[Evénement] Mieux comprendre l’expérience scolaire d’adolescents immigrants en classe d’accueil : examen des trajectoires et des facteurs associés sur trois ans

Isabelle Archambault, Université de Montréal

On observe depuis les cinquante dernières années une intensification des mouvements migratoires mondiaux (OIM, 2022), que ce soit en raison de guerres, de catastrophes naturelles, pour des raisons politiques, économiques, parce que les familles désirent rejoindre des proches à l’étranger ou assurer une meilleure éducation à leurs enfants. Au Canada comme ailleurs dans le monde, les élèves immigrant·e·s représentent ainsi une proportion croissante dans de nombreuses institutions d’enseignement (MEQ, 2024). Dans la province de Québec, les adolescent·e·s allophones ou ne présentant pas une connaissance suffisante du français au moment d’entrer à l’école sont intégré·e·s en classes d'accueil, soit en classes de francisation. La recherche montre qu’un grand nombre de ces adolescent·e·s sont résilient·e·s et s’adaptent bien à l’école. Toutefois, leur adaptation scolaire et psychosociale (bien-être, réussite éducative, engagement et persévérance scolaire) se caractérise par une grande hétérogénéité, notamment en raison de la diversité de leurs profils (p. ex. statut migratoire, régions d’origines) et de leurs expériences. L’adaptation de ces jeunes est aussi teintée par plusieurs facteurs individuels (p. ex. histoire migratoire, parcours scolaire), socioculturels (p. ex. famille, école, pairs) et systémiques (p. ex. discrimination, climat scolaire) de mieux en mieux connus. Toutefois, comment ces différents facteurs agissent selon les profils et les trajectoires d’adaptation de ces jeunes reste peu explorés. Cette conférence vise donc à présenter une étude en cours se penchant sur les trajectoires d’adaptation d’adolescent·e·s immigrant·e·s dans les trois années suivant leur entrée en classe d’accueil. Elle repose sur un devis mixte dans le cadre duquel des données ont été recueillies par questionnaires et par entrevues auprès de 119 adolescent.e.s (43% réfugié.e.s, 28% immigrant.e.s économiques, 29% en réunification familiale) dans leur langue maternelle. Ces élèves qui fréquentaient une classe d’accueil en milieux favorisés ou défavorisés ont été rencontré·e·s dans les semaines suivant leur arrivée au Canada (T1 : 2021-22), un an plus tard (T2, N=113) puis après deux ans (T3, N=104), alors que 10% étaient toujours en accueil ou avaient abandonné l’école et 90% fréquentaient une classe ordinaire, l’éducation aux adultes ou le cégep (collège). La méthodologie privilégiée dans cette étude ainsi que des résultats préliminaires seront présentés.

Invitée par Benoît Galand, Justine Jacquemart

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