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EXPO | « Je voulais montrer l’humain derrière cette guerre »

atms | Mons

atms
7 February 2025

Comment vivent les Ukrainien·nes après trois ans de guerre ? C’est ce que dévoile l’exposition « Vous n’oublierez pas ces fleurs », du photographe Nicolas Dykmans, à voir aux Ateliers de l’UCLouvain en Hainaut, jusqu’au 9 mars.

En août 2024, Nicolas Dykmans prend la route de l’Ukraine. Ce Bruxellois, professeur de littérature à Arts², s’est pris de passion pour la photographie, un art qui ouvre bien des portes. « Être photographe, ça donne une excuse pour se rendre dans plein d’endroits qui, normalement, sont interdits au public », sourit-il. Comme une prison…ou un pays en guerre.

« Au départ, je voulais prendre des photos de guerre, mais je n’ai pas de carte de presse. Je me suis dit que j’allais savoir ‘froucher’. En attendant, j’ai commencé à prendre des photos dans la rue, de civils, de gens ordinaires… Via mon Instagram, des gens m’ont encouragé à suivre cette voie, me disant qu’on voyait très peu d’ images telles que je leur montrais. »

Nicolas abandonne l’idée de se rendre au front et privilégie les portraits de rue. « C’est un genre que je pratique beaucoup ici, et que j’ai reproduit là-bas. » Il photographie à Kiev, mais aussi à Kharkiv, Odessa et dans le Donbass, où sles combats font rage. En novembre et décembre, il remet le couvert, avec en ligne de mire un reportage commandité par le magazine américain Vice, dont il fera la prochaine couverture. « Mon travail les a interpellés, notamment le fait que je m’intéresse à la façon dont les sous-cultures continuent d’exister durant la guerre. »

Skaters, punks, metalleux… sont donc mis à l’honneur, aux côtés de personnes qui ont accepté d’offrir un instantané d’une existence bouleversée. Comme ces « babouchkas », qui continuent d’entretenir les parterres fleuris au pied d’immeubles ravagés par les bombardements. Car excepté dans le Donbass, ravagé, « la vie semble plus ou moins normale tout en étant très étrange. Les magasins, bars et restaurants sont ouverts, mais on croise partout des dispositifs antichars, des traces de bombardement et les sirènes font partie du quotidien. »

Cette vie bouleversée se traduit dans les regards, les situations et les personnes photographiées. En résulte une exposition bouleversante, de par la proximité qu’elle nous renvoie. « On a tendance à oublier que ce sont de vraies personnes qui vivent là-bas, et qu’elles pourraient être nos amies. La vie n’est pas très différente à Kiev par rapport à Bruxelles par exemple. Dans cette exposition, au-delà de la guerre, j’ai voulu montrer l’humain dans ce qu’il a de plus humain. »

« Vous n’oublierez pas ces fleurs » est accessible gratuitement tous les jours jusqu’au 9 mars 2025, du lundi au vendredi de 9h à 18h et les samedis et dimanches de 14h à 18h. Lieu : Ateliers de l’UCLouvain en Hainaut, Rue Grand Trou Oudart, 7000 Mons.