"Anthropologie prospective"

Présentation de la collection

L'anthropologie étudie ce qui touche à l'être humain depuis le développement de son espèce jusqu'aux formes les plus surprenantes de réalisations et de phénomènes propres aux communautés humaines. Ces dernières années, de nouveaux courants ont vu le jour, interrogeant toujours plus avant les transformations et les mutations des sociétés contemporaines. Avec la globalisation des échanges, chaque groupe social se trouve en effet singulièrement confronté à la gestion de la pluralité culturelle et à l'harmonisation des acquis individuels avec les droits d'autrui et les choses du monde. Aujourd'hui, la discipline explore des synergies nouvelles entre la recherche fondamentale et des pratiques professionnelles. Forte d'un corpus théorique reconnu, elle s’impose dans ce nouveau champ par sa rigueur méthodologique, son ancrage interdisciplinaire, son souci éthique et d’implication. Au-delà  des dichotomies recherche fondamentale - recherche appliquée et  théorie académique - pratique politique, il s'agit pour l'anthropologie prospective d'explorer les voies d'une science engagée dans les évolutions et les enjeux sociétaux du 21e siècle. La collection Anthropologie prospective entend mettre à disposition d’un large public des ouvrages concis -rédigés dans un style synthétique et enlevé- qui seront consacrés à des recherches contemporaines et inédites, reposant sur une connaissance et une expérience approfondies  du terrain.  

Directeurs de collection : Pierre-Joseph Laurent, Julie Hermesse, Jacinthe Mazzocchetti, Frédéric Laugrand, Olivier Servais, Emmanuelle Piccoli et Anne-Marie Vuillemenot

Coordinateurs de la collection : Pierre-Joseph Laurent et Jacinthe Mazzocchetti

Comité scientifique : Jean-Luc Brackelaire, Nathalie Burnay, Philippe Chanson, Nathalie Frogneux, Pascale Jamoulle, Séverine Lagneaux, Athanase Nsengiyumva, Jean-Pierre Olivier de Sardan, Charlotte Plaideau, Alain Reyniers, Michael Singleton, Marie-Claire Van Dyck, Sébastien Antoine, Bernard Charlier, Grégory Dallemagne, Ghaliya Djelloul, Lucia Echevarria, Tom Gosseye, Ghazaleh Haghdad Mofrad, Elisabeth Mareels, Silvia Mesturini.

Collection publiée chez Academia L'Harmattan, Louvain-la-Neuve depuis 2008.

Si vous voulez proposer un manuscrit, merci de prendre contact avec les coordinateurs via anthropologie.prospective@gmail.com

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Rappels des règles éditoriales pour nos auteurs

Déjà parus:

 

AP1

Anonyme – Passavoir – Crétinoir – Trouabal – Dément – Comestible – Macabre – Zéro – Malcousu – Savon – Gouacide – Négrobar – Satan – Peccatus – Dangeros… Tels sont quelques-uns des centaines de noms d’état civil saugrenus, dégradants et injurieux, redonnés aux esclaves africains des Antilles et de la Guyane françaises libérés en 1848. Cette blessure identitaire, largement et curieusement occultée, suinte encore sur ces terres créoles travaillées par trois siècles d’histoire coloniale traumatique. Mais comment donc de tels noms ont-ils pu être attribués ?

L’étude ethnographique que propose cet ouvrage, travaillée par de longues années de terrain, tente d’en entendre les réponses. Elle s’étaye tout à la fois sur le dépouillement de plus de 350 000 patronymes collectés dans ces départements français d’Outre-mer, des entretiens notamment avec quelques figures éminentes de l’intelligentsia créole (Césaire, Glissant, Pépin, Chamoiseau), le cumul de données historiques, culturelles, linguistiques, littéraires, ainsi que sur la mise en œuvre d’une anthropologie dite ’fictionnelle’ et pourtant contemporaine.

L’auteur, sensible au poids moral du nom, se penche d’abord sur le choc, la prégnance, la proportion, les causes et les avatars de cette problématique si délicate ; reconstitue ensuite les circonstances et conditions des processus d’attribution qui ont pu aboutir à de tels dénis ; dégage également les pratiques et parades cathartiques de résistances mentales et culturelles pour contrer l’affront du nom ; et termine en ouvrant la question de cette grave blessure également subie par les créoles de l’Île Maurice, tout en s’interrogeant sur une possible réparation du nom.

