Anabela ALBUQUERQUE
Punir, réhabiliter, contrôler : transformations du traitement pénitentiaire au Portugal
Cette recherche doctorale participe aux discussions actuelles sur les transformations de la pénalité, plus concrètement sur l’émergence d’un discours qui, s’opposant à la pénalité moderne, dite correctionnaliste, privilégie une finalité de contrôle.
Fondée empiriquement sur l’analyse des dossiers individuels des détenus (dossiers archivés), la recherche étudie les pratiques pénitentiaires depuis 1936 (année de la première grande réforme pénitentiaire portugaise) pour accéder aux transformations du traitement pénitentiaire (jusqu’au début des années 2000). Cette mise en perspective historique, laquelle a comme toile de fond un régime dictatorial qui s’est perpétué pendant quarante ans, vise à identifier les composants du traitement pénitentiaire et à interroger l’existence de modèles de traitement pénitentiaire opposés.
Cette recherche doctorale participe aux discussions actuelles sur les transformations de la pénalité, plus concrètement sur l’émergence d’un discours qui, s’opposant à la pénalité moderne, dite correctionnaliste, privilégie une finalité de contrôle.
Fondée empiriquement sur l’analyse des dossiers individuels des détenus (dossiers archivés), la recherche étudie les pratiques pénitentiaires depuis 1936 (année de la première grande réforme pénitentiaire portugaise) pour accéder aux transformations du traitement pénitentiaire (jusqu’au début des années 2000). Cette mise en perspective historique, laquelle a comme toile de fond un régime dictatorial qui s’est perpétué pendant quarante ans, vise à identifier les composants du traitement pénitentiaire et à interroger l’existence de modèles de traitement pénitentiaire opposés.
19 octobre 2018
Charles KALULE KINOMBE
La surveillance partagée et capitalisée : Ethnographie d'une prison en RD Congo
Le maintien de l’ordre et de la sécurité constitue la mission principale de l’institution carcérale. La présente recherche analyse comment cette mission est assurée à la prison centrale de Darline en dépit de l’insuffisance du personnel pénitentiaire et de la surpopulation carcérale. Le but est d’identifier les acteurs impliqués dans cette mission en mettant en évidence les pratiques qu’ils développent et les logiques qui les sous-tendent, sans oublier les réactions des détenus face à ces pratiques, en s’appuyant sur la théorie de l’acteur social de Christian Debuyst (1990) d’une part, sur la théorie de l’analyse stratégique de Crozier et Friedberg (1977) d’autre part, et enfin sur la notion d’adaptations secondaires de Goffman (1968). Les résultats de cette étude montrent non seulement que la surveillance à la prison centrale de Darline est partagée et capitalisée, mais aussi que l’ordre carcéral est imposé et négocié. Reposant sur un matériel ethnographique, ce travail met en exergue l’existence de deux administrations (celle du personnel officiel et celle du personnel détenu) qui concourent au maintien de l’ordre carcéral. Il démontre que la présence du personnel détenu, non reconnu par les textes juridiques, dans l’administration pénitentiaire congolaise, n’est pas synonyme de dysfonctionnement dans la mesure où elle contribue à la fourniture des services que l’État est incapable d’assurer. Il s’agit d’une structure utile pour le bon fonctionnement du système carcéral congolais bien qu’elle présente quelques désavantages liés au traitement dégradant et à l’exploitation des détenus. Cette étude présente une diversité des pratiques dont la plupart s’inscrivent dans une logique de « capitalisation » qui traduit la « face insécurisante » et « insécurisée » du personnel pénitentiaire et fait apparaitre la prison moins comme une instance pénale que comme une « unité de production économique » ou un « lieu de survie ». Par ailleurs, cette étude démontre qu’en dépit du fait que la prison soit un espace de contrainte, il est impossible de la faire fonctionner sur la seule base de la contrainte car elle peut inciter les détenus à la révolte. La prison apparait ainsi, non seulement comme un espace de contrainte, mais aussi comme un « lieu de négociation ». Bien que les détenus se trouvent dans une position d’assujettissement face aux agents pénitentiaires, ils développent néanmoins des tactiques d’adaptation et de résistance individuelles et collectives.
26 juin 2019
Le maintien de l’ordre et de la sécurité constitue la mission principale de l’institution carcérale. La présente recherche analyse comment cette mission est assurée à la prison centrale de Darline en dépit de l’insuffisance du personnel pénitentiaire et de la surpopulation carcérale. Le but est d’identifier les acteurs impliqués dans cette mission en mettant en évidence les pratiques qu’ils développent et les logiques qui les sous-tendent, sans oublier les réactions des détenus face à ces pratiques, en s’appuyant sur la théorie de l’acteur social de Christian Debuyst (1990) d’une part, sur la théorie de l’analyse stratégique de Crozier et Friedberg (1977) d’autre part, et enfin sur la notion d’adaptations secondaires de Goffman (1968). Les résultats de cette étude montrent non seulement que la surveillance à la prison centrale de Darline est partagée et capitalisée, mais aussi que l’ordre carcéral est imposé et négocié. Reposant sur un matériel ethnographique, ce travail met en exergue l’existence de deux administrations (celle du personnel officiel et celle du personnel détenu) qui concourent au maintien de l’ordre carcéral. Il démontre que la présence du personnel détenu, non reconnu par les textes juridiques, dans l’administration pénitentiaire congolaise, n’est pas synonyme de dysfonctionnement dans la mesure où elle contribue à la fourniture des services que l’État est incapable d’assurer. Il s’agit d’une structure utile pour le bon fonctionnement du système carcéral congolais bien qu’elle présente quelques désavantages liés au traitement dégradant et à l’exploitation des détenus. Cette étude présente une diversité des pratiques dont la plupart s’inscrivent dans une logique de « capitalisation » qui traduit la « face insécurisante » et « insécurisée » du personnel pénitentiaire et fait apparaitre la prison moins comme une instance pénale que comme une « unité de production économique » ou un « lieu de survie ». Par ailleurs, cette étude démontre qu’en dépit du fait que la prison soit un espace de contrainte, il est impossible de la faire fonctionner sur la seule base de la contrainte car elle peut inciter les détenus à la révolte. La prison apparait ainsi, non seulement comme un espace de contrainte, mais aussi comme un « lieu de négociation ». Bien que les détenus se trouvent dans une position d’assujettissement face aux agents pénitentiaires, ils développent néanmoins des tactiques d’adaptation et de résistance individuelles et collectives.
