La Chaire Travail-Université est créée à l’initiative du Mouvement Ouvrier Chrétien dans le but d’apporter une contribution à la recherche sur les questions sociales, le travail et l’emploi. À partir de 2017, elle poursuit les activités de la Chaire Max Bastin (voir historique ci-dessous) et du centre de recherche de la Fondation Travail-Université. Elle poursuit notamment les collaborations avec la CSC, les organisations du MOC et l’université.
Historique de la Chaire :
En 2002, la Fondation Travail-Université asbl a créé la Chaire Max Bastin dans le but d'apporter une contribution significative à l'étude des questions sociales, du travail et de la sécurité sociale. La Chaire a été localisée initialement à l'Institut des sciences du travail (IST) parce qu'il constituait un lieu de rencontre de différentes disciplines dont l'apport était attendu pour poursuivre cet objectif. En 2010, en lien avec la réforme des structures de l’UCLouvain, la Chaire a rejoint le Centre Interdisciplinaire de Recherche Travail Etat et Société (CIRTES). Elle profitait ainsi de la présence d’une équipe de recherche venant du CERISIS, de la FOPES et de L’Institut des Sciences du travail pour poursuivre et développer ses activités. Ces dernières avaient trait à la mise en réseau de recherches entre différents partenaires (IST, Fondation Travail-Université, autres universités), à des interventions dans les milieux scientifiques, sociaux et politiques, à des publications.
L'inauguration de la Chaire Max Bastin a eu lieu le 17 mai 2002. Elle a été reconduite en 2011 comme cela fût annoncé lors de la séance anniversaire le 15 septembre 2011. En 2017, elle devient la Chaire Travail-Université.
Les personnes :
Titulaire : Patricia Vendramin
Chercheur.e.s associé.e.s
Laura Faure
Gérard Valenduc
Laurent Wartel
Comité scientifique :
Membres UCLouvain : les professeur.e.s Patricia Vendramin, Donatienne Desmette, Bernard Fusulier, Marc Zune
Membres MOC : Laurence Blésin, directrice de la FEC ; Pierre Georis, secrétaire général du MOC ; Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne ; Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC
Thèses défendues
Le rapport au travail marchandisé et organisé numériquement pas des plateformes. Une approche fonctionnelle du phénomène d’ubérisation du secteur du transport rémunéré de personnes à Bruxelles
Doctorant : Laurent Wartel
Depuis quelques années a émergé un phénomène qualifié d’« économie des plateformes », c’est-à-dire l’usage d’outils numériques, les plateformes, qui permettent de mettre en relation une offre et une demande en court-circuitant les professionnels, les producteurs, les prestataires, les réseaux et les modèles classiques d’une activité (p.e. Airbnb, Blablacar, Tinder, Deliveroo, etc.). Certaines de ces plateformes mettent en relation une offre et une demande de travail et c’est parmi celles-ci que l’on peut situer le phénomène dit « d’ubérisation », c’est-à-dire la marchandisation et l’organisation numérique de ce travail par les plateformes et hors du cadre salarié.
La recherche doctorale vise à mieux comprendre le rapport au travail « ubérisé ». L’étude de cas s’intéresse aux plateformes qui agissent dans le transport rémunéré de personnes à Bruxelles, c’est-à-dire les plateformes « LVC » qui échangent des tâches de type « chauffeur de taxi » (Uber et Heetch). Cet objectif de connaissance est concrètement poursuivi au travers de quatre grandes dimensions du rapport au travail : les trajectoires et les perspectives professionnelles, le sens que les chauffeurs donnent à leur travail (sa valeur, les attentes et les finalités), le rapport à un contenu (l’activité, ce qu’ils font concrètement) ainsi qu’une dimension plus structurelle (les rapports sociaux de production, une organisation numérique du travail, un contexte politico-juridique, etc.
Une perspective originale de cette recherche doctorale est la manière d’aborder la dimension structurelle. En effet, si l’ubérisation soulève différents enjeux, l’un des plus clivants est sans aucun doute le fait qu’elle remet en question le compromis salarial, notamment en créant un écart entre le statut « d’indépendant » des travailleurs et leur situation concrète de subordination. Or, la littérature en sciences sociales privilégie souvent cet aspect de l’ubérisation pour analyser les rapports sociaux de production. La perspective de cette recherche est différente, puisqu’elle étudie les effets de ces rapports sociaux selon une approche fonctionnelle, c’est-à-dire en considérant d’abord la fonction de chacun dans la production (« apporteur en travail », « apporteur en capital », « apporteur en clients »). Enfin, la question de la subordination est également traitée d’un point de vue plus fonctionnel que juridique, c’est-à-dire que l’organisation numérique du travail est d’abord considérée dans son objectif de conquérir et conserver des parts de marché. De telle sorte, il est alors possible d’étudier les effets de cette organisation et du contrôle étroit des chauffeurs sur leur rapport au travail.