Présentation de l'auteur:

Philippe Chanson, théologien de l’Université de Genève, est également anthropologue de l’Université catholique de Louvain et membre de son Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP). Spécialisé sur les Antilles et la Guyane françaises où il a enseigné de 1987 à 1994, il a mené d’importants séjours de recherche et de collectes dans l’entier de l’arc caraïbe. Auteur de nombreux travaux sur les croyances, la culture et la question des identités créoles, il est aussi co-auteur du "Dictionnaire œcuménique de missiologie", Cerf-Labor et Fides-CLÉ, 2001 (Prix Maisondieu de l’Institut de France) et de l’ouvrage "Identités autochtones et missions chrétiennes. Brisures et émergences", Karthala, 2006.

ISBN: 978-2-87209-860-6 2018  158 pages

 

AP2

Cet ouvrage porte sur l'analyse ethnographique d'une communauté virtuelle dédiée aux logiciels libres, appelée Debian. Cette communauté s'inscrit au cœur du « mouvement libre » qui prône la libre circulation et disposition des codes sources attachés aux logiciels.

Présentation de l'auteur:

Christophe Lazaro est licencié en droit et diplômé en philosophie et en anthropologie. Il est membre du Laboratoire d’Anthropologie Prospective de l’Université Catholique de Louvain. Ses recherches portent sur l’émergence des "communautés virtuelles" et, en particulier sur les formes inédites de socialité et de solidarité se déployant sur Internet. Parallèlement, il est chercheur spécialisé en droit des nouvelles technologies. Au sein de l'Institut Universitaire Européen à Florence, il étudie la manière dont le droit appréhende la problématique de la transformation du corps en un corps 'post-humain', rendue possible par le développement de divers dispositifs prothétiques et numériques.

ISBN: 978-2-87209-861-3 2008  256 pages

 

AP3

Cet ouvrage tente de défricher un espace encore à peu près vierge : celui d’une réflexion systématique sur l’ancrage empirique des énoncés dans les sciences sociales qualitatives. Dans la mesure où toute enquête de terrain (sous forme d’insertion prolongée du chercheur) produit des données discursives et observationnelles, on doit s’interroger sur la nature du lien entre le « réel de référence » et ces données, comme sur le lien entre ces données et les énoncés interprétatifs et autres « théories » figurant dans le texte écrit final.

Comment définir une « politique du terrain » ? Que signifie comprendre ou exprimer « le point de vue des acteurs » ? Sur quelles procédures repose l’observation ? Quelles sont les conditions de la rigueur dans les approches qualitatives ? Quel est leur régime de véridicité ou de plausibilité ? Quelle place accorder à la subjectivité du chercheur ? Peut-on minimiser les pièges de la sur-interprétation ou les biais des idéologies scientifiques ?

Ce livre s’adresse aux étudiants avancés, aux doctorants et aux chercheurs. Il propose, en termes accessibles et sans jargon, une réflexion de fond originale, solidement documentée et argumentée, appuyée sur quarante ans d’expérience de l’enquête de terrain.

Présentation de l'auteur:

Jean-Pierre Olivier de Sardan est professeur (directeur d’études) à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, et directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (France). Il vit et travaille au Niger , où il est un des membres fondateurs du LASDEL, une structure de recherche en sciences sociales qui regroupe une vingtaine de chercheurs béninois et nigériens autour de l’étude empirique, par des méthodes qualitatives de type socio-anthropologique, des diverses formes de délivrance et de gestion des services et biens collectifs ou publics.

Il a publié de nombreux ouvrages, et entre autres:
- "Les sociétés songhay-zarma" (Niger, Mali), Paris, Karthala, 1984
- "Anthropologie et développement", Paris, Karthala, 1995, publié également en anglais ("Anthropology and development", London, Zed Books, 2005).
- "La construction sociale des maladies. Les entités nosologiques populaires en Afrique de l'Ouest", dirigé en collaboration avec Y. Jaffré, Paris, PUF, 1999.
- "Courtiers en développement. Les villages africains en quête de projets", dirigé en collaboration avec T. Bierschenk et J.P. Chauveau, Paris, Karthala, 2000.
- "Une médecine inhospitalière, les difficiles relations entre soignants et soignés dans cinq capitales d'Afrique de l'Ouest", dirigé en collaboration avec Y. Jaffré, Paris, Karthala, 2003.
- "Etat et corruption en Afrique. Une anthropologie comparative des relations entre fonctionnaires et usagers (Bénin, Niger, Sénégal)", dirigé en collaboration avec G. Blundo, Paris, Karthala, 2007, publié également en anglais ("Everyday corruption and the state. Citizens and public officials in Africa", London, Zed Books, 2006).

