Impression xylographique

L’impression xylographique apparaît en Chine dès le 7ème siècle, elle est ensuite introduite en Corée puis au Japon vers le 9ème siècle. Il s’agit d’un procédé de reproduction multiple d’une image sur un support plan (papier ou tissu) en utilisant la technique de la gravure sur bois comme empreinte. Cette empreinte est ensuite reproduite par impression.

Les plus anciens textes imprimés reprenaient des formules des sûtras et étaient déposés dans les stûpas des temples bouddhistes. Le plus ancien serait tiré du Sûtra des Dharani imprimé vers 704. On imprimait également des billets de pénitence, des calendriers et des images. Le développement de l’impression xylographique est fortement lié au développement du culte bouddhiste au Japon ainsi qu’à son étude. Le bouddhisme japonais est soutenu par les empereurs successifs durant la période de Hakuro (645-710) et de Nara (710-794). La copie des textes était encouragée et même s’ils étaient copiés à la main, des copies imprimées se réalisaient en parallèle.

Le tirage imprimé continue de se développer durant la période de Héian (794-1182). Des sûtras peuvent être imprimés jusqu’à 1000 exemplaires. Sont également imprimés divers manuels commentés destinés aux futurs moines. C’est durant la période d’Edo (1600-1868) que l’impression xylographique connait son plein épanouissement. En 1640, on recense environ 100 éditeurs à Kyoto. En 1700 ce chiffre a doublé. Les éditeurs produisent en général un petit nombre de copies une première fois et réimpriment par la suite. Ils peuvent réutiliser les mêmes blocs sur une très longue période. Certains ont été utilisés pendant plus de 100 ans. L’éditeur peut également réaliser un profit en revendant ses blocs. Du fait de la finesse de la feuille et de sa transparence, celle-ci est pliée en 2 et seule la face extérieure est imprimée. Faute de documentation, il n’y a pas de chiffres certains sur la production globale de l’époque. À titre d’exemple et pour donner une idée de la production, il a été réalisé en 1658 près de 3000 exemplaires du best-seller de l’époque, le Kiyomizu monogatari. Dans un des premiers catalogues d’éditeur datant de 1671, on retrouve 3.874 titres différents présentés. C’est à Edo (ancien nom de Tokyo) que se développe la technique la plus élaborée de xylographie et qu’apparaît la xylographie polychrome.