·s auprès d'innovations sociales qui ont vu le jour en Belgique ces dernières années et qui ont un fort ancrage dans l’économie sociale et solidaire. C’est sur ce travail que repose l'évaluation du cours (cf. section mode d’évaluation). Un document intitulé “Consignes du travail” reprend de manière détaillée les attendus en matière de forme et de contenu pour la réalisation du travail.
[1]Bureau of European Policy Advistors (BEPA) (2010). “Empowering people, driving change: Social innovation in the European Union”. Brussels. https://ec.europa.eu/migrant-integration/library-document/empowering-people-driving-change-social-innovation-european-union_en

Méthodes d'enseignement

Le cours repose sur :

(1) La présence au cours qui est obligatoire.
(2) Des exposés récapitulatifs de l’enseignant·e faisant suite à la discussion des lectures obligatoires.
(3) Des lectures obligatoires (une ou deux par séance). Chaque étudiant·e sera en mesure de poser des  questions ou d’interagir dans la discussion. (Se) poser des questions et contribuer aux échanges fait partie de la méthode d’enseignement proposée.
Voici quelques questions qui devraient accompagner la préparation des lectures obligatoires:

• Quel est le contexte du texte ? Qui? Quand? Où?
• Comment les auteur·trice·s définissent ou comprennent le concept d’innovation sociale?
• À partir de quels matériaux et méthodes les auteur·trice·s appuient-ils leurs conclusions ?
• Quelles sont les principales conclusions du texte en matière d’innovation sociale et politique publique ?

(4) L’élaboration d’un travail de recherche appliquée comportant une partie collective et une partie individuelle (cf. module pratique)
Les étudiant·e·s sont encouragé·e·s à poser leurs questions en cours ou sur Moodle pour le bénéfice de tous·tes. Seuls les mails demandant une réponse urgente en lien avec la logistique du cours trouveront une réponse.

Modes d'évaluation
des acquis des étudiants

Evaluation

L’évaluation du cours porte sur un travail pratique. Le travail mobilise les concepts, approches et théories vus en cours afin d’analyser un cas d'innovation sociale, ancré dans l’économie sociale et solidaire en Belgique. La réalisation du travail devra suivre la logique d’une grille précise qui sera mise à votre disposition (sur Moodle). Cette grille, appelée “consignes du travail”, est un ensemble de questions qui vous aidera à structurer votre recherche. Le travail comporte deux parties: une partie collective et une partie individuelle.

Partie collective

Votre groupe de trois personnes est formé au hasard par tirage au sort (afin de favoriser la mixité et écarter la reproduction de mécanismes d’exclusion). Votre groupe sélectionne un cas d’innovation sociale à partir d’une liste qui vous sera proposée en classe. Les cas sont attribués en fonction selon une priorité temporelle (premier arrivé
Le travail collectif (rapport écrit final) est noté sur 20 => Note A
Il est également prévu dans le cadre du travail collectif:

• La réalisation d’un exposé oral
• Le rendu d’une version intermédiaire du rapport écrit

Partie individuelle

La deuxième partie du travail est individuelle et demandera à chaque étudiant·e d’approfondir l’analyse sur une question spécifique.
Le travail individuel (rapport écrit final) est noté sur 20. => Note B

La cotation du cours

La note finale est constituée des 2 parties intégrées. Le travail collectif compte pour 60% et le travail individuel pour 40%. La note finale est donc la moyenne pondérée des notes A et B, ajustée par un système de bonus et malus. Une absence non justifiée lors de l’exposé oral (-1) ou le non rendu du rapport écrit intermédiaire (-1) entraînera une décote (“points malus”, jusqu’à -2 donc). L'assiduité et la participation aux échanges en cours entraîneront une surcote (“points bonus”, jusqu’à +2).

Précisions méthodologiques

Plagiat

Les étudiant·e·s doivent attentivement et correctement citer les sources dans leur travail. Les consignes (doc “consignes du travail”) fournissent des conseils pour bien citer ses sources. Si du plagiat venait à être constaté l’étudiant·e risque l'invalidation de son travail, voire des conséquences plus graves en accord avec le Règlement des études.  (www.uclouvain.be/plagiat).

Intelligences artificielles (IA) génératives de type ChatGPT

Les responsables du cours tolèrent (mais n'encouragent pas) l’usage IA génératives. Si utilisées, elles doivent l'être “de manière responsable et conformément aux pratiques de l’intégrité académique et scientifique”. L’usage responsable des IA génératives requiert que l’étudiant·e indique “systématiquement toutes les parties du travail ayant fait l’objet d’une utilisation des IA, par ex. en note de bas de page en précisant si l’IA a été utilisée pour rechercher de l’information, pour la rédaction du texte ou pour la correction de celui-ci. Par ailleurs, les sources d’information doivent être systématiquement citées en respectant les normes de référencement bibliographique. L’étudiant·e reste par ailleurs responsable du contenu de sa production, indépendamment des sources utilisées”[1].            

Ressources
en ligne

Support de cours et informations sur le site moodle du cours et/ou dans le contrat pédagogique

Bibliographie

Chaque séance s’accompagne d'une ou maximum deux lectures obligatoires rendues disponibles via moodle. Pour les séances qui indiquent deux lectures obligatoires, il s’agit de deux entraits (et non pas de l'entièreté des deux textes de référence).
Toutes ces lectures sont disponibles sur la plateforme Moodle du cours.
Les ouvrage ci-dessous sont conseillés en priorité pour approfondir le cours: 
- De Schutter, O. et Dedeurwaerdere, T. (dir.) (2022). “L'État partenaire. Transition écologique et sociale et innovation citoyenne”. Presses Universitaires de Louvain.
- Juan, M., Laville J.L., et Subirats, J. (éd.) (2020).  “Du social business à l’économie solidaire. Critique de l’innovation sociale”. coll. Sociologie économique, Toulouse, Érès.
- Klein, J.L, Boucher,  J.L., Camus,  A., Champagne, C., Noiseux, Y. (2019). “Trajectoires d'innovation: Des émergences à la reconnaissance”. Coll. Innovation Sociale, Presse de l’Université du Québec.
- Moulaert, F., MacCallum, D., Mehmood, A., et Hamdouch, A. (dir.) (2013). “The International Handbook on Social Innovation. Collective Action, Social Learning and Transdisciplinary Research”. Cheltenham, Edward Elgar.
Tous ces titres sont également disponibles via Moodle

Faculté ou entité
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