ISBN: 978-2-87209-897-2 Septembre 2018  384  pages

 

AP4

Otynchy, berger kazakh, se souvient de la première rencontre avec l’auteur après l’indépendance de son pays: « Tu es venue en premier, et après toi le capitalisme ; la troisième fois que tu es venue, tous les moutons avaient été mangés ». Entre monographie et témoignage, cet ouvrage livre au lecteur l’écho des dernières transhumances dans le sud-est du Kazakhstan.

La vie dans la yourte, hutte mobile de feutre et de bois, s’articule autour de deux axes horizontaux, aîné/cadet, masculin/féminin, et d’un axe vertical, celui de l’arbre des mondes où les deux ouvertures de l’habitation, le chanyrak au sommet du toit et la porte, sont considérées comme des voies d’accès aux « au-delàs » du monde des humains. C’est cette organisation spatiale qui fonde la société traditionnelle kazakhe et qui permet à chacun d’y trouver sa place. En donnant la mesure du monde, la yourte est un opérateur de sens. Dans les steppes et les montagnes environnantes, la vie quotidienne est rude, parfois dangereuse ; elle perpétue le respect des équilibres entre les mondes, entre les personnes, et favorise la circulation de la belle parole, celle-là même qui intervient dans les échanges avec les Dieux, les habitants des autres mondes et les djinns.

Génération-charnière puisqu’elle a connu la période soviétique, la chute du Mur et la nouvelle République, ces fils et filles des steppes et des montagnes ont dû accepter de quitter la yourte pour assurer un avenir à leurs enfants. A partir d’une ethnographie de la vie dans la yourte, l’auteur présente un monde nomade et interroge, pour finir, les transformations du modèle social kazakh coutumier désormais entré « en modernité ».

Présentation de l'auteur:

Anne-Marie Vuillemenot est professeur à l’Université catholique de Louvain, membre du Laboratoire d’Anthropologie prospective (LAAP) et membre du Centre interdisciplinaire d'études de l'Islam dans le monde contemporain (CISMOC) de l’UCL. Elle est également kinésithérapeute et ostéopathe. Ses recherches en anthropologie portent sur les sociétés postsoviétiques d’Asie centrale, en particulier sur la vie quotidienne des nomades kazakhs, les pratiques et les croyances liées au chamanisme sibérien et au soufisme perse.

ISBN: 978-2-87209-926-9 2009  286 pages

 

AP5

Au moment où la ville, dit-on, se "défait", le regard anthropologique s’avère plus nécessaire que jamais pour retrouver, sans préjugé ni modèle a priori, les genèses et les processus recréant sans cesse et partout l’espace partagé de la ville.

Michel Agier a enquêté pendant plusieurs années dans les quartiers périphériques, les établissements précaires et les campements, en Afrique noire, en Amérique latine et plus récemment en Europe. Sur la base de cet ancrage ethnographique, il propose des pistes pour répondre à la question du "faire ville" aujourd’hui.

À partir de trois entrées ou "esquisses" distinctes et convergentes – les savoirs (La ville des anthropologues), les espaces (La ville à l’œuvre) et les situations (La ville en mouvements) −, l’ouvrage défend la possibilité et l’utilité pour tous (habitants, concepteurs, observateurs et réformateurs) d’une conception anthropologique de la ville.

Présentation de l'auteur:

Michel Agier est anthropologue à l’IRD et directeur d’études à l’EHESS ("Anthropologie des déplacements et nouvelles logiques urbaines"). Il a occupé en 2004 la chaire Leclercq à l’Université de Louvain. Il a notamment publié La Sagesse de l’ethnologue (L’œil neuf, 2004), Salvador de Bahia : Rome noire, ville métisse (Autrement, 2005) et Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire (Flammarion, 2008).