26 juin 2019
Chloé BRANDERS
Le théâtre-action dans les lieux d’enfermement
Au moyen d’une démarche ethnographique réflexive, la recherche doctorale actuellement menée vise à analyser la manière dont les ateliers de théâtre-action sont organisés dans les lieux d’enfermement (prison, IPPJ). La question de recherche porte sur les objectifs et attentes de chacun des groupes d’ « acteurs » qui gravitent autour de ces ateliers, à savoir : les promoteurs de ces pratiques (comédiens-animateurs), les membres de l’administration qui les accueillent et les personnes privées de liberté qui participent à l’activité (détenus, jeunes). Outre cela, la question du public mobilisé ou non lors de la représentation finale du spectacle constitue également un enjeu important de la recherche. Dans un contexte de crise du projet d’enfermement, une analyse criminologique de ces pratiques artistiques engagées interrogera leurs fonctions sociales et politiques, écartelées entre émancipation, occupation et contrôle des personnes enfermées ou placées dans ces institutions.
27 avril 2020
Au moyen d’une démarche ethnographique réflexive, la recherche doctorale actuellement menée vise à analyser la manière dont les ateliers de théâtre-action sont organisés dans les lieux d’enfermement (prison, IPPJ). La question de recherche porte sur les objectifs et attentes de chacun des groupes d’ « acteurs » qui gravitent autour de ces ateliers, à savoir : les promoteurs de ces pratiques (comédiens-animateurs), les membres de l’administration qui les accueillent et les personnes privées de liberté qui participent à l’activité (détenus, jeunes). Outre cela, la question du public mobilisé ou non lors de la représentation finale du spectacle constitue également un enjeu important de la recherche. Dans un contexte de crise du projet d’enfermement, une analyse criminologique de ces pratiques artistiques engagées interrogera leurs fonctions sociales et politiques, écartelées entre émancipation, occupation et contrôle des personnes enfermées ou placées dans ces institutions.
27 avril 2020
Mona GIACOMETTI
La récolte transfrontière de preuves électroniques dans le contexte européen. Construction d'un modèle à l'aune d'une nouvelle conception de la souveraineté des Etats.
Le 3 avril 2014, le législateur européen a adopté une directive consacrant un nouvel instrument destiné à faciliter la coopération judiciaire en matière pénale : la décision d’enquête européenne. Celle-ci permet aux Etats membres de solliciter les autorités judiciaires d’un autre Etat de l’Union afin de faire exécuter, sur le territoire de cet autre Etat, des devoirs d’enquête et ainsi d’y récolter des preuves. La présente recherche doctorale a pour vocation de définir les contours de ce nouvel instrument et d’appréhender, en temps réel, les étapes de sa transposition par les Etats membres, laquelle devra intervenir au plus tard le 22 mai 2017. L’examen de la décision d’enquête européenne sera par ailleurs l’occasion d’une analyse portant sur le principe de reconnaissance mutuelle des décisions en matière pénale, sur lequel repose la directive adoptée. La thèse propose d’appréhender les dynamiques gouvernant l’action des Etats membres à travers les institutions européennes, en ce qui concerne la consécration de plus en plus approfondie de ce principe, particulièrement sous l’angle de la coopération judiciaire en matière pénale.
03 juillet 2020
Le 3 avril 2014, le législateur européen a adopté une directive consacrant un nouvel instrument destiné à faciliter la coopération judiciaire en matière pénale : la décision d’enquête européenne. Celle-ci permet aux Etats membres de solliciter les autorités judiciaires d’un autre Etat de l’Union afin de faire exécuter, sur le territoire de cet autre Etat, des devoirs d’enquête et ainsi d’y récolter des preuves. La présente recherche doctorale a pour vocation de définir les contours de ce nouvel instrument et d’appréhender, en temps réel, les étapes de sa transposition par les Etats membres, laquelle devra intervenir au plus tard le 22 mai 2017. L’examen de la décision d’enquête européenne sera par ailleurs l’occasion d’une analyse portant sur le principe de reconnaissance mutuelle des décisions en matière pénale, sur lequel repose la directive adoptée. La thèse propose d’appréhender les dynamiques gouvernant l’action des Etats membres à travers les institutions européennes, en ce qui concerne la consécration de plus en plus approfondie de ce principe, particulièrement sous l’angle de la coopération judiciaire en matière pénale.
03 juillet 2020