Circle U. veut booster l’entrepreneuriat au féminin
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Promouvoir l’entrepreneuriat chez les femmes, c’est la mission que s’était donnée l’alliance Circle U. fin mars à Paris, lors de la Female Founders Retreat. Un événement qui a réuni étudiant·es, professeur·es et expert·es de terrain autour d’un projet commun : développer un réseau de femmes entrepreneures.
Quelle est la place des femmes dans l’entrepreneuriat aujourd’hui ? Comment travailler son leadership et booster sa confiance en soi ? Comment lutter contre le syndrome de l’imposteur ? Voilà quelques-unes des questions abordées durant les deux jours de l’événement Female Founders Retreat, organisé à l’Université Paris Cité par les titulaires de chaires académiques actifs dans le WP4 - Student led sustainable innovation 1. Cette initiative Circle U. a rassemblé une trentaine d’étudiantes entrepreneures, ainsi que des professeures et intervenant·es de sept des universités membres de l’alliance.
« Les recherches nous montrent qu’il y a beaucoup moins de femmes entrepreneures que d’hommes. Elles ont en général plus de barrières et leurs projets sont souvent plus petits et moins bien financés », explique Amélie Jacquemin, professeure en entrepreneuriat à la Louvain School of management et titulaire d’une chaire académique Circle U.
Disparités hommes-femmes
Le Global Entrepreneurship monitor établit chaque année un état des lieux de l’entrepreneuriat dans le monde à travers des enquêtes scientifiques. En 2022, un rapport centré sur l’entrepreneuriat féminin a permis d’objectiver la situation et révélé de multiples disparités entre hommes et femmes entrepreneur·es 2. De manière générale, on constate que les projets féminins :
- Sont plus petits que ceux des hommes
- Sont moins portés à l’international
- Font l’objet de levées de fonds plus ardues
- Obtiennent des financements moins importants
« Dans beaucoup de pays, les femmes entrepreneures sont plus éduquées que les hommes. Pourtant, elles se perçoivent comme étant moins compétentes et ont aussi moins confiance en elles pour se lancer dans l’entrepreneuriat. » ajoute Amélie Jacquemin.
Une observation qui se vérifie jusque sur les bancs de l’université : « L’entrepreneuriat attire les étudiantes. Dans nos cours de master qui y sont dédiés et qui sont des cours à option, on a plus de filles que de garçons. La tendance s’inverse dans l’incubateur : dès qu’on passe à la mise en pratique des projets entrepreneuriaux, on perd beaucoup plus d’étudiantes. Il y a un effet d’entonnoir entre l’intention d’entreprendre et la réalisation concrète des projets qui est plus marqué chez les femmes que chez les hommes. »
Soutenir l’entrepreneuriat féminin
« Il faut que les femmes s’engagent dans ce qu’elles font, qu’elles soient fières de leurs projets et ne s’excusent pas de ce qu’elles accomplissent. » rappelle Amélie Jacquemin. Pour elle, la mise en place de dispositifs d’accompagnement des étudiantes entrepreneures est essentielle. Parmi les pistes d’actions, on peut citer :
- La mise en place de structures de soutien et de financement
- La mise en avant de sujets et de compétences qui intéressent davantage les femmes entrepreneures
- Une offre de cours adaptée, mettant en avant des rôles modèles féminins dans lesquelles les étudiantes pourront davantage se reconnaître
Le développement d’un réseau d’échange et de soutien entre femmes entrepreneures promu par l’événement Female Founders Retreat prend donc tout son sens.
« Notre ambition est de développer une plateforme permettant de créer et réunir une communauté autour d’événements sociaux et de workshops et d’instaurer une logique d’échange au niveau européen. Un manifeste a également été rédigé par les étudiantes présentes à Paris pour décrire les actions qu’elles souhaitent voir mises en place, mais également les valeurs qui leur sont chères, notamment la sororité, l’inclusion et la collaboration. »
Envie de rejoindre le réseau ? Contactez Amélie Jacquemin : amelie.jacquemin@uclouvain.be
Deux participantes témoignent« Écouter les témoignages et les expériences des autres membres m'a donné de l'énergie et du courage. Participer aux workshops était également très bénéfique pour moi. Maintenant je sais qu'il y a un véritable réseau qui existe, sur lequel je peux compter pour demander des conseils ou des avis. » « J'ai trouvé ces deux jours très inspirants. On a pu beaucoup échanger entre nous. Je retiens surtout que l'entrepreneuriat (féminin) prend de plus en plus de place dans la sphère académique ! Voir l’accomplissement des autres, cela me pousse à aller encore plus loin. » |
1. La chaire Circle U - WP4 Student led sustainable innovation vise à encourager l’entrepreneuriat et l’innovation durable chez les étudiants.
2. Global Entrepreneurship Monitor, Gem 2021/22 Women's entrepreneurship report: from crisis to opportunity, 2022, https://www.gemconsortium.org/report/gem-202122-womens-entrepreneurship-report-from-crisis-to-opportunity