ISBN: 978-2-87209-963-4 2009  158 pages

 

AP6

Qu'il y en ait trop ou pas assez, l'eau fait de plus en plus problème. Fort de la dichotomie qu'il est à peu près le seul à établir entre la Nature et les Cultures, le monde occidental et occidentalisé tend à réduire cette question à la gestion responsable et raisonnable d'une ressource naturelle menacée par de mauvaises politiques et des techniques inappropriées. Au mieux, la dimension culturelle viendrait conforter le droit universel à cette réalité univoque, au pire, certaines cultures, étant peu naturelles ou trop "surnaturelles", l'hypothéqueraient. Les histoires racontées ici à partir d’expériences africaines en matière de puits, de pluie et de projets hydrauliques, donnent à réfléchir tout autrement : le phénomène de l'eau est, d'emblée et d'office, de "nature" culturelle. Ainsi, l’Afrique et ses histoires d’eaux nous disent qu’il serait à la fois plus plausible et plus prometteur d’admettre qu’il y a réellement autant d’eaux que de cultures.

Présentation de l'auteur:

Mike Singleton est né en Angleterre en 1939. Après des études de théologie, de philosophie et d'anthropologie, il a fait du terrain dans la plupart des régions d'Afrique. À Dakar notamment, il a créé et dirigé un Institut des Sciences de l'Environnement. Désormais émérite, il a lancé un Laboratoire d'anthropologie prospective à l'Université catholique de Louvain.

ISBN: 978-2-87209-976-4 2010  400 pages

 

AP7

A l’évidence, la beauté humaine tient un rôle dans nos relations aux autres. Aborder le sujet reste délicat. Celui qui s’y aventure court le risque d’être accusé de racisme par le seul fait qu’il révèle les conséquences d’une inégalité fondamentale. Et pourtant ! Il se pourrait bien que, au fondement des sociétés humaines, il y ait la nécessité de réguler nos réactions émotionnelles (peur, colère, dégout, douleur, joie) afin que chacun, au-delà du désir, trouve sa place dans la société.

Pierre-Joseph Laurent explique que la beauté, tant dans les sociétés coutumières que dans les sociétés modernes, établit une hiérarchie entre les personnes qui doit être maîtrisée pour permettre la vie collective. Ce livre décrit les institutions qui régulent la beauté que ce soit dans le dortoir mixte des Muria, dans le mariage, la chirurgie plastique ou l’incorporation virtuelle d’un avatar dans un jeu internet, par exemple.

Au terme d’un parcours inédit, l’auteur reprend les traits de l’identité humaine sur la base d’une articulation complètement assumée entre l’anthropologie socioculturelle et la théorie de l’évolution, au vu d’une anthropologie fondamentale en accord avec les avancées disciplinaires et interdisciplinaires les plus récentes.

Présentation de l'auteur:

Pierre-Joseph Laurent est professeur d’anthropologie. Après des études en agronomie, de sociologie et d’anthropologie, il mène ses recherches au Burkina Faso et au Cap-Vert. Il dirige le Laboratoire d’anthropologie prospective à l’Université catholique de Louvain.

ISBN: 978-2-87209-979-5 2010  520 pages

 

AP8

Le phénomène imprévisible et non maîtrisable du métissage à la fois fascine et inquiète. Mais peut-on logiquement "penser" cette donne désormais incontournable, et avec l’aide de quelle instrumentation intellectuelle ?
Préfacées par Jean-Luc Bonniol, ces "Variations métisses" tentent une approche originale de cette interrogation en convoquant dix intellectuels francophones de ce dernier siècle, choisis tant en fonction de la variété des courants de pensées qui les habitent que de la diversité de leur discipline : Victor Segalen, Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Gilles Deleuze avec Félix Guattari, Georges Balandier, Paul Ricoeur, René Depestre, Serge Gruzinski, Jean-Loup Amselle et François Laplantine avec Alexis Nouss.
S’attachant aux développements de ces auteurs, l’étude met en évidence que chacun d’entre eux privilégie une métaphore, outil par excellence d’une connaissance suggestive et non figée du penser métis : celle du Divers, du bricolage, de la mosaïque, du rhizome, du désordre, de la narration, de l’ajout, du mélange, du branchement, de l’oscillation. Des figures diversifiées qui permettent à chaque fois d’appréhender d’autres modalités et logiques à l’œuvre dans les différentes manières de percevoir et d’interpréter ce processus irrésistible de métissage nous obligeant aujourd’hui, face aux mutations contemporaines, à repenser nos anciennes perspectives, valeurs et catégories anthropologiques. Et sans pour autant prétendre cerner et définir cette notion si mouvante et complexe qui, toujours, se dérobe.

