En octobre 1929 fut créée à la Faculté de Droit de l'UCL une Ecole des sciences criminelles destinée à approfondir la formation des étudiants dans les matières touchant au phénomène de la délinquance. A l'origine de cette initiative, il y eut un professeur et un avocat de grande valeur : Louis BRAFFORT qui présida aux destinées de l'Ecole jusqu'à son décès tragique en août 1944.
D'emblée, l'objectif de l'Ecole fut défini par le souci d'assurer aux étudiants une formation pluridisciplinaire : en droit, en médecine, en sociologie et en philosophie afin d'appréhender la criminalité dans toute sa complexité. Cette vocation interdisciplinaire n'a cessé de s'approfondir et de s'élargir depuis lors : elle constitue la principale originalité de l'Ecole.
Au plan juridique, l'Ecole contribua évidemment à l'évolution du droit pénal : au moment de sa naissance, apparaît le mouvement de la défense sociale, qui corrigera les erreurs de la doctrine classique "destinée à un monde de criminels abstraits", sans cependant verser dans les excès du positivisme hostile à la notion de libre arbitre.
A la fin de guerre, l'Ecole est confiée à la présidence du Docteur Étienne DE GREEFF. Ce dernier met à l'honneur la psychiatrie et la psychologie criminelle. Son enseignement et ses recherches apportent une contribution marquante à l'évolution de la criminologie considérée comme science humaine.
Pendant les années difficiles du "splitsing de l'UCL-KUL", c'est le professeur Christian DEBUYST qui présidera aux destinées de l'Ecole. Ce dernier, disciple de De Greeff, juriste, criminologue, psychologue, représentera par sa formation, les principales orientations des sciences criminologiques modernes que l'on retrouve encore aujourd'hui dans la formation des criminologues : droit et administration de la justice, médecine et psychiatrie, psychologie et sociologie de la déviance.