Soutenance publique de thèse doctorale : Ellen De Doncker
Madame Ellen De Doncker, présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de doctorat en théologie et la soutiendra publiquement le mercredi 2 avril à 15h dans l’auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.
Le jury est composé de MM. les professeurs
- M. Richelle, président
- H. Ausloos, promoteur
- J.-M. Auwers,
- E. Bons, correcteur extérieur (Université de Strasbourg)
- M. Meiser, correcteur extérieur (Universität des Saarlandes)
A Human God? A Comparative Analysis of Anthropomorphisms in the Hebrew and Greek Pentateuch
Cette étude porte sur les anthropomorphismes (c.-à-d., descriptions de Dieu sous des traits humains) dans le Pentateuque et leur traduction dans différentes traditions textuelles. Elle compare les sources hébraïques (Texte Massorétique, Manuscrits de la mer Morte, Pentateuque Samaritain) avec la Septante (LXX), la première traduction grecque de la Bible hébraïque. La question centrale est de savoir si les traducteurs de la LXX ont volontairement atténué les anthropomorphismes, révélant une tendance anti-anthropomorphique, ou si les différences s’expliquent par des choix de traduction ou des variantes textuelles.
L’étude est structurée en plusieurs phases clés. Tout d’abord, elle définit l'anthropomorphisme et établit un inventaire des descriptions anthropomorphiques dans le Pentateuque. Ensuite, elle analyse la manière dont ces anthropomorphismes sont traduits dans les textes hébraïques et grecs. En cas de divergences, elle cherche à déterminer si celles-ci résultent de choix de traduction, de changements idéologiques ou si les différences sont dues à un texte différent qui était à la base de la LXX. Ainsi, cette analyse s’inscrit dans le cadre plus large de la critique textuelle et de l’étude des techniques de traduction. Cette recherche examine si les différences dans la représentation de Dieu dans la LXX reflètent des évolutions théologiques délibérées, des adaptations linguistiques ou d’autres facteurs contextuels.
L’analyse comparative ne révèle pas de tendance systématique à l’évitement des anthropomorphismes dans la LXX. Certaines expressions semblent adoucies, mais reflètent surtout une recherche d’expressions idiomatiques grecques plutôt qu’un rejet de l’humanisation de Dieu. Ainsi, cette recherche nuance l’idée que la LXX représente une tradition théologique distincte. Si certains choix traduisent des préoccupations théologiques, nombre de différences sont mieux expliquées par des facteurs linguistiques et culturels. Dieu reste anthropomorphe dans la traduction grecque : loin d’effacer l’humanité de Dieu, la LXX-Pentateuque en propose une image diversifiée, où il apparaît avant tout comme un guide et un interlocuteur humain pour les humains.