50 ans de kots à projets à l’UCLouvain

Il y a 50 ans, les 9 premiers kots à projet étaient créés à Louvain-la-Neuve. C’était l’année 1972-1973 et l’UCL, devenue il y a quelques années l'UCLouvain, venait de s’installer en Brabant wallon età Bruxelles. Aujourd’hui, on dénombre 96 kots à projets et plus de 1000 étudiant·es 'kapistes'. Une belle réussite pour cette spécificité typique de l’UCLouvain, que l’on doit à l’implication sans faille des étudiant·es !

Mais au fait, c’est quoi un kot à projet ? Un kot à projet ('KAP') est une association composée de 8 à 12 étudiant·es, qui en plus de vivre ensemble au sein d’un logement communautaire (un kot), mènent un projet qui leur tient à cœur. Chaque KAP est spécialisé dans un domaine précis relatif par exemple à la culture, à l’aide humanitaire ou sociale, au sport, ou encore à la protection de l’environnement. Outre l’organisation d’activités, les kots à projet peuvent fournir des services ou sensibiliser les autres étudiant·es à une cause. Dans tous les cas, ils permettent le rassemblement et la discussion et ne peuvent être affiliés à aucun parti politique.

Secret d’histoire

En créant les kots à projet, l’objectif était de transposer le système des maisons communautaires de Leuven au nouveau campus de Louvain-la-Neuve, puis de Bruxelles Woluwe. Pour l’anecdote, les kots à projets sont devenus les premiers logements mixtes de Belgique grâce à une « faille » ! L’Université interdisait à l’époque la mixité dans les kots, mais permettait aux étudiant·es des kots à projets de choisir leurs cokoteurs et cokoteuses. Dès 1974, 85% des kots à projets étaient mixtes.

50 ans d’étudiant·es et de projets qui évoluent ensemble

Vous connaissez probablement certains kots à projet « historiques », notamment grâce aux grands événements qu’ils organisent, comme le CSE Animations et les 24H vélo ou le Welkot (ex Koté Rythmes) et le Welcome Spring Festival. Mais saviez-vous que les thématiques des kots à projet n’ont cessé d’évoluer de pair avec les préoccupations sociétales ? Chaque année, les étudiant·es peuvent proposer de nouveaux projets en défendant un dossier auprès de l’Université (et chaque année, d’anciens kots sont susceptibles de mettre la clé sous la porte s’ils ne remplissent pas les conditions de reconduction, pour parfois mieux revenir plus tard).

Parmi les kots à projets lancés ces dernières années, on retrouve :

  • L’Electrokot, centré sur la réparation, le recyclage et la réutilisation d’appareils électroniques pour contrer la surproduction de déchets du même type
  • Le Kot-e-Zoo, qui a pour objectif de sensibiliser au bien-être animal
  • Le Kotextile, qui sensibilise aux déchets générés par l’industrie textile et la fast fashion, et promeut la seconde main
  • Le Zymokot, porté sur la fermentation des aliments et ses bienfaits pour la santé
  • Le Kapvalier, qui promeut les échecs comme créateur de lien social
  • Le Migrakot autour de la migration et de l’ouverture à l’autre
  • L’Angela, kot à projet féministe inclusif qui vise à sensibiliser aux égalités de genres

Les kots à projets se fédèrent également de plus en plus autour de projets communs. C’est le cas de la plateforme des KAP en transition, qui réunit une douzaine de kots à projets actifs dans le domaine de la transition écologique et sociale. On lui doit notamment l’organisation du festival de sensibilisation Cap Transition.

Avec les années, certains kots à projets élargissent ou recentrent leur projet pour mieux coller à leur époque. Parfois, cette évolution passe aussi par un rebranding, un changement de nom. Par exemple, le kot Oxfam est récemment devenu le Fairkot, le Kapharnaüm a été rebaptisé Kot-é-sens, et le Kot Mirage s’est métamorphosé en Artakap !

Une expérience de vie étudiante riche et épanouissante

Faire partie d’un kot à projet est une expérience extrêmement enrichissante dans la vie et le parcours d’un·e étudiant·e de l’UCLouvain. Voici pourquoi, témoignages à l’appui !

1. Pour les rencontres et la vie en communauté, synonymes d’épanouissement social et d’amitiés fortes

« La vie en kap, c’est une nouvelle petite famille avec qui on fait plein d'activités, une vie commune beaucoup plus riche que dans un kot traditionnel : on mange ensemble tous les soirs, on passe des heures à se raconter nos vies, ... Personnellement, ça a permis à la petite bac2 que j'étais de m'ouvrir aux autres beaucoup plus facilement et d'enfin découvrir Louvain-la-Neuve après une bac1 en plein covid, » explique Adèle, membre de l’Improkot.

