Ce groupe a pour vocation, dans le cadre de l’Institut RSCS et des sciences de religions, de stimuler et promouvoir les projets de recherche concernant le bouddhisme, ses interactions avec l’hindouisme et le jaïnisme ainsi qu’avec d’autres spiritualités, et son acculturation en Occident
mais reste cependant sujet à des quiproquos et des méprises dus à deux siècles d’instrumentalisations et à la méconnaissance de ses concepts, liée en à des problèmes de traduction des termes à partir des langues asiatiques (pâli, sanskrit, chinois classique et tibétain). L’hindouisme, fruit d’une longue maturation en Inde, est l’exemple même d’une adaptation et d’une intégration constante de notions issues du brahmanisme ancien, mais aussi des courants rivaux que sont le jaïnisme et le bouddhisme, d’où les nombreuses interférences doctrinales et terminologiques qu’il convient de clarifier.
Il s’agit de pousser la réflexion sur la traduction juste des termes, d’encourager la traduction de textes classiques en français, d’étudier les problèmes d’ordre philosophique et sotériologique et de lancer des études comparatives avec toutes les précautions méthodologiques nécessaires.
On s’interrogera également sur les enjeux de la présence bouddhique en Occident dans ses interactions avec les religions, la science moderne, la société et la philosophie occidentales.
Objectifs
Le projet du groupe, s’il est surtout lié à la bouddhologie, se rattache aussi aux études asiatiques en lien avec les religions asiatique et le fait religieux en général.
On portera un grand intérêt à la compréhension des mondes indien, indochinois, chinois, japonais, mongol et tibétain dans leurs rapports avec le bouddhisme et le brahmanisme et aux questions concernant le rôle que joue le bouddhisme dans les relations actuelles entre Occident et Asie, ainsi que ses incidences culturelles, économiques voire politiques. L’étude des rapports entre bouddhisme, brahmanisme/hindouisme, jaïnisme, shintoïsme, taoïsme et confucianisme dans les différents contextes asiatiques apporte un éclairage sur la nature du bouddhisme et sur sa capacité d’adaptation aux différentes cultures qu’il rencontre — à l’heure actuelle, le monde occidentalisé par la globalisation en cours. Les questions relatives au fait religieux et les relations de plus en plus étroites entre les grandes nations asiatiques et l’Occident soulignent l’opportunité de mieux connaître les clés culturelles de l’autre.
il est d’un grand intérêt de prendre pour thème des éléments de doctrine et de pratique et d’en étudier l’évolution en Inde puis au Tibet, en Chine ou ailleurs dans les différentes écoles. Étudier un thème précis sous tous ses angles dans ses évolutions historiques et doctrinales constitue un excellent angle d’approche pour l’histoire des religions. Cet axe de recherche concerne l’histoire des idées et des doctrines philosophiques véhiculées par le bouddhisme, études longtemps valorisées dans la bouddhologie française et belge et illustrée par les travaux admirables de Sylvain Lévi, Étienne Lamotte, Louis de la Vallée-Poussin, Bernard Franck et bien d’autres, mais délaissées dans les actuelles préoccupations universitaires francophones, bien qu’en progression constante dans le monde anglo-saxon. L’UCL ayant jadis joué un rôle pilote dans les études bouddhologiques, il s’agit d’encourager de nouvelles vocations parmi les chercheurs, étudiants et doctorants la production de travaux en religions comparées.
L’aspect transversal des études bouddhiques, les regards croisés sur des concepts philosophiques et phénoménologiques présents dans le bouddhisme, l’hindouisme et dans le contexte sociétal occidental, ne sera pas négligé.
Une attention spéciale sera portée à la traduction des textes fondamentaux et la recherche d’un rendu adéquat des termes originaux dans nos langues de réception, axe central des recherches, en particulier dans le domaine indo-tibétain qui présente une grande abondance en textes doctrinaux, philosophiques et rituels.