Présentation de l'auteur:

Philippe Chanson est anthropologue, membre du Laboratoire d’Anthropologie Prospective de l’Université catholique de Louvain. Il est également théologien. Son intérêt pour le métissage est fécondé par ses terrains de recherches caribéens où il a enseigné et vécu. Parmi ses travaux, il a déjà publié, en 2008, dans la même collection, "La blessure du nom. Une anthropologie d’une séquelle de l’esclavage aux Antilles-Guyane". Son principal ouvrage, "Dieu en tracées créoles", traitant notamment du métissage religieux sur ces espaces insulaires, est en préparation d’édition.

ISBN: 978-2-87209-986-3 2011 216 pages

 

AP9

Les Rondes paysannes apparaissent en 1976 dans la région de Cajamarca, au Pérou. Elles sont une initiative locale pour assurer la vigilance nocturne dans des communautés andines de plus en plus touchées par les vols de bétail. Au fur et à mesure des années, elles se développent, devenant à la fois un système de vigilance, une institution collective d’administration de la justice et un mode de gestion des décisions collectives.

L’ouvrage souligne l’originalité de ces Rondes paysannes en tant que mode de gouvernance local autonome, en les replaçant dans leur contexte d’émergence. Alors que la réforme agraire met un terme au système des haciendas, dans les zones rurales, faiblement prises en compte par l’État, les paysans sont en effet contraints d’inventer un mode de régulation original de l’ « entre-soi » qui rétablisse la sécurité.

À partir de ses descriptions ethnographiques, l’auteure analyse en détail les différentes facettes de ces Rondes. Elle montre l’importance identitaire et symbolique de la vigilance en tant qu’affirmation du pouvoir paysan sur le territoire. Elle analyse également la manière dont la justice est rendue en assemblée. Plus largement, ce texte pose la question de la gestion politique au sein des communautés rurales et de la reconnaissance de la pluralité juridique et politique au sein de l’État.

Ce livre touche ainsi à des questions clés pour les sociétés contemporaines : la gouvernance locale, les mouvements sociaux, l’identité indigène, la décentralisation et la reconnaissance juridique des pratiques alternatives de justice.

Présentation de l'auteur:

Emmanuelle Piccoli est chargée de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (Belgique), chercheuse au Laboratoire d’anthropologie prospective et membre du Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’Amérique latine de l’Université catholique de Louvain. Elle a réalisé sa thèse de doctorat sur la gestion du vivre ensemble local dans les communautés paysannes de la région de Cajamarca, au Pérou, où elle a réalisé de nombreux séjours de recherche.

ISBN: 978-2-8061-0018-4 2011  170 pages

 

AP10

Cette enquête de terrain porte sur le vécu d’adolescents en exil, adolescents migrants ou issus de l’immigration, qui vivent dans des quartiers marqués par la précarisation, du nord-ouest de Bruxelles.

L’ouvrage a trois parties : leurs lieux d’exil ici et là-bas, « l’ethnicisation » des regroupements de jeunes et des écoles et, enfin, les violences de l’Etat qu’ils relatent.

L’originalité cette ethnographie est d’articuler processus macro-sociaux et bricolages du quotidien ; de retisser des liens entre les espaces de vie des adolescents : quartiers, écoles, rue, ce qui nous renseigne sur leur situation actuelle, mais aussi sur le fonctionnement de notre société. En effet, il n’est pas simple de vivre dans un pays divisé en plusieurs communautés. Les histoires, migratoire et coloniale, pèsent également. Les configurations spatiales – zones de relégation, logements sociaux – ainsi que la question de la reconnaissance de droits citoyens jouent sur les possibilités d’un vivre ensemble.