Laurence, ancienne du Kap Course, renchérit : « Mes plus belles rencontres à l’université, je les dois aux kots à projets. Grâce à cette expérience, j’ai le sentiment de satisfaction d’avoir vécu ma vie d’étudiante à fond, une vie étudiante riche et remplie de rencontres. Plusieurs années après mes études, je fais toujours partie d’une communauté forte. »

2. Pour apprendre à gérer un projet de A à Z et développer des compétences en matière d’organisation et d’esprit d’équipe, à valoriser dans sa vie professionnelle

François a passé deux années au Kap Seniors et un an au sein de l’Organe, le collectif qui épaule les kots à projets : « Ces 3 années m’ont apporté beaucoup. Tout d’abord, en termes de travail en équipe : faire évoluer un projet avec 12 personnes aux profils très différents tout en gardant tout le monde motivé est un sacré exercice. Le leadership, la communication et la gestion des conflits ont été des compétences que j’ai pu mobiliser. J’ai aussi pu développer des compétences en matière d’adaptabilité car il n’est pas rare de devoir trouver des solutions de dernière minute. Enfin, j’ai fait de nombreuses rencontres amicales et professionnelles. Dans le monde des kots à projet, on est en permanence amené à discuter/construire/collaborer/négocier avec une pluralité d’acteurs. »

3. Pour pouvoir explorer une passion : la musique, la BD, la cuisine, la danse, le journalisme, les langues, le sport, les maths, la technologie, la défense de l’environnement, les plantes, le théâtre, …

L’expérience d’Adèle lui a permis de faire prendre un nouveau tournant à sa passion, l'impro. « Avant je me contentais de suivre des coachings, maintenant je suis devenue coach. Je suis aussi entrée dans l'équipe universitaire et ai découvert énormément d'autres formes d'improvisation que les matchs traditionnels. Je me suis fait tout plein de contact dans le milieu de l'impro et des équipes que je ne connaissais pas m'ont proposé d'aller jouer avec elles. Bref, ça a été un vrai tremplin. »

4. Pour intégrer le monde associatif

Si faire partie d’un kot à projet, c’est déjà œuvrer dans l’associatif puisque l’on porte un projet à plusieurs, bon nombre de kots à projet collaborent en plus de ça avec des ONG, des associations, des écoles, des structures d’accueil ou encore des hôpitaux. Ils viennent ainsi renforcer le terreau associatif, en intégrant leur projet dans un projet plus large à finalité sociale/culturelle. Une belle opportunité d’avoir un pied dans le monde associatif dès ses études !

5. Pour accéder à un loyer modéré

Accessibles dès la deuxième année d’études, les kots à projet de l’UCLouvain constituent un bon plan pour les étudiant·es (et les parents) qui ont un budget limité.

« Cela m’a permis de prendre mon indépendance en quittant la maison à moindre coût, et d’apprendre la vie en communauté en dehors du cocon familial, la tolérance et le respect des autres, mais aussi de soi », confirme Laurence.

 

Merci aux kapistes

Le 15 mars dernier, les kots à projet célébraient leurs 50 ans lors d’une cérémonie organisée par l’Organe, le collectif qui chapeaute les kots à projet. L’Étincelle, KAP journalistique, y était et nous raconte !

La cérémonie a débuté par une projection de témoignages d’ancien·nes kapistes et s’est poursuivie par une exposition retraçant l’histoire des kots à projet, réalisée avec l’aide du Service des Archives de l’UCLouvain. Le tout dans une ambiance joyeuse et bienveillante.

« Merci à toutes et tous pour votre investissement », s’est exclamé fièrement Phillipe Hiligsmann, Vice-Recteur aux affaires étudiantes de l’UCLouvain. Cet événement anniversaire a effectivement été une belle manière de rendre hommage aux ancien·nes kapistes comme aux plus jeunes. Se sont succédé des interviews de Philippe Moniotte, directeur management à BELGICA et anciennement à l’Organe, Geneviève Damas, dramaturge et romancière qui est passée au Kot Ardoise, ou encore Doria D, jeune autrice-compositrice-interprète à succès qui était encore très récemment au Kapodastre. Cette projection et l’exposition d’archives montrent qu’il existe une vraie reconnaissance envers les kots à projet qui animent et humanisent, encore aujourd’hui, les campus de l’UCLouvain. Pourvu que cela s’éternise.

L'Étincelle a réalisé un reportage JT sur cette soirée, à visionner ici : 

96 KAPS UCLouvain 78 à Louvain-la-neuve  18 à Bruxelles Woluwe

Plus d’infos : www.kapuclouvain.be

Photos article : ©Aurore Delsoir et ©Jacky Delorme

Retour vers le passé, en images et en affiches 

Publié le 22 mars 2023