Le projet DIRE retenu par l'ARES

Louvain-La-Neuve

« Il n’y a pas de paix durable sans justice ».

Recevant le prix Nobel de la Paix, le Dr D. MUKWEGE a souligné l’importance de la justice face aux violations des droits humains.

L’UCLouvain et l'ULB entretiennent des liens étroits dans les Grands Lacs, notamment avec l'UCB. Le projet est né à Bukavu lorsque Trésor Maheshe, après une thèse l'UCLouvain, a été nommé professeur de droit international à l'UCB. Il a exprimé la volonté d'y développer la recherche en droits humains en partenariat avec des acteurs de la société civile qui sont aussi DHC de l'UCLouvain : V. BISIMWA, RFDP,  feu S. LUSIKU (Le Souverain), et D. MUKWEGE (Fondation Panzi). Tous trois font de la justice face aux violations des droits humains le coeur de leur engagement.

Le projet DIRE entend participer à ce dernier. Il a été sélectionné par l’ARES dans le cadre des PRD (projets de recherche-développement). Il réunira pendant cinq ans des équipes de recherche de l’Université catholique de Bukavu, de l’UCLouvain et de l’ULB pour mieux comprendre la trajectoire faits - sentiment de justice.

Face aux violations des droits humains, les approches développées sont le plus souvent stato-centrées (top down). Une démarche fondée sur l'action institutionnelle est tributaire de l'action politique (et de ses carences) et de facteurs  externes (géopolitiques, socio-économiques). La démarche bottom-up du projet part à l’inverse des potentialités du terrain et plus particulièrement des dynamiques des acteurs de la justice et des acteurs médiatiques (au sens large). Ces derniers sont intégrés à la société civile (journalisme citoyen, rapportage, plaidoyer) et en sont des relais. Il s'agit d'acteurs-clés dans la la chaine des faits à la justice, en ce compris le sentiment de justice. Les faits bruts (cherchés, relatés, rapportés) peuvent devenir des faits (documentés) utilisables en justice ; le processus juridictionnel (dans sa diversité) utilise ces sources et rend des décisions reçues par leurs récipiendaires (victimes, auteurs, mais aussi la société civile). Outre la question des réparations, ce processus contribue-t-il à un "sentiment" de justice ?

Face à un contexte institutionnel incertain, en échec pour assurer l'effectivité de la protection des DH, dans une sous-région en proie à une insécurité et à des incidents ou conflits récurrents, DIRE se donne pour objectif de comprendre, et par là d'améliorer, la collaboration entre les acteurs et la manière dont ils mobilisent leurs ressources, envers et malgré le contexte. Il s'agit ainsi de renforcer leur contribution commune à la protection des droits humains.

A cet effet, au travers d'une approche systémique et interdisciplinaire, trois recherches sont menées en journalisme et en droit, avec une dimension socio-anthropologique, en ayant largement recours aux méthodes empiriques. Le projet se veut résolument interdisciplinaire. Coordonné par les prof. Sylvie Sarolea et Trésor Maheshe, le comité scientifique se compose de Pacifique Magadju, Séraphin Bashagaluke Cherubala, Justin Rudahindwa Nyorha (UCB), Benoît Grevisse et Philippe Deboeck (Observatoire des récits médiatiques), Damien Scalia et Marie Fierens (ULB), Christine Flamand et Hélène Gribomont (UCLouvain).

Publié le 16 décembre 2021