L’objectif du projet, mené dans le cadre du GEEI et du GHR, est de redéfinir les rapports entre Rome et la Ligue latine au début de la période républicaine (VIe-IVe s. av. J.-C.).
Alors que les récits historiographiques traditionnels (ceux de Tite-Live et dans une moindre mesure de Denys d’Halicarnasse) présentent une histoire des débuts de la République clairement romano-centrique, des voix se sont régulièrement élevées parmi les archéologues, les historiens et même les philologues pour tenter de réajuster la place de Rome dans son contexte latin. Ces différents essais se caractérisent par une grande diversité de méthode, d’ampleur, et de résultats, tout en ayant ouvert de vastes perspectives pouvant déboucher sur un renouvellement complet de notre vision des choses.
Le projet se développera suivant deux axes principaux :
- Le premier vise à mettre plus clairement en évidence, grâce à une analyse narratologique systématique, les ressorts d’une réécriture idéologique de l’histoire de la Rome alto-républicaine et de la Ligue latine.
- Le second touche à la question fondamentale de la nature des états dits « fédéraux » dans l’Antiquité. Il s’agira de déterminer dans quelle mesure la Ligue latine peut être considérée comme telle.
Sur cette base la clarification des rapports entre Rome et la Ligue latine s’effectuera à travers trois angles d’approche complémentaires, qui pourront être complétés par d’autres au fur et à mesure du développement du projet :
- les cadres structurels (avec une attention particulière d’une part à l’aspect religieux et aux sanctuaires fédéraux, d’autre part à l’aspect juridique et au ius Latinum) ;
- l’organisation militaire (particulièrement la nature de l’armée fédérale, l’articulation de celle-ci avec l’armée romaine et le partage du commandement et des magistratures) ;
- les dynamiques sociales (notamment la question de la mobilité archaïque au sein du Latium et celle de l’influence qu’a pu avoir la Ligue sur le phénomène de transition d’un système clanique vers un système civique).