Intervenante : Emilie Biland-Curinier, Professeure de sociologie à Sciences Po Paris, invitée LGCL.
Séminaire co-organisé par le CeFAP et le CPDR.
Reposant sur des recherches menées entre 2019 et 2024 en France, au Québec et au Chili, cet ouvrage (à paraître aux Presses de Sciences Po en 2026) articule sociologie du droit, de la famille, de la stratification sociale et du changement social. Il analyse des transformations contemporaines du statut des minorités de sexualité et de genre, dans ses dimensions matérielles et symboliques, à partir de deux institutions interdépendantes et historiquement centrales dans leur marginalisation, le droit et la famille. De manière empirique et comparée, il examine les conditions d’assouplissement de la matrice de la parenté, qui assure le primat de l’hétérosexualité procréative. L’ouverture contemporaine des possibles familiaux tend à être conditionnée à des écarts modérés vis-à-vis des normes hétérosexuelles, à la réflexivité des (futurs) parents sur leur condition minoritaire et à leur sexe/genre. La France est la juridiction où les droits reproductifs sont les plus limités par le droit, mais les inégalités de classe en la matière sont moins importantes qu'au Québec et au Chili. Cette dynamique de changement social renouvelle la légitimité de l’institution familiale comme fondement du statut social. Toutefois, elle demeure fragile et réversible, menacée par le regain des contre-mobilisations conservatrices, comme par les interactions persistantes avec des proches, professionnel·les, inconnu·es, qui rappellent à l’ordre majoritaire.
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