Membres du jury
Pr. Patricia Vendramin (Université Catholique de Louvain), Promotrice et Secrétaire du jury.
Pr. Laurent Taskin (Université Catholique de Louvain), Membre du comité d’accompagnement et Président du jury.
Pr. Monique Ramioul (Katholieke Universitei Leuven), Membre du comité d’accompagnement et Membre du jury.
Pr. Sophie Bernard (Université Paris-Dauphine-PSL (France)), Membre du jury.
Pr. Mircea Vultur (Institut national de la recherche scientifique (Canada)), Membre du jury.
Publications
Gérard Valenduc & Patricia Vendramin (2020). Baromètre 2019 de la qualité du travail et de l’emploi. Chaire Travail-Université (UCLouvain-CIRTES) et CSC.
Gérard Valenduc, Patricia Vendramin (2020), Baromètre 2019 de la qualité du travail et de l’emploi. Rapport Statistique. Working paper #7. Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Vendramin Patricia, «Rapport au travail des jeunes et revenu inconditionnel : éthique du travail et attentes expressives», dans D. Mercure (dir.), Les transformations contemporaines du rapport au travail, Québec et Paris, Presses de l’Université Laval et Éd. Hermann, premier trimestre, 2020, p.109-124
Faure Laura (2019), La santé des travailleurs sans-emploi. Enquête réalisée auprès des TSE. Working paper #6 réalisé pour la CSC par la FTU et la Chaire Travail-Université.
Valenduc, Gérard ; Vendramin, Patricia. L'évaluation des impacts de la digitalisation sur le travail et l'emploi, changements et continuités. In: Vandenberghe, Vincent, L'emploi et ses nouveaux défis, Université Ouverte : Charleroi 2019, p. 147-164
Gérard Valenduc et Patricia Vendramin (2019). La fin du travail n’est pas pour demain. Notes de prospective #6. Bruxelles : ETUI
Gérard Valenduc et Patricia Vendramin (2019). The mirage of the end of work. Foresight briefs #6. Brussels: ETUI
Vendramin Patricia (2018). Jongeren en werk in België. Enquête bij 18- tot 30-jarigen. Rapport voor de Jong-ACV.
Patricia Vendramin (2018). Jeunes et travail en Belgique. Enquête auprès des jeunes de 18 à 30 ans. Rapport de la Chaire Tavail-Université (UCLouvain-CIRTES) pour les Jeunes CSC.
Laurent Wartel (2018). Les nouvelles formes d’emploi et de travail en Belgique. Working paper #4, Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Laura Faure (2018). La santé des travailleurs sans emploi. Working paper #5, Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Laurent Wartel (2018). Les enjeux politiques et juridiques du travail dans l'économie de plateformes. Note d'éducation permanente, n°13, FTU.
Gérard Valenduc (2018). New forms of work and employment in the digital economy, in Serrano-Pascual A., Jepsen M. (eds), The deconstruction of employment as a political question, Palgrave McMillan, p. 63-80. DOI: https://doi.org/10.1007/978-3-319-93617-8_3
Laurent Wartel (2018). Les enjeux politiques et juridiques du travail dans l’économie des plateformes. Etat des lieux et perspectives syndicales. Working paper #3, Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Patricia Vendramin et Gérard Valenduc. Gigabits et micro-jobs. L’expansion des petits boulots dans l’économie digitale, in Somers M. (ed.), Vorm geven aan digitale tijden, Denktank Minerva, Brussel, 2018, p. 78-95.
Gérard Valenduc. Révolutions technologiques et transitions dans la société, Note de prospective #4 (mai 2018), ETUI, Bruxelles.
Gérard Valenduc. Technological revolutions and societal transitions, Foresight Briefs #4 (mai 2018), ETUI, Brussels.
Gérard Valenduc. Les relations controversées entre les technologies numériques et l’emploi. Reflets et perspectives de la vie économique, tome LVI (3) 2017, p.33-46.
Patricia Vendramin. Réduction et/ou redistribution collective du temps de travail. Politique, 2017, p. 58-67.
Gérard Valenduc et Patricia Vendramin (2017). La redistribution collective du temps de travail. Working paper #2, Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Gérard Valenduc (2017). Les travailleurs indépendants économiquement dépendants. Working paper #1, Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Gérard Valenduc (2017). Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail. Chaire Travail-Université (UCLouvain) et CSC.
Les publications de la Chaire Max Bastin jusque 2016 sont accessibles ici
Les publications de la Chaire Travail-Université jusque 2016 sont accessibles ici
Inauguration de la Chaire Travail-Université (23/11/2017) :
- scientific workshop "Work in the digital economy:regulation and conflicts" (EN)
- conférence inaugurale "Travailler dans un monde d'algorithmes" (FR)