Présentation des auteurs:

Pascale Jamoulle est docteur en anthropologie, licenciée en lettres et assistante sociale. Elle travaille au Centre d’Anthropologie prospective (LAAP) de l’UCL, au Service de Santé Mentale Le Méridien (Bruxelles) et au Centre de ressources pour la prévention des conduites à risques de la Seine-Saint-Denis.

Jacinthe Mazzocchetti est docteur en anthropologie, licenciée en communication, membre du Centre d’Anthropologie prospective (LAAP) et professeur à l’UCL.

ISBN: 978-2-8061-0029-0 2011  358 pages

 

AP11

Aujourd'hui, des millions de personnes passent une partie de leur vie dans les mondes virtuels. "Second Life" est l’un des plus importants de ces univers numériques. Littéralement, ses habitants y vivent, créent des communautés, achètent des biens et construisent des maisons, vont à des concerts, rencontrent des amis dans des bars, assistent à des mariages ou à des cérémonies religieuses, développent des services virtuels, nouent des liens d’amitié, tombent amoureux – les possibilités sont infinies, mais toutes se déploient par l’intermédiaire d’un écran d'ordinateur. "Un anthropologue dans 'Second Life'. Une expérience de l'humanité virtuelle" est le premier livre d'anthropologie qui examine en profondeur cet univers en pleine expansion.

Tom Boellstorff a réalisé plus de deux ans d’enquête de terrain dans "Second Life". Il a vécu parmi ses résidents exactement de la même façon que le font communément les anthropologues pour connaître des cultures et des groupes sociaux dans le monde que nous qualifions de « réel ». Il a mené ses recherches par la médiation de son avatar « Tom Bukowski » et a appliqué les méthodes rigoureuses de l'anthropologie pour étudier de nombreux aspects de cette nouvelle dimension de la vie humaine.

Présentation de l'auteur:

Tom Boellstorff est anthropologue et enseigne à l’Université de Californie à Irvine. Après des travaux ethnographiques en Indonésie sur les mouvements gays, il s’est spécialisé dans l’anthropologie des mondes virtuels. Il a été éditeur en chef de la revue "The American Anthropologist" jusqu'en juin 2012.

Ce livre a été traduit de l’anglais sous la direction scientifique du professeur Olivier Servais et Gregory Dhen, tous deux membres du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université catholique de Louvain.

ISBN: 978-2-8061-0066-5 Mai 2013  470 pages

 

AP12

Le mouvement religieux créé par le couple Olangi-Wosho sur les deux rives du fleuve Congo (Kinshasa et Brazzaville) en 1991 compte plus de 180 sièges sur quatre continents. Une enquête de terrain au plus proche des réalités vécues à Bruxelles et à Kinshasa permet de rendre compte des raisons du succès des conversions au "Dieu de maman Olangi", selon l'expression populaire. Il accompagne de profondes transformations de la société congolaise jusque dans ses composantes transnationales.

Présentation de l'auteur:

Bénédicte Meieres est anthropologue, associée au Laboratoire d'anthropologie prospective de l'Université catholique de Louvain. Elle est doctorante en sciences politiques et sociales à l'Université de Liège et chercheuse attachée au centre Pôle Sud dans le cadre de la recherche concertée (ARC). Transnationalisme, dynamiques des identité  et diversifications culturelles dans les villes post-migratoires (TRICUD).

ISBN: 978-2-8061-0079-5 Septembre 2013  264 pages

 

AP13

Les images sont au coeur de tous les enjeux contemporains. Elles concernent à la fois la question de la connaissance, de l'éthique, de l'esthétique et du politique. Ce que l'on appelle la mondialisation est la production et la diffusion des mêmes images exerçant une fonction de séduction et de manipulation. Mais à ces dernières, la photographie, les arts plastiques, le cinéma, la vidéo peuvent résister en créant d'autres images.

Présentation de l'auteur:

Professeur émérite à l’Université Lyon 2 où il a fondé le département d’anthropologie, François Laplantine est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages traduits en plusieurs langues. Derniers titres : Tokyo, ville flottante (Stock, 2010) ; Une autre Chine (De l’incidence, 2012) ; Quand le moi devient autre (CNRS Éditions, 2012).

