15 juin 2023
20h
Flémalle
Préhistomuseum
Dialogue entre Nicolas Cauwe et Fernand Collin
Le Préhistomuseum réunit deux préhistoriens pour convoquer les sociétés néolithiques afin d’interroger nos sociétés modernes : Nicolas CAUWE est archéologue, préhistorien reconnu, conservateur aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles et chargé de cours à l’Université catholique de Louvain. Fernand COLLIN est archéologue, préhistorien, directeur du Préhistomuseum reconnu pour ses approches muséales innovantes de la Préhistoire et maître de conférences à l’ULiège.
Les deux orateurs évoqueront des thématiques-clés comme le rapport à la nature et à la mort, les premières architectures monumentales ou encore les transformations que notre humanité a imposées à la planète.
Vers 10 000 ans avant notre ère, le climat de la planète se modifia suffisamment pour justifier la création, par les sciences de la terre, d’une nouvelle ère nommée Holocène.
Le processus fut marqué par des soubresauts et des allers-retours, initiant lentement les conditions écologiques tempérées qui marqueront notre histoire jusqu’à l’avènement de l’anthropocène, cette période toujours en cours où les activités humaines interfèrent sur les phénomènes naturels.
Longtemps, les préhistoriens ont considéré l’Holocène comme une période ne nécessitant que des adaptations économiques de la part des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs.
Or, il semblerait que les changements furent nettement plus profonds. La nouvelle instabilité environnementale provoqua une crise de confiance envers la nature.
Les références symboliques ancestrales, essentiellement puisées dans le règne animal, furent lentement délaissées, au profit de nouvelles visions du monde basées sur l’humanité elle-même et sur sa capacité à agir sur son environnement.
Une des conséquences de cette nouvelle attitude, baptisée « anthropocentrisme », fut la naissance d’économies de production (agriculture et élevage) et, in fine, la construction de notre monde où l’environnement est désormais considéré comme le cadre de nos activités, non plus comme l’élément qui les organise.
Le « paradis terrestre », où la nature offrait ce dont les humains avaient besoin, a disparu et l’humanité dut prendre son destin en main, pour le meilleur… et pour le pire.
Entrée gratuite (réservation souhaitée, nombre de places limitées)