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Des scientifiques UCLouvain se jettent à l’eau pour la santé des baleines

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19 February 2025, modifié le 20 February 2025

Communiqué de presse -Recherche UCLouvain

En bref :

  • Une équipe de l'UCLouvain a réalisé une mission inédite en Norvège pour évaluer l'impact des polluants et du stress sur les orques et les baleines à bosse
  • Leur méthode novatrice permet d'établir des liens directs entre la pollution et la santé des cétacés, en utilisant des tissus vivants prélevés sur des animaux sains
  • Ces travaux s'inscrivent dans un contexte de menaces croissantes pesant sur les mammifères marins, alors que le 19 février marque la journée mondiale de la baleine

Images vidéo/Photos de la mission 

Contact(s) presse : Cathy Debier, professeure à la faculté des bioingénieurs de l’UCLouvain : gsm sur demande, cathy.debier@uclouvain.be 

À l’occasion de la journée mondiale de la baleine ce 19/02, focus sur une mission scientifique hors du commun menée par l’UCLouvain. Une chercheuse de l’UCLouvain, Cathy Debier, et son équipe ont bravé les eaux glaciales de Norvège pour récupérer des échantillons de peau et de graisse sous-cutanée sur des orques et des baleines à bosse vivants, une première ! Objectif : analyser l’impact de la pollution des océans et du stress sonore en recrudescence (provoqué notamment par le tourisme en mer) sur la santé de ces mammifères marins.

Une expédition scientifique entre adrénaline et précision

Plongés au cœur de la nuit arctique, les scientifiques de l’UCLouvain ont vécu des moments inoubliables. « Nous étions sur un petit zodiac, entouré·es de dizaines de baleines à bosses et d’une centaine d’orques en pleine chasse aux harengs », raconte Cathy Debier. Pour récolter les précieux échantillons, l’équipe a utilisé une flèche à flotteur permettant de prélever de minuscules morceaux de tissu sans nuire aux animaux. La difficulté ? Récupérer ces échantillons en moins de 90 secondes avant leur dégradation. Les tissus doivent ensuite être envoyés au plus vite au laboratoire pour être découpés en tranches et exposés aux différents polluants et doses de cortisol auxquels ces mammifères marins sont exposés en permanence dans l’océan…Tout cela en moins de 48h pour préserver la viabilité des échantillons.

Une méthode inédite sur des animaux vivants

L’approche développée par la chercheuse UCLouvain Cathy Debier repose sur une méthode inédite : maintenir les tissus vivants pour tester en laboratoire l’effet des polluants que l’on retrouve dans les océans et du cortisol, l’hormone du stress (provoquée par les pollutions sonores (sonars, trafic, etc.) auxquelles sont soumis ces mammifères marins). Contrairement aux études basées sur des animaux échoués, cette technique permet d’établir un lien direct entre les substances toxiques et leurs effets biologiques. « Nos travaux sur les éléphants de mer ont montré qu’un stress chronique combiné à des polluants pouvait altérer l’expression de milliers de gènes, avec un impact notamment sur la reproduction. Nous voulons désormais comprendre si les orques et baleines à bosse subissent les mêmes effets », précise la chercheuse UCLouvain.

Une recherche essentielle face aux menaces environnementales

La pollution chimique, l’intensification du trafic maritime et les changements climatiques mettent en péril la santé des mammifères marins. Cette recherche UCLouvain pourrait fournir des arguments clés pour renforcer la protection de ces espèces emblématiques. En parallèle, de nouvelles missions se préparent, notamment sur les ours polaires à Svalbard.