ISBN: 978-2-8061-0126-6 Novembre 2013  202 pages

 

AP14

Face au constat de l'usage du registre de la dignité dans les mouvements sociaux contemporains à travers le monde, cet ouvrage cherche à saisir la signification de ces revendications, sans pour autant considérer la dignité comme un attribut naturel de l'homme. Pour cela, l'auteur analyse les revendications et les pratiques développées par le Mouvement social des travailleurs ruraux Sans Terre du Brésil dans le cadre de sa « lutte pour la Justice sociale et la Dignité ».

Présentation de l'auteur:

Alexis Martig est docteur en Anthropologie de l’Université Lyon2 et actuellement post-doctorant au CELAT, à l’Université Laval au Canada financé par le Tubman Institut/ York University, la Région Rhône-Alpes (dispositif Explora’Pro) et le CELAT. Il conduit des recherches sur la lutte contre le « travail esclave » rural au Brésil, et plus largement sur l’« esclavage moderne », les mouvements sociaux et les droits humains.

ISBN: 978-2-8061-0167-9 Juin 2014  290 pages

 

AP15

L'ouvrage est traversé par une question centrale : comment se déploie l'idée de réparation eu égard aux torts passés de l'esclavage au sein du mouvement noir aujourd'hui ? Qu'en est-il de l'idée de réparation au Brésil et dans un tel mouvement ? Comment la profondeur de l'histoire informe-t-elle les actions dites favorables aux Afro-Brésiliens ? Un panorama complexe, approfondi et multifacettes du mouvement noir brésilien, de son originalité, ses ramifications, ses réalisations et ses espoirs.

Présentation de l'auteur:

Francine Saillant est professeur titulaire d’anthropologie à l’université Laval. Elle est l’auteure et l’éditrice de plusieurs ouvrages dont Droits et cultures en mouvement (avec K. Truchon, Liber, 2012), Le manifeste de Lausanne (Liber, 2011, avec M. Kilani et F. Bideau) ; Identités et handicaps (Karthala, 2006).

ISBN: 978-2-8061-0168-6 Novembre 2014  390 pages

 

AP16

L'ouvrage analyse les ambiguïtés affectives, les processus de "passages" et les troubles entre proches ainsi que les contours d'un univers religieux désigné par le terme de caseiro. Il invite à repenser la transmission, les relations intergénérationnelles, la médiumnité et la régulation symbolique des conflits. Valorisant des modes de connaissance et des pratiques thérapeutico-religieuses non officialisés, le texte et les photographies apportent un autre regard sur cette société.

Présentation de l'auteur:

Marina Rougeon est docteur en anthropologie de l’Université Lumière Lyon 2, membre de l’UMR EVS-CREA et actuellement post-doctorante au Centre interuniversitaire de recherche sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT), à l’Université Laval, à Québec, au Canada. Elle mène ses recherches au Brésil et en Europe méridionale, à la croisée de l’anthropologie visuelle, de la ville et des pratiques religieuses afro-américaines.

ISBN: 978-2-8061-0212-6 Mai 2015  224 pages

 

AP17

Qu’advient-il aujourd’hui des paysans roumains et de leurs minuscules exploitations (gospodarii) ? Conformément aux orientations économiques et politiques promues durant la période dite de « transition », c’est-à-dire post-communiste, ils sont poussés à vendre leurs terres et à abandonner leur mode de vie en semi-autarcie. Cependant, la gospodarie constitue un point névralgique qui (sur)vit au quotidien. Elle est une façon d’être au monde, mais c’est aussi un ordre du monde, une organisation sociale et économique de base régie jusque dans son agencement spatial le plus matériel. Si ses formes et ses représentations sont héritées du passé, elle est aussi un laboratoire du présent et de l’avenir en permanente transformation. Sa réactivité rend cette maisonnée paysanne durable en même temps que ses représentations sont instrumentalisées dans la construction identitaire locale d’un village du Banat confronté à l’installation d’investisseurs agricoles étrangers.

Présentation de l'auteur:

Séverine Lagneaux est docteur en anthropologie et chargée de recherche au FNRS et à l’UCL. Elle mène actuellement des études sur les relations hommes-animaux dans des milieux techniques diversifiés, principalement des élevages en Roumanie, France et Belgique.

ISBN: 978-2-8061-0253-9 Janvier 2016  316 pages

 

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